Voilà une demande qui provoque déjà une levée de boucliers des associations de défense des droits de l’Homme. Le plus haut comité religieux du Pakistan a demandé mercredi au gouvernement d’abolir l’interdiction des mariages d’enfants, jugée non conforme à l’islam.
Le comité de l’idéologie islamique, chargé de conseiller le Parlement sur la compatibilité de la législation avec la loi islamique, a également estimé qu’un homme n’avait pas besoin de demander la permission de sa première femme pour en épouser une autre.

A l’issue d’une réunion du comité, l’un de ses membres, Tahir Ashrafi, a déclaré que la loi interdisant le mariage des enfants, qui fixe l’âge minimum des mariés à 16 ans pour les femmes et 18 pour les hommes, n’était pas conforme aux enseignements de l’islam. « La charia (loi islamique) ne fixe pas d’âge limite spécifique. Elle dit qu’un individu peut se marier lorsqu’il ou elle a atteint la puberté, et la puberté ne peut être définie par un âge », a-t-il déclaré, ajoutant : « Les gens peuvent se marier avec un enfant s’ils pensent qu’il ou elle a atteint la puberté ».
Il a ajouté que le comité avait également jugé illégitime la loi stipulant qu’un mari doit obtenir l’autorisation de sa première femme pour pouvoir en épouser une autre. « L’islam autorise un homme à avoir quatre femmes, sans qu’il soit question de demander le consentement de la première », a-t-il souligné.
Les ONG pakistanaises se dressent contre le projet
Des responsables d’associations de défense des droits de l’Homme ont appelé le Parlement à ignorer les deux recommandations du comité, dénonçant des violations des droits des femmes.
Zohra Yusuf, présidente de la Commission pakistanaise indépendante de défense des droits de l’Homme les a jugées « contraires à l’esprit de la religion », en se demandant pourquoi la loi interdisant le mariage des enfants, adoptée il y a plusieurs décennies, était ainsi remise en cause aujourd’hui. Elle a accusé le comité de vouloir « ouvrir un nouveau front contre les femmes » et de renforcer le « siège de l’Etat orchestré par les rebelles », en référence à la rébellion islamiste des talibans qui a tué plusieurs milliers de personnes dans le pays depuis 10 ans, alimentant un contexte d’intolérance religieuse croissante.
Les recommandations du comité de l’idéologie islamique ont été plusieurs fois critiquées, comme en novembre lorsqu’il avait contesté un test ADN pratiqué dans une affaire de viol, estimant que la victime devait plutôt, comme stipulé par une loi islamique, prouver le crime en produisant quatre témoins directs. Le Parlement n’avait pas suivi cet avis.
Si la République islamique du Pakistan a sa propre constitution, nombre de ses lois se conforment aux grands principes de la jurisprudence musulmane.
avec Le Parisien
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