Avec 9,2% de croissance en 2014, un chiffre à faire pâlir les économies des pays occidentaux, la République démocratique du Congo peine à en faire bénéficier ses propres citoyens. La dernière étude du Fond monétaire international (FMI) pointe l’extrême pauvreté de la majorité des Congolais. Car si le PIB par habitant a bien doublé entre 2005 et 2012, 82% des Congolais vivent encore sous le seuil de « pauvreté absolue », avec 1,25$ par jour.

En cause, selon le FMI, la gouvernance défaillante du secteur minier. Grand producteur de cobalt, de cuivre et de diamant, la RDC possède également un fort potentiel en ressources hydrauliques et forestières. Problème : les économies de ces secteurs sont les moins bien partagées du pays. La corruption endémique et les conflits à répétition dans l’Est du Congo handicapent une juste redistribution des richesses.

Le FMI accorde tout de même un bon point aux autorités congolaises qui cherchent à réformer le secteur minier afin de faire rentrer plus d’argent dans les caisses de l’Etat. Mais le Fond constate que, pour le moment, ce secteur emploie « très peu de travailleurs locaux ». Dernier coup de semonce du FMI au gouvernement : « l’incertitude » sur la date de la prochaine élection présidentielle de 2016 et le « climat des affaires » très dégradé, ce qui n’encourage pas l’investissement privé en RDC.

Cette étude du FMI vient fortement tempérer le « rapport-bilan » du Premier ministre Augustin Patata Ponyo présenté début octobre. Le Premier ministre y notait « les progrès » réalisés en 15 ans en RDC, même si le chef du gouvernement reconnaissait que les Objectifs du Millénaire n’étaient pas encore atteints.