Qui paie au restaurant pour la Saint-Valentin ? Les théories sur l’égalité hommes femmes à l’épreuve de la réalité

Redigé par Atlantico
Le 14 février 2013 à 11:38

Selon un récent sondage Ifop, 88 % des hommes affirment payer la totalité de l’addition lors d’un rendez-vous amoureux.
On partage... ou pas ? Atlantico : Un sondage de l’Ifop a montré récemment que 88 % des hommes assurent payer le restaurant lors d’un rendez-vous amoureux. Ce constat est-il réaliste ? Qu’est-ce que chacun attend du règlement de l’addition ? Emilie Coutant : Ces chiffres n’ont de rien surprenant car lorsqu’on étudie les rapports hommes/femmes et notamment ce fameux rituel du (...)

Selon un récent sondage Ifop, 88 % des hommes affirment payer la totalité de l’addition lors d’un rendez-vous amoureux.

On partage... ou pas ?

Atlantico : Un sondage de l’Ifop a montré récemment que 88 % des hommes assurent payer le restaurant lors d’un rendez-vous amoureux. Ce constat est-il réaliste ? Qu’est-ce que chacun attend du règlement de l’addition ?

Emilie Coutant : Ces chiffres n’ont de rien surprenant car lorsqu’on étudie les rapports hommes/femmes et notamment ce fameux rituel du restaurant, on constate qu’une grande partie des femmes préfèrent toujours que ce soit l’homme qui paie. Dans leur esprit, cet acte appartient à une tradition de galanterie considérée comme une véritable institution. Cependant, plus personne ne s’étonne de voir une femme payer une note de restaurant et certaines d’entre elles l’utilisent comme un signal à envoyer. Celui-ci est soit positif,voulant dire « Moi aussi je peux te faire plaisir en t’invitant » ou au contraire négatif, exprimant la défiance. Enfin, payer l’addition pour une femme peut vouloir signifier que c’est elle qui est officiellement la maîtresse du jeu de séduction.

88 % des hommes assurent payer le restaurant lors d’un rendez-vous galant. Crédit Reuters

Dans le cas de l’homme, payer l’addition renforce sa stature de mâle pouvant assurer la protection de la femme qui l’accompagne surtout dans un lieu public comme le restaurant. Cela peut aussi affirmer un rapport d’appartenance de la femme à l’homme car un couple qui partage envoie un signal d’amitié et non pas de relation amoureuse.

En réglant l’addition, l’homme signifie à tout le monde, le personnel, les éventuels autres convives, les autres clients du restaurant qu’il engagé avec cette femme dans une relation ou du moins dans un rapport de section. Il marque son territoire de chasse.

Comment expliquer qu’après plusieurs décennies de féminisme et de libération des femmes, ces archétypes soient toujours présents ? Cela démontre-t-il l’échec d u combat pour l’égalité ? Ou à l’inverse cela témoigne-t-il du fait que la recherche de l’égalité à tout prix et en toutes occasions est un faux combat ?

Ni l’un ni l’autre, la recherche d’émancipation de la femme n’a jamais concerné la séduction, elle ne porte que sur les questions sociétales que sont le travail, la répartition des tâches ou des décisions familiales.

Dans le rapport de séduction, la femme moderne peut le prendre en main malgré tout, elle dicte même bien souvent les règles comme le montre l’intérêt croissant que portent les hommes à leur apparence.

Les femmes ont maintenant le pouvoir d’exiger la beauté des hommes ce qui n’a pas toujours été le cas. Ce contraste entre modernité sociale et archaïsme de séduction peut aussi se traduite que comme tous les humains postmodernes, les femmes aiment être traiter comme si elles étaient exceptionnelles, spéciales et qu’on leur a tout de même imprimé dans l’esprit qu’elles sont des princesses. Les fantasmes de société ont la peau dure.

Les femmes veulent donc l’égalité dans la sphère publique mais pas dans le privé ?

C’est exactement cela, la dimension publique et le jeu privé sont perçus comme deux entités différentes dans lesquelles les règles du rapport homme/femme ne s’appliquent pas de manière similaire.

Beaucoup de femmes aiment toujours se réaliser dans des schémas « archaïques » de soumission notamment sexuelle à travers des positions où l’homme domine complètement et dans lesquelles elles s’en remettent à lui.

La notion essentielle est celle du choix, cette soumission n’est en rien un retour en arrière elle est juste l’expression du fait que les femmes veulent choisir comme elles sont traités.

En égale, en maîtresse ou en soumise.

Pour en revenir à l’addition du restaurant, là encore la femme a le choix alors que l’homme ne l’a pas. Il ne peut ni forcer la femme à se payer ni à se soumettre.


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