Au Pakistan, des attaques et menaces terroristes récurrentes contre les écoles inquiètent parents et enseignants. Après l’attaque contre une université, qui a fait au moins 21 morts dans le nord-ouest le mois dernier, tous les établissements scolaires du pays réévaluent leurs capacité à faire face au pire.
Au lendemain de l’attaque meurtrière de l’université de Charsadda, un chef local taliban a revendiqué le massacre, promettant de cibler les écoles à travers le pays. « Car, explique le mollah Mansoor, elles forment les futurs avocats, militaires et parlementaires qui remettent en cause les lois divines ». Une menace prise très au sérieux par le gouvernement qui a fermé toutes les écoles du pays pendant une semaine afin d’évaluer la sécurité des établissements et remédier aux lacunes.
Nouvelles mesures de sécurité autour des écoles
Parmi les mesures immédiates prises dans la région de Peshawar, dans le Nord-Ouest, la gratuité pour les permis de ports d’armes des professeurs qui peuvent donc venir armés en cours et suivre des formations au maniement des armes. Nombre d’écoles ont des gardes armés, et dans cette province, les autorités ont appelé ces gardes qui ne seraient pas habitués au maniement des armes à faire venir un membre de leur famille rompu à l’exercice pour les épauler et les former. Des directives qui alimentent un climat anxiogène autour des établissements scolaires, jusqu’à susciter de véritables scènes de panique.
Scènes de panique dans un lycée de Rawalpindi
Les fausses alertes sont devenues quasi-quotidiennes à travers le pays. Mercredi 10 février, dans un lycée de Rawalpindi, à quelques kilomètres d’Islamabad, un homme à mobylette passe devant une école annonçant aux gardes que des assaillants sont en route. En quelques minutes, c’est la panique. Des centaines d’élèves se ruent hors des classes, en pleurs, se réfugiant dans le voisinage pendant que les parents affluent pour chercher leurs enfants. Plusieurs élèves sont blessés par des bousculades ou en escaladant des murs et certains parents ont parfois mis plus de deux heures à retrouver leur enfant.
Une psychose alimentée sur les réseaux sociaux
Cet épisode est révélateur de la psychose ambiante, alimentée par des messages alarmants, tous faux, partagés entre parents d’élèves sur les réseaux sociaux, décrivant un véhicule chargé d’explosif ou une camionnette d’hommes armés. En fin de semaine dernière, la police a détruit un dépôt d’armes à quelques kilomètres d’Islamabad en enquêtant sur de possibles attaques contre des écoles.
Après le massacre de plus de 100 lycéens fin 2014 à Peshawar et celui du mois dernier, les talibans ont prouvé qu’ils avaient les moyens de frapper des lieux d’enseignement. La crainte des autorités se cristallise sur une attaque d’envergure contre un établissement de la capitale ou accueillant des enfants de militaires. Les points de contrôle de police se sont multipliés ces dernières semaines à l’entrée d’Islamabad et des tentatives d’attentats sont régulièrement déjouées.
Compromis et gestes d’apaisement pour éviter le pire
Mis à part le mollah Mansoor à Peshawar, peu de factions talibanes ont franchi le cap idéologique de cibler les écoles. Un cap que les autorités tentent d’éviter à tout prix, quitte à oser des compromis et des gestes d’apaisement ; tout en maintenant, dans un délicat exercice d’équilibriste, la lutte armée contre le terrorisme.
Avec rfi.fr
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