La Communauté internationale des Bailleurs de fonds du développement des Pays des Grands Lacs adopte de nouvelles stratégies contraires au mode de sanctions qu’elle avait projetées auparavant contre les supposés va-t-en guerre ou attiseurs de guerre de la région.

Ban Kimoon (ONU) et Jim Yong Kim (Groupe Banque Mondiale)
Par l’intermédiaire du Patron de la Banque Mondiale, Jim Yong Kim, et de l’ONU, Ban Kimoon, elle annonce à Kinshasa le déblocage d’un milliard de dollars remboursable sans intérêt et destiné principalement aux projets de développement dans l’Est de la RDC dont la Construction des barrages hydroélectriques sur la Ruzizi et plus à l’Est, à la frontière avec la Tanzanie, sur la Kagera. Puis il une portion de ce montant qui ira aux projets d’agriculture, de voirie et de transport.
« Nous avons déployé des efforts extraordinaires pour mobiliser un milliard de dollars de financement supplémentaire parce que nous estimons que cela peut contribuer grandement à une paix durable dans la région des Grands Lacs, » déclare M. Kim. « Ce financement aidera à relancer le développement économique, créer des emplois et améliorer les conditions de vie des populations qui souffrent depuis bien trop longtemps. Les dirigeants de la région des Grands Lacs peuvent désormais, en vertu de la relance de l’activité économique et l’amélioration des conditions de vie dans les zones frontalières, rétablir la confiance, renforcer les économies et ouvrir de nouvelles perspectives à des millions de personnes. »
Ce qui fait dire à M. Stern, un analyste politique de la région : « La Communauté internationale change de stratégies pour le rétablissement de la paix dans la région. Elle a remarqué que couper les aides aux pays de la région soupçonnés de prendre part à l’insécurité dans la région n’était pas une bonne solution. La Banque Mondiale a gelé 100 millions de dollars pour le Rwanda à cet effet. Maintenant c’est le contraire. Il recevra 350 millions de dollars pour ses projets hydroélectriques et autres. La stratégie en question est adoubée à une autre. Il est question de ramener un climat de confiance entre les deux pays voisins, le Rwanda et la RDC pour éliminer complètement ces obstacles à la paix dans la région », a confié M. Stern à la BBC de ce 24 mars pensant que le déploiement d’une Force Internationale Neutre faite surtout de Tanzaniens et de Sud Africains peut avoir un bon impact souhaité surtout que « la République Sud Africaine et la Tanzanie ont un pouvoir politique et diplomatique non négligeable sur le Rwanda ».
Le dollar pour le prix de la paix, un remède efficace ?
Un milliard de dollars versé dans le cadre du renforcement des institutions de l’intégration régionale, la CEPGL, devra sans contredit peser dans la balance. Dans tous les cas on a vu par le proche passé comment une quarantaine et le gel des aides au développement du Rwanda ont fait que ce dernier accuse un retard énorme dans son train rapide du développement.
Cependant la société africaine est plus émotive que pragmatique. Aussi, même si cette cagnotte va être libérée et qu’elle permettra de porter un nouveau regard positif sur le modèle de développement rwandais sur la région, un possible rétablissement de la paix est hypothéqué par les attitudes des gouvernements rwandais et congolais qui s’accusent mutuellement d’armer des dangereux rebelles contre leurs establishments respectifs.
Le Hic : Pourquoi un régime de deux poids, deux mesures de la part de la Communauté internationale ?
Le Rwanda est-il accusé de soutien aux M23 par Kinshasa et la Communauté internationale avec une idée que ce M23 voudrait participer à la balkanisation des deux Kivu ? Oui. Mais dans une certaine façon, ce petit Rwanda se demanderait pourquoi la même Communauté internationale ne dit rien, elle qui, par MONUSCO interposée, constate comment les FARDC composent dans le sens militaire du terme au vu et au su de tout le monde avec les irréductibles frères rwandais des FDLR (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda) qui ne rêvent que d’en découdre avec Kigali. Des rapports incessants de la Monusco ne cessent de rapporter cette situation.

Les jeunes du M23 se décident et entreprennent un cahier de charges duquel les supposés parrains rwandais n’ont aucun rapport.
« Le problème congolais est celui de la mauvaise gouvernance. Remarquez que la RDC compte 35 groupes armés. Comment expliquer cette pléthore de bandes armées si ce n’est qu’elles attestent d’une manifestation contre les injustices de toutes sortes », a confié Amani Kabasha, Porte-parole civil du M23 qui curieusement croit à la relance des négociations de Kampala entre Kinshasa et le M23.
Un dollar souhaité mais qui ne résout pas grand-chose face au non rationnalisme africain
Plus loin, le porte-parole du M23 montre que les 19 ans passés tout en étant séparés de leurs parents réfugiés dans différents pays voisins à cause du vandalisme des FDLR-Interahamwe qui mènent des opérations conjointes avec les FARDC pour semer de la désolation sur de longues contrées autrefois greniers du pays.

