Ce 22 janvier 15, à l’hôtel La Palisse Nyandungu, il a été organisé un atelier de validation d’une recherche conduite par les professeurs de l’Université du Rwanda les docteurs Christian Sekomo, Valentine Uwamariya, Omar Munyaneza et Mr Emmanuel Nkundimana.

La recherche porte sur l’analyse de l’impact polluant des eaux usées des ménages et des usines et autres eaux de ruissellement sur la nappe phréatique de la vallée de la Nyabugogo en plein centre ville de Kigali.

Les chercheurs ont circonscrit les points névralgiques de recherche qui cadrent mieux avec l’effet polluant.

Le point Kinamba par où convergent les eaux déversées par les usines du Centre industriel de Gikondo et toutes les eaux usées charriées par les collines urbaines de Kiyovu, Muhima, Gikondo, Kimihurura, Kacyiru…

Le Point Mpazi par où convergent les eaux usées du quartier populeux de Kimisagara bati sur une pente raide. En aval, un autre point dit Mirimo du nom de l’immeuble y batit est également choisi. Ici, convergent beaucoup d’eaux des différentes activités industrielles dont l’abattoir ou la Gare de Nyabugogo mais aussi plusieurs garages automobiles.

Les chercheurs ont ciblé également un point UTEXRWA du nom de l’usine textile qui déverse ses eaux usées dans le marais, des eaux qui ont un impact polluant très prononcé sur l’environnement.

La question essentielle traitée par ces chercheurs revient à celle consistant à bien traiter les eaux usées déversées dans le marais de la Nyabugogo venant sur des collines urbaines de Gasabo et Nyarugenge peuplées de 825,767habitants.

Chrome, Cadmium et Plomb Cuivre et Zinc

High pollution in heavy metals : Landfills, Industrial wastes, smelter slags and wastes, mine tailings, coal and bottom fly ash, use of commercial products such as fertilizers, etc….

Les pistes de recherche montrent que les eaux usées des ménages et des différentes usines de la place ne sont pas traitées, qu’elles convergent dans le marais de Nyabugogo créant un effet polluant sur la nappe phréatique.

Or, « l’eau c’est la vie. Cette étude vient à point nommé montrer l’urgence de créer des centres de traitement de ces eaux avant de les déverser dans le marais de la Nyabugogo pour protéger la pureté de la nappe en question », a dit dans son allocution Mme Christine Gasinzigwa, Directrice Générale de la recherche Scientifique près le Ministère de l’Education.

Elle était venue ouvrir solennellement les travaux de Validation de cette recherche financée par l’UNESCO à hauteur de 50.000 $ et parrainée par le CNRU (Commission Nationale Rwandaise pour l’UNESCO) en partenariat avec le IHP (International Hydrology Program-Rwanda).

« Les échantillons prélevés dans les points ciblés dénotent une quantité non négligeable de particules de métaux comme zinc, cuivre, plomb, cadmium dans les eaux charriés. La pollution de la nappe phréatique c’est cela », a indiqué à la presse Dr Sekomo, le team leader de la recherche. Pour le chercheur, c’est la recherche pour éclairer les décideurs politiques.

Il a néanmoins montré qu’il importe beaucoup que des points de traitement de ces eaux usées soient créés urgemment pour parer aux très mauvaises conséquences dont les maladies cancérigènes que ces eaux, une fois consommées, peuvent créer sur la population.

« Il n’est pas facile de chiffrer le coût que ces centres de traitement peuvent occasionner aux pouvoirs publics. Les études à mener sur les ménages des alentours et leur qualité peuvent donner une idée de l’ampleur de ces usines de traitement des eaux usées », a indiqué à IGIHE le Dr Sekomo qui a apprécié la seule existante usine de traitement des eaux usées du quartier de l’Ex-Caisse Sociale dans le quartier de Kacyiru avant de suivre leur évacuation dans le marais en contre bas.

Grande concentration de Sulfates, Chloride et Fluoride à l’entrée du Pont Chez Milimo et au pont Nyabugogo

« Il est vrai que les industries opérationnelles dans le quartier industriel montrent le plan d’évacuation. Mais ces infrastructures sont-elles visitées par l’autorité environnementale pour voir si au fil des ans l’industrie se conforme à cette norme ? », a confié le chercheur étonné de voir une grande quantité de métaux lourds (Cuivre, fer, manganèse, calcium, cadmium…), de sulfates, de nitrates, d’ammonium, de phosphates dans ses échantillons prélevés dans cette zone circonscrite où opèrent différents business y compris le textile, les garages, traitement des minerais…

Il ya une nécessité de parer au plus pressé, a dit le docteur. Cette pollution, même si elle a des conséquences énormes sur la santé des habitants, peut être combattue, a-t-il ajouté montrant que cette recherche de si grande ampleur, la première du genre, pourra éclairer l’autorité publique.

Variations et non changements climatiques : nécessité d’instruments d’hydrologie

« Ici au Rwanda, il n’est pas de phénomène de changements climatiques. Il n’est que question de variations climatiques qu’il faut suivre de près » a dit Sekomo montrant que la recherche s’est également penchée sur la question des crues des égouts en périodes de fortes pluies allant jusqu’à causer des débordements sur la chaussée publique. Cette situation d’impréparation s’explique par une absence d’infrastructures hydrologiques qui aideraient à la prévision des situations météo ultérieures.

La recherche a montré que la ville de Kigali et ses alentours sont suffisamment boisés. Les fortes précipitations étonnent-elles plus d’un ? Pour les chercheurs, la question reste essentielle. Il n’y a pas d’équipements d’hydrologie fixés dans des coins bien précis pour mesurer l’évolution des précipitations et donc prévoir la période des fortes précipitations pour se préparer à les gérer.