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RDC : nouveaux massacres de civils dans la région de Beni

Redigé par IGIHE
Le 8 décembre 2014 à 11:00

Les populations civiles de la région de Beni, dans l’Est de la République démocratique du Congo, sont régulièrement la cible de massacres. Les victimes se comptent par centaines depuis le mois d’octobre. Dans la nuit du samedi 6 au dimanche 7 décembre, des villages de la zone ont été de nouveau attaqués. Un dernier bilan fait état de trente-sept morts.
Les populations de la ville de Beni -ici en octobre 2014-et de sa région sont les proies d’exactions répétées.AFP/Alain Wandimoyi
Les deux premiers (...)



Les populations civiles de la région de Beni, dans l’Est de la République démocratique du Congo, sont régulièrement la cible de massacres. Les victimes se comptent par centaines depuis le mois d’octobre. Dans la nuit du samedi 6 au dimanche 7 décembre, des villages de la zone ont été de nouveau attaqués. Un dernier bilan fait état de trente-sept morts.

Les populations de la ville de Beni -ici en octobre 2014-et de sa région sont les proies d’exactions répétées.AFP/Alain Wandimoyi

Les deux premiers villages, Ahili et Manzanzaba, sont situés à une dizaine de kilomètres de Oicha dans le secteur de Beni. Il fait déjà nuit ce samedi, tout est calme et les habitants dans leurs cases se préparent au repos. C’est alors qu’arrivent des hommes munis d’armes blanches qui s’introduisent dans chaque case, une après une, et assassinent hommes, femmes et enfants.

Tués à la machette ou brûlés vifs

Un habitant du premier village attaqué, la commune d’Ahily, raconte qu’il a échappé de peu au massacre. Ses voisins ont été tués, lui a réussi à se cacher dans la brousse. Deux heures plus tard, les assaillants repartent tranquillement laissant derrière eux plus de trente personnes tuées, pour la plupart à la machette. Onze cadavres calcinés sont retrouvés à Manzanzaba, l’un des deux villages, dans la maison incendiée du chef de groupement. On a appris un peu plus tard qu’un troisième village de la région, Moulobya, a été également la cible d’exactions.

RFI a joint Omar Kavota, représentant de la société civile dans la zone. Il récapitule la chronologie de la tragédie : « Autour de 20 heures locales, les assaillants ont encerclé trois villages, Ahili, Manzanzaba et Moulobya. Dans la première localité, ils ont fait du porte-à-porte, tué à la machette les personnes rencontré sur leur passage. Dans la deuxième localité, ils ont aspergé d’essence la maison du chef du village, qui est mort calciné avec sa famille, son épouse et ses enfants. Au total, lui et dix membres de sa famille ont péri. Dans le troisième village, deux civils ont été retrouvés morts, toujours tués à la machette. Les personnes seront enterrées sur place parce que les autorités craignent que si l’on ramène tous ces corps en charpie dans le territoire de Beni, cela pourra créer une très grande psychose. »

La zone d’Ahili est traversée par la route nationale 4. Pour la première fois, les assaillants, qui ont toujours attaqué à l’est de cet axe sont passés à l’Ouest. Selon Omar Kavota, « l’armée n’était pas déployée dans cette zone. Toutes les attaques ont été perpétrées à l’est de la RN4, et la partie ouest était encore sécurisée, donc c’est une surprise que cette attaque y soit opérée. »

Les tueurs toujours dans le secteur, selon les habitants

Un premier bilan fait état de 37 morts et deux blessés graves. Cette attaque a provoqué une panique générale et un exode massif des 20 000 habitants du secteur. « Toutes les populations ont quitté la zone, rapporte l’habitant d’Ahily cité plus haut. La population craint qu’il n’y ait encore de nouvelles exactions de l’ennemi. »

Depuis dimanche midi, l’armée régulière de RDC, patrouille dans la brousse à la recherche des assaillants. Assaillants qui sont toujours dans le secteur affirment les habitants. « L’armée régulière a déjà été dépêchée dans la zone pour y mener des opérations de râtissage et chercher les auteurs de ces crimes qui courent encore », témoigne Omar Kavota.

Depuis plusieurs semaines, le territoire de Beni fait l’objet de nombreuses attaques attribuées aux AFD-Nalu par la société civile, les autorités et l’armée. « Ce massacre est le énième du genre et amène le bilan à plus de 250 civils tués dans l’espace des deux derniers mois », établit Omar Kavota. Jusque-là, ces deux villages n’avaient pas été touchés. Les villageois survivants attendent une réaction des autorités.

Avec RFI


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