Les étudiants en médecine peuvent être rassurés, en tous cas ceux qui sont en bout de parcours. Ceux qui sortent cette année décrocheront leur numéro Inami, un numéro indispensable pour exercer leur future profession. En échange de cette concession fédérale, le ministre de l’Enseignement supérieur Jean-Claude Marcourt (PS) a accepté l’idée d’un filtre pour limiter à l’avenir le nombre de diplômés en médecine. C’est "un signal positif", réagit Maggie De Block.
Un tel filtre existe déjà du côté flamand. Mais jusqu’ici, en communauté Wallonie-Bruxelles, c’était tabou. Il y aura donc bel et bien une sélection pour les études de médecine, côté francophone : examen d’entrée , examen en cours ou en fin de première année, rien n’est encore décidé. Mais le principe a été accepté par le ministre de l’Enseignement supérieur en concertation, jeudi, avec les recteurs des universités concernées.
"Il faut remettre les choses dans l’ordre : on prenait en otage des étudiants depuis de nombreux mois", a expliqué Jean-Claude Marcourt sur nos antennes. "Le gouvernement fédéral a pris comme engagement de donner un numéro Inami a tous ceux qui son dans le circuit aujourd’hui".
Le ministre ajoute que le gouvernement fédéral "a pris aussi l’engagement de faire un cadastre dynamique, c’est-à-dire d’avoir une vue pratique qui va mesurer la charge de travail du nombre de médecins nécessaires".
Pour lui, l’accord est positif : "Quant au nombre de numéros disponibles à Bruxelles et en Wallonie, nous avons précisé qu’il ne fallait pas engendrer à nouveau un système qui engendre trop d’étudiants par rapport au dispositif prévu pour exercer leur profession (...) Nous allons trouver une évolution au système" actuel, qui prévoit pour le moment un test non filtrant. "Tout cela va être discuté avec les facultés de médecine et avec les étudiants (...) J’espère que nous aurons tous les éléments pour la rentrée 2015", ajoute Jean-Claude Marcourt.
Maggie De Block : "Un signal positif"
La ministre fédérale des Affaires sociales et de la Santé Maggie De Block marque son accord pour que les doyens de facultés accordent les numéros INAMI tant attendus par les étudiants en formation. "C’est OK pour 2015, il n’y aura donc pas de problème pour le 15 décembre", confirme son cabinet. Au-delà, la ministre Open Vld attend des éclaircissements du ministre de l’Enseignement supérieur Jean-Claude Marcourt au sujet du dispositif qu’il entend mettre en place pour limiter à l’avenir l’afflux d’étudiants en médecine et dentisterie.
Le geste signifié par Jean-Claude Marcourt est "un signal qui nous semble positif", réagit prudemment vendredi le cabinet de Maggie De Block. Les numéros INAMI seront bien délivrés en 2015. Mais au-delà, la ministre fédérale attend des précisions.
"Nous avions envoyé une note exhaustive à toutes les parties, dont le ministre Marcourt. Nous attendons à présent des éclaircissements", réagit son cabinet. Les modalités du filtre envisagé par Jean-Claude Marcourt ne sont en effet pas encore arrêtées. Elles feront l’objet d’une concertation en Fédération Wallonie-Bruxelles avec les acteurs concernés. "Nous voulons savoir comment, quoi, quand", dit-on chez Maggie De Block. "Pour 2015, il n’y a pas de problème mais pour 2016 et les années qui suivent, nous avions posé une condition ferme", celle d’un filtre permettant de limiter l’afflux, rappelle-t-on.
La FEF se montre critique, l’Unécof se veut constructive
La FEF a critiqué l’annonce de l’instauration d’un filtre pour les études de médecine et de dentisterie, estimant que "ce n’est pas en bloquant l’accès à tout jeune qui rêve de devenir médecin que le problème (de la pénurie) se réglera". De son côté, l’Union des étudiants de la Communauté française appelle à faire passer l’examen à la fin de la première année de bachelier en médecine.
La FEF se réjouit, comme l’Unécof, qu’une solution ait été trouvée pour l’attribution des numéros à tous les étudiants actuellement dans l’attente. Mais pour la FEF, cette solution a fait l’objet d’un "marchandage" dont les futurs étudiants seront les victimes. La Fédération des Etudiants francophones appelle à une "réelle réflexion sur la planification médicale en Belgique".
L’Unécof est d’avis que la sélection qui interviendra en Fédération Wallonie-Bruxelles est "nécessaire" afin de s’assurer que chaque étudiant puisse disposer à l’avenir d’un numéro INAMI.
Elle demande que cette sélection porte sur les "connaissances médicales". Au regard "des nombreuses inégalités présentes dans l’enseignement secondaire, il serait illusoire de vouloir faire passer cet examen à l’entrée de la première année". L’Unécof suggère que l’examen soit organisé à la fin de la première année de bachelier en médecine.
Elle souhaite également que les étudiants recalés aient "la possibilité de pouvoir retenter leur chance" et qu’à cette occasion on leur fournisse "les moyens de se mettre à niveau, notamment par des remédiations et des structures d’aide à la réussite".
Tant la FEF que l’Unécof insistent sur la nécessité de baser les futures politiques sur un cadastre actualisé. Celui-ci a été annoncé par la ministre fédérale des Affaires sociales et de la Santé Maggie De Block.
Face à la nécessité d’attribuer les numéros INAMI à tous les candidats dans l’attente, le principe de l’instauration d’un filtre a été accepté par le comité inter-universitaire des étudiants en médecine lors de sa rencontre avec la ministre De Block. La question est source de divisions parmi les étudiants. Ainsi, la Fédération des étudiants de Liège (Fédé-ULg) a suspendu pour un an au moins sa participation à la FEF, estimant que celle-ci avait mal géré le dossier.
RTBF
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