L’opposant Jean-Bertrand Ewanga a été condamné jeudi soir par la justice congolaise (RDC) à un an de prison ferme pour outrage au chef de l’État. Une sentence qui tombe moins de quarante-huit heures avant une manifestation prévue contre le président Joseph Kabila.

Le député d’opposition Jean-Bertrand Ewanga. Le député d’opposition Jean-Bertrand Ewanga. © AFP
La sentence est tombée jeudi soir. "La Cour suprême de justice a condamné jeudi dans la soirée Jean-Bertrand Ewanga à une année de prison ferme pour offense au chef de l’État, aux membres du gouvernement et aux membres du Parlement", a indiqué Me Richard Mpinda, avocat du prévenu.
Député, M. Mpinda est secrétaire-général de l’Union pour la Nation congolaise (UNC), trosième force d’opposition au Parlement. Il avait été arrêté le 5 août au lendemain d’une manifestation d’opposition à Kinshasa destinée à dénoncer toute initiative visant à modifier la Constitution pour permettre à Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, de se maintenir en poste au-delà de 2016.
La délégation de l’Union européenne en RDC, s’était dite "préoccupée" par cette arrestation et avait redit son attachement "au respect des droits de l’homme et des libertés publiques".
"Parodie de justice"
L’avocat d’Ewanga, Me Mpinda, dénonce aujourd’hui "une véritable parodie de justice", tout en précisant que son client avait été transféré à la prison centrale de Makala après l’énoncé du jugement.
Cette condamnation intervient alors qu’une coalition de partis d’opposition, dont l’UNC, a appelé à manifester une nouvelle fois samedi matin à Kinshasa pour protester contre les projets de révision constitutionnelle qui pourraient être présentés au Parlement au cours de la session devant commencer le 15 septembre.
Elle a eu lieu également alors que le représentant spécial des États-Unis pour les Grands Lacs, Russel Feingold, voyage dans l’est de la RDC. Ce dernier a déclaré à plusieurs reprises que les États-Unis ne voulaient pas voir l’actuel président se représenter pour un nouveau mandat présidentiel en 2016.
Refusant de participer à une "parodie de justice", les avocats de la défense avaient quitté l’audience jeudi après-midi.
"Prenez votre décision et envoyez moi à Makala"
Resté seul à la barre, l’accusé avait lancé aux juges, comme un défi : "La pression politique sur vous est très forte, prenez votre décision et envoyez moi à Makala".
Le président de l’UNC, Vital Kamerhe, a estimé pour sa part que "le procès de M. Ewanga [était] politique" et que l’issue en était "connue d’avance".
Ex-meilleur allié de Joseph Kabila, Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale de 2006 jusqu’à sa disgrâce en 2009, est aujourd’hui l’un de ses opposants les plus actifs.
Avec Jeune Afrique
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