Amani Kabasha, Porte-parole civil du M23
« Les FDLR, nous les avons combattu même du temps où nous formions le défunt CNDP (Congrès National de la Défense du Peuple). Nos parents se sont réfugiés à cause d’eux. Ils sont établis dans les territoires contrôlés par les FARDC. La Monusco connaît leurs positions. Elle ne les attaque pas », a indiqué à IGIHE Kabasha montrant que le problème épineux qu’éprouvent ces jeunes est entre autre l’insécurité causée par les éléments de ce mouvement de Rwandais qui veulent rentrer comme ils veulent dans leur pays, le Rwanda, avec le soutien de Kinshasa car ils l’aident à combattre ses mutins.
Au moment où Ban Ki Moon en visite à Kinshasa annonce que la Force Internationale Neutre de renforcement de la paix devra être opérationnelle dans un ou deux mois afin de faire taire tout le mouvement d’armes y compris le M23, ce dernier garde toujours espoir. « La Communauté internationale commence à trouver que l’option militaire n’est pas pratique. Elle recommande l’option politique. D’où, nous sommes confiant que nous retournerons bientôt sur la table des négociations de Kampala », indique le jeune Amani Kabasha du M23 plus que décidé à brandir le cahier des charges du M23 et à faire prévaloir sa rectitude dont le fait que l’ autogestion de l’Est de la RDC et un meilleur management de ses ressources naturelles.
Le Dialogue proné par la Communauté internationale sans insistance sur la feuille de route nationale
Hier, les notables du Nord Kivu se sont rencontrés dans la Commune de la Gombé à Kinshasa pour discuter de la situation à l’Est de la RDC. Pourtant, il semble que la nouvelle base communautaire de l’Est de la RDC semble se soustraire à leur emprise socio culturelle.
« Notre armée est faite de plus de 7000 jeunes qui rejoignent nos rangs venant de Fizi au Nord Katanga, des territoires de Walungu et de Mwenga en Province du Sud Kivu. Contrairement à une campagne médiatique qui veut que ce mouvement soit composé principalement de rwandophones, la situation sur le terrain et la composition multitribale de notre mouvement témoigne d’une insatisfaction des jeunes compatriotes qui n’acceptent pas une gestion chaotique de nos provinces de l’Est. Notez que cette révolte est généralisée. Avez-vous entendu le Mouvement Kata Katanga ? » , a confié à IGIHE Kabasha très confiant que bientôt les négociations de Kampala vont reprendre car elles rentrent dans l’Accord-Cadre de Paix tel que signé à Addis Abbeba par les 11 Chefs d’Etat des Pays membres de l’ICGLR (Conférence Internationale sur la Sécurité, la Paix et le Développement des pays de la Région des Grands Lacs).
Les échanges d’obus de ce 22 mai entre les FARDC et les M23 à Goma ayant fait des victimes dont un nourrisson ont interpellé le Secrétaire Général de l’ONU, Ban Ki Moon, en visite à Kinshasa. « Je suis inquiet de la reprise des affrontements dans l’Est de la RDC. J’ai fait part de mes inquiétudes à Joseph Kabila à qui j’ai demandé qu’ils reprennent les pourparlers de paix de Kampala. Je m’entretiendrai avec Jöel Museveni sur cela » , a déclaré à Kinshasa Ban Ki Moon, le Secrétaire Général des Nations Unies.
Lors de son passage à Kigali de ce 23 mai, le Secrétaire Général de l’ONU, Ban Ki Moon n’a pas été très loquace sur la question du retour de la paix dans l’Est de la RDC bien que lui et le Patron de la Banque Mondiale ont conféré à Huis clos avec le président Paul Kagame.

Auraient-ils jeté les ponts sur les stratégies pour le retour d’un climat de dialogue diplomatique entre le Rwanda et la RDC et que la campagne médiatique incriminant le Rwanda comme artisan de la balkanisation des Kivu ?
Ces internationaux auront-ils compris que la RDC des Kabila, père et fils, ont une lourde facture à payer au Rwanda qui, avec l’Ouganda, les ont accompagnés à Kinshasa pour la capture du pouvoir et que toute entreprise pareille est lourde en dépense ?
La question de l’insécurité de la RDC tient donc de plusieurs facteurs, faut-il le souligner. Il y a des facteurs internes dont l’état de demi faillite et le manque de détermination de la lourde et immense machine administrative congolaise centralisée mais aussi des antécédents peu louables de corruption gangrénée difficile à extirper des consciences populaires. Là, les dits 35 mouvements congolais armés opérant sur le territoire en expriment des manifestations d’indignation.
Mais il y a aussi des facteurs externes bien moindres bien entendu mais existentiels. Les armées rwandaises, ougandaises et burundaises ont contribué grandement au changement de régime au Congo en intronisant le clan Kabila, peu importe les grandes puissances qui étaient derrière ce projet ?

Là, ces trois pays ne devraient pas être payés en monnaie de singe en faisant en sorte que toute potentielle destabilisation (Nalu-ADF ougandaises, FDLR rwandaises, FNL Palipehutu burundaises) de leurs régimes respectifs viennent des maquis de l’Est de la RDC.
A défaut de payer la lourde facture des dépenses consommées par les troupes de ses trois pays qui ont permis l’avènement d’un autre Congo Démocratique, cette question sécuritaire devrait changer de face pour un climat détendu entre ces 3 pays et le Congo Continent.
Au-delà de l’annonce de cette aide sans intérêt pour les pays de la région, elle sonne déjà comme un prix que la RDC aurait dû payer à ses petits parrains voisins, la Communauté internationale devrait faire le suivi des pourparlers de Kampala entre congolais, si réellement ils vont se rééditer et le contentieux sécuritaire entre la RDC et ses pays limitrophes sur son flanc Est.
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