RDC : cadres politiques du M23 rentrés d’exil arrêtés

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 27 mars 2014 à 07:05

Un Communiqué émanant du M23 et publié 27 mars accuse le Gouvernement de la RDC de malmener, arrêter et emprisonner les cadres du M23 rentrés de l’exil de Kampala Uganda autant que le prévoient la loi d’amnistie votée à l’Assemblée Nationale de Kinshasa et les Accords de Nairobi signés entre les deux parties après la défaite militaire du M23 et la fuite pour Kampala des deux ailes politique et militaire de ce Mouvement. « … des cadres de notre Mouvement ayant décidé de rentrer au pays, ont été mis aux (...)

Un Communiqué émanant du M23 et publié 27 mars accuse le Gouvernement de la RDC de malmener, arrêter et emprisonner les cadres du M23 rentrés de l’exil de Kampala Uganda autant que le prévoient la loi d’amnistie votée à l’Assemblée Nationale de Kinshasa et les Accords de Nairobi signés entre les deux parties après la défaite militaire du M23 et la fuite pour Kampala des deux ailes politique et militaire de ce Mouvement.

« … des cadres de notre Mouvement ayant décidé de rentrer au pays, ont été mis aux arrêts par les services de renseignement du pays respectivement en date du 14 et 24 Février 2014 à Kinshasa et le 15 Mars 2014 à Goma pour tout simplement avoir appartenu au M23 pendant que, les faits leur reprochés sont considérés comme n’ayant jamais existé au terme de la loi d’amnistie en vigueur », lit-on dans le Communiqué lancé par Ir Benjamin MBONIMPA, l’actuel Secrétaire Général du Mouvement qui reste dans l’exil ugandais.

Un cadre du M23 contacté dresse une liste de 8 personnalités du M23 qui s’étaient décidées de rentrer, qui, à leur arrivée à Goma, sont allées se faire annoncer à l’autorité administrative. « Deux jours après, ils se sont vu arrêter et incarcérer sous prétexte d’appartenance au M23 », confie le Cadre montrant que le mouvement de rapatriement volontaire tel qu’il avait commencé a été ainsi stoppé.

« Nous dénonçons également les manœuvres frauduleuses entretenues délibérément autour des dossiers judiciaires des prisonniers membres de notre Mouvement qui devaient être immédiatement libérés en fonction de la liste présentée au Gouvernement conformément aux engagements du 12 Décembre 2013 à Nairobi. A ce sujet, nous avons été saisis de plusieurs cas de tentative de falsification des faits ayant initialement conduit à leur arrestation dans l’unique intention de les assujettir aux pratiques de monnayage de leur mise en liberté », continue plus loin le communiqué montrant les manœuvres de Kinshasa tendant à décourager toute tentative ou velléité du M23 à se muer en une formation politique populaire comme le prévoient les fameux Accords de Nairobi.

Pour l’heure, le M23 est loin de faire prévaloir ses droits d’association. Le temps est plutôt à la lutte pour exiger la libération de ses cadres :

« Le M23 rappelle que ces actes enfreignent les engagements pris à Nairobi le 12 décembre 2013, la loi d’amnistie promulguée par le Président de la République ainsi que l’arrêté ministériel qui en porte les mesures d’application. Il s’agit là d’une véritable témérité judiciaire qui exprime la volonté délibérée de maintenir les membres de notre Mouvement dans une situation permanente de refuge.

Ainsi, nous exigeons la libération immédiate et sans condition de nos cadres arrêtés à Kinshasa et à Goma ainsi que de tous les détenus figurant sur la liste remise au Gouvernement en fonction des engagements pris à Nairobi. Ces derniers doivent être remis au Comité International de la Croix Rouge (CICR) ».

Parmi les hauts cadres qui sont rentrés de Kampala pour se retrouver dans les cachots de l’ANR (Agence Nationale congolaise de Renseignement), il y a un certain Shamba, chef de groupement de Kibumba, d’un Sous Chef de Département et 7 autres de différentes tribus de la région.

« Le Gouvernement de Kinshasa joue ses cartes simplifiées sur le dos de gens qu’il accule encore une fois à la voie armée car nous n’accepterons jamais des humiliations de ce genre », a déclaré ce cadre du M23 montrant qu’à la longue, la solution militaire peut être rééditée sous une forme plus subtile au cas où les institutions gouvernementales de sécurité continueraient à violer leurs droits d’accès à une vie paisible.

"Curieusement alors que les cadres rentrent d’exil pour se retrouver dans les cachots et les centres de détentions congolais, un certain suivi est fait par la Communauté internationale qui veille tant bien que mal au respect des Accords de Nairobi. Des cadres du M23 emprisonnés sont entrain d’être relâchés petit à petit. Nous déplorons un colonel Kanyamugwigwi mort dans les geôles du régime de Kinshasa", a dit le cadre qui a requis l’anonymat montrant que le Gouvernement de Kinshasa a libéré le Col. Byamungu et son groupe pour montrer qu’un processus commence au moment où à Kampala, une Commission mixte Gouvernement-M23-HCR, est entrain de se mettre sur pied pour voir comment réinsérer les anciens combattants dans la vie civile, le rapatriement des réfugiés et des militaires qui doivent rejoindre les FARDC.


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