Paris frôle l’incident diplomatique avec Obiang

Redigé par Africa Intelligence
Le 1er mai 2015 à 05:45

La rétention, à Roissy, de plusieurs ingénieurs équato-guinéens par la Police des airs et des frontières (PAF) est remontée jusqu’au président Obiang Nguema… ulcéré !
Huit fonctionnaires du ministère équato-guinéen des hydrocarbures ne sont pas près d’oublier leur court séjour en France, fin mars.
Partis de Malabo pour rejoindre Wiesmoor, au nord de l’Allemagne, où ils devaient suivre une formation de plusieurs semaines au sein de la société Bohlen & Doyen, ces ingénieurs pétrochimistes ont été conduits (...)

La rétention, à Roissy, de plusieurs ingénieurs équato-guinéens par la Police des airs et des frontières (PAF) est remontée jusqu’au président Obiang Nguema… ulcéré !

Huit fonctionnaires du ministère équato-guinéen des hydrocarbures ne sont pas près d’oublier leur court séjour en France, fin mars.

Partis de Malabo pour rejoindre Wiesmoor, au nord de l’Allemagne, où ils devaient suivre une formation de plusieurs semaines au sein de la société Bohlen & Doyen, ces ingénieurs pétrochimistes ont été conduits directement en zone d’attente de l’aéroport de Roissy, le 25 mars, au cours de leur escale sur le sol français.

Et ce durant le délai légal de quatre longs jours ! Les dossiers, respectant les obligations d’entrée dans l’espace Schengen (visa, billet retour, liquidités, lettre de mission de Bohlen & Doyen voir ici), n’ont pas suffi à calmer le zèle du chef de la Police des airs et des frontières (PAF).

Celui-ci a jugé ces pièces insuffisantes. Alerté, le ministre équato-guinéen des mines, de l’industrie et de l’énergie, Gabriel Mbega Obiang Lima, fils de Teodoro Obiang Nguema, a aussitôt saisi l’ambassadeur de France à Malabo, François Barateau (voir ici).

Le Quai d’Orsay a également reçu une lettre de protestation (voir ici). L’affaire est remontée jusqu’aux oreilles du chef de l’Etat et du second vice-président Teodoro Nguema Obiang Mangue, lesquels étaient, selon nos sources, "dans tous leurs états". Au terme de 96 heures de détention, les fonctionnaires ont écopé de huit jours supplémentaires sur ordre de la préfecture de Seine-Saint-Denis, le temps d’organiser leur expulsion.

Toutefois, l’avocat de Malabo, Jean-Charles Tchikaya, a jugé opportun de défendre les huit dossiers devant le juge des libertés et de la détention du TGI de Bobigny. L’affaire a été tranchée le 29 mars - un dimanche - avec une relaxe généralisée.

Le juge a ainsi estimé (voir ici) que "les explications quant aux effets du voyage sont corroborées". Le ministère français de l’intérieur a fait appel de cette décision. Une initiative sans effet, les fonctionnaires ayant pu, entre-temps, gagner l’Allemagne.

En représailles, l’ambassade équato-guinéenne en France a porté - durant une semaine - le délai d’obtention des visas pour les Français à dix jours, contre une journée en temps normal.


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