
Alerte pollution en Italie. Plusieurs grandes villes ont limité la circulation automobile cette semaine pour lutter contre un épisode exceptionnel de pollution aux particules fines. A Milan et Pavie (nord), la circulation est interdite jusqu’à mercredi de 10h00 à 16h00. Pas ou peu de pluie ni de vent depuis des semaines. Du coup, la pollution aux particules fines dépasse largement le niveau d’alerte de 50 mg/m3 recommandé par l’Organisation mondiale de la santé.
Ce lundi 28 décembre, la ville de Milan en était à son 97e jour de dépassement de ce niveau d’alerte depuis le début de l’année. L’interdiction de circulation y a été plutôt bien suivie. Certains habitants trouvent la mesure positive, comme Carlo Baroni, mais ce journaliste au Corriere della sera, qui a grandi à Milan, pense que les Milanais doivent aussi changer leurs habitudes.
« Stopper la circulation c’est une bonne chose, mais je ne crois pas que ça suffise, avance-t-i lau micro de RFI. Le problème, il va falloir le prendre à la racine, ce qu’on ne fait jamais. On est toujours dans l’urgence. Quand il y a une crise, on prend des mesures et le lendemain, on les oublie. Mais ce n’est pas seulement une question politique. Nous, en Italie, quand il y a un problème, on s’en prend au maire, aux responsables politiques, etc. Or, la question, c’est aussi qu’il faut changer les mentalités. Il faudrait habituer les gens à prendre les transports en commun. C’est loin d’être la règle à Milan, parce que les Milanais considèrent que prendre les transports, c’est un peu un truc de seconde zone. Ils ont tort ! Moi j’ai toujours vécu à Milan et j’ai pris la bonne habitude - je crois - d’utiliser les transports en commun. Et ici, surtout comparé au reste de l’Italie, ils fonctionnent assez bien. »
« Ville fantôme »
Ces mesures restaient cependant relativement symboliques en cette période de fêtes, durant lesquelles la plupart des Italiens sont en vacances. « Aujourd’hui, la ville est totalement déserte, à cause de ces mesures, mais aussi parce qu’on est en pleine période de fêtes. On a vraiment l’impression d’être dans une ville fantôme ! Et en fait c’est très étrange de se promener dans les rues sans voir de voitures ; d’habitude, Milan est une ville très chaotique et là elle est complètement silencieuse », ajoute Carlo Baroni.
Dans le reste du pays, à Rome, pour la troisième fois depuis début décembre, la circulation est interdite de 7h30 à 12h30 et de 16h30 à 20h30 aux voitures ayant une plaque impaire lundi, et paire mardi. Une mesure similaire est en place à Bergame (nord). A Naples, seuls les véhicules aux normes européennes d’émission Euro 4 et supérieures peuvent circuler cette semaine.
A Rome, haro sur les transports en commun
Mais à Rome, le système de circulation alternée ne semble pas efficace, rapporte notre correspondante Anne Le Nir. Pour Pietro, policier municipal, il faudrait avant tout miser sur des transports en commun fiables. « On peut facilement attendre un bus 40 minutes. Il faut donc moderniser et renforcer le parc de transport public comme dans toutes les métropoles », estime-t-il.
Eduardo, étudiant en ingénierie, fait un constat très synthétique de la situation dans la Ville éternelle : « Il est vrai que les transports en commun fonctionnent mal, mais on manque aussi totalement de sens civique », lance-t-il.
Quant à Alessia, dynamique quinquagénaire, elle refuse de prendre le métro, plus asphyxiant selon elle que l’air extérieur chargé de particules fines. Mais son moyen de transport privilégié est plutôt risqué. « Je circule en mobylette avec les problèmes que cela comporte, par exemple les accidents dus à la distraction des automobilistes. Surtout les femmes, ose-t-elle : elles fument, sont accrochées à leur téléphone portable, se maquillent. Conclusion : elles ne voient pas les deux-roues. »
Le ministre de l’Environnement, Gian Luca Galletti, a organisé une réunion ce mercredi à Rome. Elle doit se tenir, notamment, en présence des représentants des maires d’Italie. L’objectif est ambitieux : adopter des mesures pour la mobilité durable et allouer immédiatement des fonds pour augmenter le nombre de bus et retirer de la circulation ceux qui, comme certains à Rome, ont plus de vingt-cinq ans d’âge.
avec RFI
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