Obama veut rassurer les monarchies du Golfe à Camp David

Redigé par afp
Le 16 mai 2015 à 10:16

Le nucléaire iranien et le soutien de Téhéran au régime de Bachar Al-Assad seront au coeur des discussions Le président américain Barack Obama à l’université Georgetown de Washington, le 12 mai 2015" Barack Obama réunit jeudi les leaders du Golfe à Camp David pour tenter de répondre à leurs inquiétudes sur la place croissante de l’Iran dans la région, mais des désaccords de fond et des absences de taille limitent les espoirs d’avancées majeures.
L’accord en cours de négociation sur le nucléaire iranien, (...)

Le nucléaire iranien et le soutien de Téhéran au régime de Bachar Al-Assad seront au coeur des discussions

Le président américain Barack Obama à l’université Georgetown de Washington, le 12 mai 2015"
Barack Obama réunit jeudi les leaders du Golfe à Camp David pour tenter de répondre à leurs inquiétudes sur la place croissante de l’Iran dans la région, mais des désaccords de fond et des absences de taille limitent les espoirs d’avancées majeures.

L’accord en cours de négociation sur le nucléaire iranien, érigé en priorité par le président américain, mais aussi le soutien de Téhéran aux rebelles chiites houthis au Yémen, d’une part, et au régime du président syrien Bachar Al-Assad d’autre part, seront au coeur des discussions.

Preuve de la portée symbolique qu’il a souhaité donner à cette rencontre, c’est la deuxième fois seulement (après un sommet du G8 en mai 2012) que le président américain reçoit des dirigeants étrangers dans la résidence de Camp David, située à une centaine de kilomètres au nord de la capitale fédérale.

Le lieu est chargé d’histoire. C’est là qu’en 1978, Israéliens et Egyptiens se retrouvèrent, dans le plus grand secret, pour des négociations qui allaient aboutir à la signature, par Menahem Begin et Anouar al-Sadate, des accords de Camp David.

Sur les six pays invités par Obama, seuls deux sont représentés par leur dirigeant : le Qatar et le Koweït. En l’absence du roi Salmane d’Arabie saoudite, qui a décliné au dernier moment l’invitation de la Maison Blanche, le président américain a reçu mercredi le prince héritier Mohammed ben Nayef, ainsi que le fils du roi et ministre de la Défense, le prince Mohammed ben Salmane.

Lors de cette rencontre dans le Bureau ovale, il s’est employé à minimiser les désaccords, insistant sur l’"amitié extraordinaire" liant les deux pays, et évoquant des liens anciens remontant au président Franklin Roosevelt et au roi Faisal.

"Nous continuons à bâtir ces relations dans une période très difficile", a-t-il ajouté, évoquant la présence américaine dans cette région où sont stationnés quelque 35.000 soldats américains.
Relation historique et stratégique

WikipédiaWikipédia"Le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed bin Nayef"
Mohammed ben Nayef, respecté à Washington pour avoir été l’architecte de la lutte implacable menée contre Al-Qaïda dans son pays, a lui aussi lui loué relation "historique et stratégique" entre les deux pays.

Mais sur le fond, les points de divergence sont réels. Le président américain entend une nouvelle fois défendre l’accord-cadre conclu avec Téhéran pour l’empêcher de se doter de l’arme nucléaire.

"Nous pouvons imaginer combien l’Iran pourrait être encore plus provocateur s’il disposait de l’arme atomique", a-t-il souligné dans un entretien au quotidien saoudien Asharq Al-Awsat, jugeant indispensable de supprimer "l’une des principales menaces à la sécurité de cette région".

Si l’accord - qui doit être finalisé d’ici fin juin - inquiète, c’est plus largement la montée en puissance de la République islamique dans la région qui est source de tensions.

"Il ne s’agit pas d’un désaccord sur le nombre de centrifugeuses. Il s’agit de savoir si l’Iran doit être accepté comme un interlocuteur légitime au sein de la communauté internationale", résume Bruce Riedel, de la Brookings Institution.

"Ce que (les pays du Golfe) craignent, plus que tout, est que pour une raison ou pour une autre, la politique américaine commence à pencher vers Téhéran en s’éloignant des alliés traditionnels des Etats-Unis dans la région", ajoute en écho Hussein Ibish de l’Arab Gulf States Institute.

Certains responsables du Golfe ont appelé de leurs voeux un accord de défense mutuelle un peu à l’image du traité de l’Otan mais un tel projet, qui nécessiterait le feu vert du Congrès, n’est pas à l’ordre du jour à Washington.

Les monarchies espèrent aussi un engagement américain plus marqué en Syrie pour affaiblir le régime de Damas. Washington vient de commencer à entraîner un petit groupe de rebelles syriens modérés en Jordanie pour lutter contre les jihadistes du groupe Etat islamique, mais l’exécutif américain apparait toujours réticent à s’engager plus avant dans le conflit.

Le sommet pourrait pourrait finalement déboucher sur quelques annonces d’ampleur plus limitée comme l’intensification d’exercices militaires communs ou encore une meilleure coordination des systèmes de défense anti-missiles des pays de la région.


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