Paul Kagame au 4 juillet : un discours posé, une fête de libé avec sentiment de satisfaction sur le qui- vive

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 7 juillet 2014 à 02:28

Ce 4 juillet , au stade Amahoro bondé, le Président Paul Kagame dirige les cérémonies de commémoration du 20è anniversaire de la libération du Rwanda et de l’arrêt du génocide des Tutsi de 1994. Seuls ses partenaires économiques de premier plan, les Présidents Museveni (Uganda), Uhuru Kenyatta (Kenya), Salva Kiir (Sud Soudan) sont à ses côtés. Ne s’étaient-ils pas penchés durant les trois jours qui ont précédé ces cérémonies sur la vitalité des projets pharaoniques, les premiers du genre de cette Afrique (...)


Ce 4 juillet , au stade Amahoro bondé, le Président Paul Kagame dirige les cérémonies de commémoration du 20è anniversaire de la libération du Rwanda et de l’arrêt du génocide des Tutsi de 1994. Seuls ses partenaires économiques de premier plan, les Présidents Museveni (Uganda), Uhuru Kenyatta (Kenya), Salva Kiir (Sud Soudan) sont à ses côtés. Ne s’étaient-ils pas penchés durant les trois jours qui ont précédé ces cérémonies sur la vitalité des projets pharaoniques, les premiers du genre de cette Afrique post indépendante avec la construction du Chemin de fer inter Etats et le pipeline pétrolier avec terminal de Kigali ?

Dans son discours, il tente de montrer que la libération est loin d’être achevée, que la lutte actuelle pour la libération n’est plus la musclée avec jet d’obus qu’elle était entre 1990 et 1994. Il montre que l’entreprise de libération n’est pas essentiellement physique, qu’elle est dialectiquement idéologique.

Selon lui,la lutte prend de nouvelles formes de combat plus subtile avec des forces du néocolonialisme empêchant l’Afrique et le Rwanda de décoller économiquement. Cette lutte, Kagame trouve qu’elle est difficile à remporter.

" on ne peut s’en prendre à personne d’autre. Le front de la lutte pour la libération en Afrique aujourd’hui est dans nos têtes. Nous avons une responsabilité que nous ne pouvons pas déléguer. […] Nous avons trop tendance à chercher l’approbation des autres. […] Nous tolérons la médiocrité, alors que nous sommes des personnes compétentes. Nous évitons de prendre nos responsabilités, alors que c’est nous qui payons le prix", a-t-il dit d’une voix posée désentimentalisée.

Pourtant, il montre par là des situations injustes de la part d’une Communauté internationale des bailleurs de fonds des budgets ordinaires et de développement des pays du Tiers monde, une communauté internationale qui, pour voir ses capitaux lui revenir avec des intérêts juteux, impose des conditions de gestion avec des coupes dans l’assistance sociale ou des réductions d’emplois publics rémunérés quitte à envenimer une situation sociale déjà précarisée par une productivité nationale faible.

Ce quatre juillet à Kigali a été une occasion à des activités diplomatiques tentant de donner un coup de pousse aux chantiers pharaoniques du Corridor nord dont un chemin de fer traversant plusieurs pays de cette Afrique de l’Est et un terminal pétrolier d’Eldoret à Kigali.

Kagame et ses pairs de l’Afrique de l’Est parviendront-ils à déjouer les pièges tendus par le Nord à travers des mécanismes commerciaux inéquitables en défaveur de l’Afrique ?

En lançant ; "La lutte de libération, il y a souvent des guerres. Mais pour la réussir, elle prend d’autres faces. C’est l’étape actuelle où nous sommes arrivés. C’est la lutte des idées quand les canons se sont tus", Kagame montre que la lutte idéologique, idéologies parfois contradictoires et diamétralement opposées en matière d’intérêts, il la vit au jour le jour avec une coalition de groupes puissants qui se liguent contre un Rwanda en quête d’une indépendance économique et contre des forces idéologiques qui veulent d’un Rwanda néocolonial et paupérisé autant qu’il l’était sous les précédents régimes.

"Construisons en nous-mêmes notre confiance en soi", a-t-il lancé à la foule n’oubliant pas de lui dire qu’elle ne doit pas gober les crédos venus d’ailleurs pensant qu’elle ne peut rien tirer de positif dans sa propre culture.

Confiance de soi, conscience de ses responsabilités, lutte contre les idéologies divisionnistes et respect des chères valeurs du Rwandais, tels ont été des thèmes qu’il a longtemps développement dans sa tentative de montrer aux citoyens rwandais qu’ils doivent être les artisans de leur épanouissement économique.

L’homme d’Etat rwandais a très peu développé le thème de la démocratie. Apparemment pour lui, la méthode ou le mode de gouvernance du Rwanda, l’outil démocratique est l’une des voies pour parfaire cette gouvernance surtout quand les dispositions spirituelles des citoyens y compris celles des opposants politiques ne rament pas à contre courant.

La lutte est longue, a-t-il dit montrant que même une certaine communauté internationale met les batons dans les roues de son régime en le poussant à l’idée de négociations contre nature avec un mouvement dont les commandants sont sérieusement soupçonnés de crimes de génocide des Tutsi ; une Communauté internationale qui s’inquiète de voir une Afrique de l’Est dont fait partie le Rwanda décoller d’une façon qui echappe à son contrôle ou une façon qui questionne le mode du commerce inégal Nord-Sud.


Publicité

AJOUTER UN COMMENTAIRE

REGLES D'UTILISATIONS DU FORUM
Publicité