Prison de Rwamagana ; objectif : Production du maìs et métiers pour tous

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 22 mars 2016 à 10:01

Le service National des Prisons au Rwanda a donné une ligne générale aux centres pénitenciers du pays. Selon le Directeur de la Prison de Rwamagana (Province de l’Est), SP Mugisha « le prisonnier ne doit pas être une charge du contribuable. Il doit plutôt produire pour ses besoins alimentaires et faire en sorte que la prison soit aussi un centre de Production. Les quatre piliers Production, justice, connaissances et savoir-faire et correction doivent être respectés ».
Un bon décollage dans (...)



Le service National des Prisons au Rwanda a donné une ligne générale aux centres pénitenciers du pays. Selon le Directeur de la Prison de Rwamagana (Province de l’Est), SP Mugisha « le prisonnier ne doit pas être une charge du contribuable. Il doit plutôt produire pour ses besoins alimentaires et faire en sorte que la prison soit aussi un centre de Production. Les quatre piliers Production, justice, connaissances et savoir-faire et correction doivent être respectés ».

Un bon décollage dans l’autofinancement de la Prison Rwamagana

La Prison de Rwamagana a une population de 8.566 détenus de génocide et de droit commun. Outre la prison centrale de Ntsinda, elle poursuit ses objectifs de redressement et de production dans deux autres centres (Murundi et Ngarama).

Côté production, Rwamagana se spécialise dans la production du maïs. Pour cette saison agricole A Septembre 2015- Février 2016 qui s’écoule, la Prison a étendu ses activités culturales sur 120 ha (Rwamagana), 154 ha (Murundi de Kayonza) et sur 50 ha de Ngarama.

Pour une agriculture entièrement entièrement mécanisée

Nous escomptons une récolte de 870 tonnes, a dit SSP Mugisha satisfait du fait que cette production va profiter à sa population carcérale et devoir vendre le grand surplus à d’autres prisons du pays.

« Avec quatre machines agricoles, avec nos détenus ingénieurs et des étendues de terre d’une valeur de 324 hectares, nous voulons avoir une place inégalée dans la production du maïs au niveau des prisons du pays. Nous voulons également aller au-delà des prisons pour devenir un modèle agricole national dans la production du maïs. Cela se fera à coup sûr surtout que dans un très proche avenir nous allons pratiquer l’irrigation collinaire », a dit SP Mugisha décidé de faire de sa prison un modèle de production du maïs dans la région.

Apprentis Maçons en pleine séance

« Notre population carcérale consomme ce maïs mélangé d’haricots. Il va sans dire que le marché est grand », a-t-il ajouté.

Côté formation des métiers, les détenus passent leur temps à apprendre des métiers et connaissances diverses.

« Je suis dans cette prison depuis 1997 », a dit Théophile Karasira, expert dans la réparation des vélos. Nous l’avons trouvé en pleine séance montrant à ses apprentis ouvriers comment remplacer les selles usées et autres pièces.

« Je viens de former 400 techniciens de vélos. La plupart sont rentrés. Ils reviennent de visiter avec divers cadeaux en guise de remerciement », confie Karasira qui purge une peine de prison à vie. Même son de cloche pour Sikiriza Théogène, le coordonnier qui forme 20 ouvriers.

Alphabétisation pour tous les adultes : un must !

« Je viens d’en former 94 depuis 2007. Augustin Mbarushimina, quant à lui, est expert dans l’enseignement des langues. Il est en Prison de Rwamagana depuis 2002 et vient d’enseigner l’anglais et le français à respectivement 200 et 500 prisonniers.

Plus intéressant est Célestin Nkunda. Locataire de cette prison depuis 2001. Il est expert enseignant en matière de Code de la Route. Il est très sollicité au point qu’il a déjà formé 600.

Des métiers dont la réparation des vélos

Le Directeur de la Prison promet que l’évaluation pourra se faire dans l’avenir, que pour le moment les apprenants ne peuvent que se fier à la connaissance théorique de la Conduite automobile, qu’il est interdit à un détenu de conduire.

François Hitimana domicilié dans cette prison depuis 1996 a fait un grand travail dans l’alphabétisation des adultes. « J’ai enseigné tant d’analphabètes à lire et écrire au point que je ne sais pas le nombre », a-t-il confié à ce journaliste. Au moment de la visite, il avait quelques 40 apprenants.

Une façon de dire que dans la prison, quand onb veut se rendre utile, il ne peut y avoir de temps libre.

L’ingénieur en construction Samuel Iraguha a terminé l’ETO Kicukiro en 1990. Il dit avoir formé au moins 30 à concevoir un plan de construction, à faire une maquette, à l’exécuter et à chiffrer le devis.

« Nous avons répartis les ingénieurs en 6 équipes qu’ils dirigent. Ils sont sollicités par l’extérieur. Les gens qui veulent construire leurs maisons louent leurs services. Nous de la direction de la prison, nous évaluons nos dépenses. Le reste est comptabilisé au point qu’ils ont 10% de profit. Ils achètent ce dont ils ont besoin », a dit le Directeur qui, par ailleurs, est satisfait de la discipline constatée dans la prison.

« Le climat social est intéressant dans notre prison. Il n’est plus question de mauvaise idéologie ethniste. Tout le monde sait que c’est un autre crime qui s’ajoute au premier. Celui qui le commet risque de se voir traduit devant la justice pour écoper une peine supplémentaire », a dit Mugisha.

Dans le cadre des apprentissages, Nzarubara Froduald, locataire de Ntsinda depuis 2002 dit avoir formé maintenant 143 tailleurs. Il se plaint de manque de matériel dont tissus, fil.

« Nous souhaitons que la prison nous fournisse des machines supplémentaires. J’ai plusieurs détenus qui veulent apprendre le métier mais on a qu’une seule machine », s’est plaint Nzarubara provoquant une réaction du Directeur.

A l’école de la vannerie

« Au fond, les machines ça se peut. Mais il nous faut des locaux. Maintenant que les maisons de dortoir sont déjà terminées. Elles sont construites par les ingénieurs détenus et leurs maçons, nous allons nous attaquer à la construction des salles d’étude. Chaque filière aura ses locaux avec une salle d’apprentissage et une salle de production », a dit Mugisha montrant que ces métiers vont être revalorisés au point que les prisonniers vont non seulement apprendre les métiers, qu’ils vont participer à la production quitte à rentrer chez eux à la fin de leur service avec un métier en tête.

« Nous préparons peu à peu leur insertion dans la société civile. Nous voulons former des hommes intègres capables non seulement de s’autosuffire dans la société mais aussi de montrer qu’ils se sont sérieusement amendés au point qu’ils sont des modèles sociaux.


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