Reconnaissance d’un État palestinien : les députés français votent

Redigé par rfi
Le 2 décembre 2014 à 03:02

Les députés votent ce mardi 2 décembre sur la proposition socialiste de résolution qui invite le gouvernement français à reconnaitre un État palestinien. Le texte devrait être adopté, mais il s’agit d’une démarche uniquement symbolique.
Le gouvernement n’est pas lié par le vote, à l’Assemblée nationale, d’une résolution en faveur de la reconnaissance d’un État palestinien. Cette décision relève du domaine réservé de l’exécutif. Lors du débat sur la proposition de résolution déposée par les députés socialistes, (...)

Les députés votent ce mardi 2 décembre sur la proposition socialiste de résolution qui invite le gouvernement français à reconnaitre un État palestinien. Le texte devrait être adopté, mais il s’agit d’une démarche uniquement symbolique.

Le gouvernement n’est pas lié par le vote, à l’Assemblée nationale, d’une résolution en faveur de la reconnaissance d’un État palestinien. Cette décision relève du domaine réservé de l’exécutif. Lors du débat sur la proposition de résolution déposée par les députés socialistes, le ministre des Affaires étrangères l’a d’ailleurs bien rappelé. « L’exécutif, et lui seul, est juge de l’opportunité politique » de reconnaître la Palestine, a affirmé Laurent Fabius pour que chacun comprenne que cette résolution n’a aucun caractère contraignant.

Cela ne veut pas pour autant dire que l’initiative des députés socialistes déplait au gouvernement. Au contraire, cette démarche, qui vise à faire pression sur Israël pour relancer le processus de paix, est observée avec bienveillance au Quai d’Orsay et à l’Élysée. La reconnaissance d’un État palestinien est un objectif pour Paris, qui veut pour le moment favoriser la négociation et « créer les conditions d’un effort collectif international ». François Hollande a d’ailleurs affirmé la volonté de la France d’organiser sur son sol une conférence internationale pour trouver une issue au conflit israélo-palestinien.

Si ce vote est symbolique, il n’en fait pas moins débat. Roger Cukierman, président du le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), s’inquiète des répercussions de ce vote sur la communauté juive : « On annonce déjà des manifestations de pro-Palestiniens demandant la mise en œuvre de cette résolution par le gouvernement français. Et on a vu que les manifestations pro-palestiniennes, en tout cas en juillet, se sont traduites par des actes anti-Juifs. C’est-à-dire qu’on n’a pas entendu crier "Mort à Israël", mais on a entendu crier directement "Mort aux Juifs", avec des attaques de synagogues, de commerces, etc. » Pour le président du CRIF, ce vote conforterait les Juifs dans l’idée que « les choses ne vont pas bien pour [eux] en France ».

Espoir à Ramallah

Dans les territoires palestiniens, le vote des députés français ne passionne pas les foules. Dans les rues de Ramallah, les habitants se félicitent cependant de cette initiative. « Nous pensons que cela arrive un peu tard. Cela aurait du arriver il y a plusieurs années. Malgré tout, je pense que c’est une bonne chose. Cela va permettre de faire de nouveau pression sur le gouvernement israélien afin d’arriver à la stabilité dans la région », juge Wassim Faqi, un informaticien, au micro de notre correspondant, Nicolas Ropert.

Porte-parole de l’Organisation de libération de la Palestine, Xavier Abu Eid, espère pour sa part que le vote français entraînera plusieurs pays européens à prendre des initiatives similaires : « Si c’était uniquement symbolique, Israël ne s’opposerait pas autant. Cela nous permet de consolider l’idée d’une solution à deux États. Israël et la Palestine vivant côte à côte en paix et en sécurité, ce qui est le but de tout processus de paix. Bien sûr que cette reconnaissance ne va pas mettre fin à l’occupation, cela ne va pas arrêter la colonisation. Mais la reconnaissance est un premier pas dans la bonne direction. »

Les responsables palestiniens souhaitent que l’Europe intervienne davantage afin de trouver une résolution au conflit. Un rôle indispensable, selon eux, depuis l’échec des médiations du secrétaire d’État américain John Kerry en début d’année.


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