Le Rwanda accuse la nouvelle brigade d’intervention des Nations Unies dans l’Est du Congo de collaborer avec les rebelles de FDLR accusés du génocide de 1994 commis contre les Tutsis, mettant ainsi en péril les efforts de paix dans la région.

Dans une lettre adressée à l’ex ambassadrice américaine Rosemary DiCarlo, maintenant présidente du Conseil de sécurité des Nations Unies, l’ambassadeur rwandais au Nations Unies Eugène-Richard Gasana a mentionné que les commandants de la brigade d’intervention de la MONUSCO ont rencontré les rebelles des FDLR.

La lettre a été rendue publique après que le Rwanda ait accusé le Congo et la MONUSCO de bombarder délibérément le territoire rwandais lundi à 15h05’.

« Le Rwanda dispose d’informations crédibles, fiables et détaillées qui attestent que diverses formes de collaboration tactique et stratégique avec les FDLR ont été abordées lors de ces réunions," explique Gasana dans sa lettre.

Gasana a également appuyé une allégation contenue dans le dernier rapport du Groupe d’experts de l’ONU que les unités de l’armée congolaise (FARDC) ont coopéré avec les FDLR.

Le porte-parole de l’armée rwandaise, le général de brigade Joseph Nzabamwita a annoncé que deux bombes sont tombées sur le territoire du Rwanda ce lundi, qualifiant cet acte de délibéré et de provocation par les FARDC et la MONUSCO."

Gasana a déclaré que la collaboration FARDC-FDLR se produit souvent au vu et au su de la MONUSCO.

"Nous avons des informations fiables qui indiquent plusieurs cas d’unités des FDLR intégrées dans des unités de commandos des FARDC près de la frontière avec le Rwanda," a précisé l’ambassadeur rwandais.

« Dans certains cas, certains commandants de la force d’intervention de brigade sont conscients et soutiennent de tels cas."

Gasana a déclaré qu’ ’« il y a une augmentation de quantités d’armes et de munitions qui sont livrées aux FDLR par des officiers des FARDC, qui ont eu lieu sous les yeux des officiers de la MONUSCO"

« Les activités mentionnées ci-dessus sont des questions que mon gouvernement prend au sérieux, car elles constituent une menace sérieuse pour la sécurité de mon pays, mais aussi remettent en cause la crédibilité de la MONUSCO et de ses opérations de maintien de la paix", a-t-il mentionné.

Gasana a ajouté que « tout agenda caché mu par des intérêts politiques et / ou économiques" porterait atteinte à la préservation de la paix dans la région.

Le département de maintien de la paix de l’ONU a refusé de commenter comme Reuters l’a écrit.

Par ailleurs, le chef de maintien de la paix de l’ONU, Hervé Ladsous, a déclaré dimanche à Reuters dans une interview à Paris, que la MONUSCO aura bientôt des drones non armés de surveillance pour controler les activités sur le terrain dans l’est du Congo.

Sources : Reuters