RDC : les FDLR, une rébellion rwandaise en voie d’affaiblissement

Redigé par afp
Le 13 décembre 2013 à 09:20

Les rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), dont l’armée congolaise cherche de nouveau à obtenir la soumission par la force, avec le soutien de l’ONU, sont présents dans l’Est de la République démocratique du Congo depuis 1994 mais n’ont cessé de s’affaiblir.
Depuis la victoire des Forces armées de la RDC (FARDC) sur les rebelles du Mouvement du 23 Mars (M23) en novembre, les FDLR sont la première milice homogène en terme de nombre de combattants présents sur le sol congolais. (...)


Les rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), dont l’armée congolaise cherche de nouveau à obtenir la soumission par la force, avec le soutien de l’ONU, sont présents dans l’Est de la République démocratique du Congo depuis 1994 mais n’ont cessé de s’affaiblir.

Depuis la victoire des Forces armées de la RDC (FARDC) sur les rebelles du Mouvement du 23 Mars (M23) en novembre, les FDLR sont la première milice homogène en terme de nombre de combattants présents sur le sol congolais.

Le mouvement a été néanmoins très affaibli au cours des dernières années, et les effectifs de sa branche armée, les Foca (Forces combattantes Abacunguzi) sont aujourd’hui estimés à 1.500 hommes par l’ONU et les experts du Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité (GRIP), basé à Bruxelles.

Selon un expert militaire à Kinshasa, ils seraient même moins nombreux, de l’ordre de 1.000 à 1.200 combattants, et bien que très disséminés sur le plan géographique, ils disposent encore de certains moyens, en particulier de bons moyens de communication.

Au nombre des FOCA, s’ajoutent environ 700 combattants répartis dans trois branches dissidentes des FDLR d’origine. Plusieurs facteurs expliquent la réduction du nombre des miliciens des FDLR dont le nombre était encore estimé entre 4.000 et 6.000 hommes en 2009.

Depuis l’élection du président congolais Joseph Kabila en 2006, le groupe a subi les opérations de l’armée congolaise, parfois conjointement avec l’armée rwandaise, comme ce fut le cas en 2009.

Le mouvement a souffert aussi de la décapitation de sa direction politique avec l’arrestation en 2009 de son chef Ignace Murwanashayaka et de son adjoint, Straton Musoni en Allemagne, mais aussi du processus de désarmement et de réinsertion au Rwanda mis en place par l’ONU et des combats avec des milices congolaises, au premier rang desquelles les Raïa Mutomboki.

Historiquement, les FDLR sont une émanation des anciennes Forces armées rwandaises (FAR) et des milices extrémistes Interhamwe ayant pris une part active au génocide des Tutsis au Rwanda en 1994 avant de fuir au Zaïre voisin (aujourd’hui la RDC) après la prise du pouvoir à Kigali par Paul Kagame, l’actuel président rwandais.

Chassés en 1996 par la nouvelle armée rwandaise des camps de réfugiés hutu qu’ils contrôlaient dans les Kivus, les génocidaires créent le mouvement de l’Armée pour la libération du Rwanda (Alir), qui lance en 1997-98 des attaques meurtrières dans le nord-ouest du Rwanda, auxquelles Kigali réplique violemment.

En 1998, au début de la deuxième guerre du Congo, le président Laurent-Désiré Kabila mobilise l’Alir contre son ancien allié rwandais.

L’Alir change de nom en mai 2000 pour se transformer en Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un mouvement politico-militaire dont la dernière tentative sérieuse de renverser le régime de Kigali, en 2001, s’est soldé par un cuisant échec.

Composé aujourd’hui d’un nombre croissant de Congolais, les rebelles ayant pris souche en RDC, les FDLR sont disséminés dans le Centre-Est du Nord-Kivu et dans le Sud-Est du Sud-Kivu, où ils collaborent parfois avec les rebelles burundais des Forces nationales de libération (FNL).

Accusées d’avoir commis des atrocités à grande échelle contre des civils, les FDLR sont aujourd’hui d’abord une menace pour la population locale des zones où ils évoluent. Le pouvoir du président Kagame, issu lui-même d’une rébellion venue de l’étranger, continue néanmoins de les considérer comme un danger existentiel.


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