Ouganda : après des grèves Museveni ferme l’Université

Redigé par IGIHE
Le 3 novembre 2016 à 11:51

Après une semaine de grève des professeurs à l’université de Makerere (près de 40 000 étudiants) à cause du non-paiement de leurs indemnités depuis 8 mois, mardi 1er novembre des violences ont éclaté sur le campus. Des centaines d’étudiants ont manifesté leur mécontentement (pneus brûlés, dégradations diverses) et ont fait face aux forces de l’ordre qui ont usé de tir de gaz lacrymogène, des canons à eau etc. Après cette poussée de tension, le président ougandais a annoncé sa décision mardi soir de fermer (...)

Après une semaine de grève des professeurs à l’université de Makerere (près de 40 000 étudiants) à cause du non-paiement de leurs indemnités depuis 8 mois, mardi 1er novembre des violences ont éclaté sur le campus. Des centaines d’étudiants ont manifesté leur mécontentement (pneus brûlés, dégradations diverses) et ont fait face aux forces de l’ordre qui ont usé de tir de gaz lacrymogène, des canons à eau etc. Après cette poussée de tension, le président ougandais a annoncé sa décision mardi soir de fermer l’université pour une durée indéterminée (les rumeurs disent qu’elle ne pourrait rouvrir qu’après Noël). Ceux vivants sur le campus devaient partir avant mercredi midi. Un départ qui s’est fait dans la précipitation et sous haute surveillance.

Difficile d’entasser 3 ans de vie universitaire dans une voiture. « Mon matelas, ma panière à linge, ma corbeille, mon étagère à chaussure, ma couette, ma couverture… » Deborah fait des études d’économie et de mathématiques. Elle s’inquiète du temps perdu. Patricia comprend les revendications de ses professeurs mais est vraiment mécontente de la fermeture de l’université. « Je suis en colère, dit-elle, vous payez vos frais de scolarité et après on vous dit de ramener vos affaires, comme si en plus ils n’allaient pas nous rembourser. C’est ma dernière année sur le campus, la troisième. Il n’y a pas eu de problème les deux premières années et voilà c’est arrivé. »

Certains attendent que leurs proches leur envoient de l’argent pour pouvoir rentrer chez eux en bus. La jeune fille est plus chanceuse, son père est venu en urgence. « J’ai dû me dépêcher, explique-t-il, j’étais au travail. Mes chefs sont sur mon dos. Assurément je vais perdre de l’argent. Donc mon travail a été perturbé, oui. Et en plus on ne sait pas quand ils pourront revenir. Cela va affecter ses études. Quand ils vont retourner en cours, ils n’auront pas assez de temps pour rattraper le programme qu’ils étaient censés apprendre. Donc on en a marre mais on ne peut rien faire. »

Sur le campus tout est calme, des policiers font des rondes à pied et en voiture. Les camions anti-émeutes ont été postés en prévision de tout mouvement à l’entrée de l’université.

Avec rfi.fr


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