L’ONG britannique Global Witness a appelé jeudi les autorités congolaises et ougandaises à « empêcher » toute activité pétrolière aux abords du parc des Virunga en RDC et en Ouganda.
Dans un appel, signé par une soixantaine d’autres organisations congolaises ou internationales, comme l’ONG environnementaliste Greenpeace, et publié jeudi 21 janvier, Global Witness enjoint l’Unesco et les gouvernements de Kampala et Kinshasa à « conclure un accord visant à empêcher toute exploration et extraction pétrolières ou activités connexes dans la région des Virunga prise au sens large ».
« Dans cet accord, tous les permis d’exploration en vigueur dans cette zone, ainsi que tout projet visant à en octroyer de nouveaux, devraient être annulés », ajoute le texte. L’enjeu, estiment les signataires, est de « préserver l’intégrité » de ce parc, classé au patrimoine mondial de l’humanité dans la catégorie « en péril »).
« Incompatibles » avec le règlement du Comité du patrimoine mondial
Les études sismiques réalisées ne donnent pas une idée précise de la qualité et de la quantité de brut contenue dans le sous-sol. Mais, depuis que l’on soupçonne la présence de pétrole dans le sous-sol des Virunga, l’Unesco a fait savoir à plusieurs reprises que l’exploration et l’exploitation pétrolières étaient « incompatibles » avec le règlement du Comité du patrimoine mondial.
L’organisation a donc appelé Kinshasa à annuler les trois permis d’exploration sur des concessions à cheval sur de larges portions du parc accordés par la RDC en 2010. Toutefois, par le passé, Kinshasa a mis en avant la nécessité d’exploiter le pétrole qui pourrait se trouver dans les Virunga au nom du développement économique du pays.
Pour le gouvernement congolais, l’exploitation reste ainsi tentante. « C’est l’un des rares gisements qui ne soit pas soumis à des contentieux frontaliers », confiait un connaisseur du secteur à Jeune Afrique en novembre. L’expansion de la production dans la province du Bas-Congo, notamment dans l’océan Atlantique, est gênée par la présence angolaise. Quant au gisement du lac Albert, il est traversé par la frontière avec l’Ouganda, au tracé contesté.
Pas à l’ordre du jour en RDC
La société britannique Soco, titulaire du bloc V, qui englobe la majeure partie de la moitié sud du parc, a réalisé en 2014, en dépit de nombreuses protestations, des tests sismiques dans l’enceinte même du parc. En novembre, les autorités congolaises ont indiqué que les résultats de cette étude attestaient la présence de pétrole dans la zone.
Toutefois, sous la pression internationale, Soco a également indiqué s’être retirée totalement de l’affaire. Son site internet indique désormais qu’elle « ne détient plus la licence du bloc V », le groupe n’ayant pas demandé son renouvellement à son expiration, fin septembre 2014.
Le ministre des Hydrocarbures congolais, Aimé Ngoi Mukena, interrogé en novembre, n’a pas indiqué ce que l’État comptait faire de la licence sur le bloc. Certains opposants à l’exploitation pétrolière dans le parc craignent cependant que le gouvernement cède ce permis à un autre opérateur. De l’autre côté de la frontière, en Ouganda, les autorités ont attribué des permis d’exploration, détenus aujourd’hui notamment par Total et le groupe chinois CNOOC.
Avec jeuneafrique.com
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