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Gasabo : Ordre de délocaliser leurs habitations sans expropriations proportionnelles

Redigé par IGIHE
Le 25 février 2013 à 03:15

Le District de Gasabo a donné un délai de 3 jours aux habitants du quartier Gaculiro pour qu’ils évacuent les lieux et qu’ils cèdent l’espace acheté par un investisseur. Pourtant, ces habitants restant ne sont pas arrivés à un accord d’expropriation avec cet investisseur. Ils ont jugé que le montant d’argent offert par le dit investisseur ne correspond pas à la valeur réelle de leurs biens immeubles.
Ces habitants qui se voient sanctionnés d’abandonner leurs bien d’ici au 28 février prochain, se désolent (...)

Le District de Gasabo a donné un délai de 3 jours aux habitants du quartier Gaculiro pour qu’ils évacuent les lieux et qu’ils cèdent l’espace acheté par un investisseur. Pourtant, ces habitants restant ne sont pas arrivés à un accord d’expropriation avec cet investisseur. Ils ont jugé que le montant d’argent offert par le dit investisseur ne correspond pas à la valeur réelle de leurs biens immeubles.

Ces habitants qui se voient sanctionnés d’abandonner leurs bien d’ici au 28 février prochain, se désolent de voir le District s’immiscer dans les affaires privées entre l’investisseur et les gens qu’il est censé exproprier à juste valeur.

IGIHE a tendu le micro à ces habitants qui lui ont déclaré que le contentieux date de l’an 2007 quand le District Gasabo a dépêché ses agents pour venir évaluer la valeur des habitations du quartier Gaculiro pour procéder à leur expropriation afin de procéder à une bonne planification du quartier.

Après la publication de la valeur accordée à chaque propriété, il a été demandé aux propriétaires de fournir leurs numéros de comptes bancaires afin de transférer la valeur monétaire équivalant à l’expropriation de ces propriétés que cela devait aller tout au plus au 30 novembre 2011 pour s’exécuter.


L’une des maisons à détruire

Devant le non consentement, le Maire de la Ville a rencontré ces habitants pour que leurs droits soient réhabilités car les prix de cessions de leurs propriétés leur avait été imposés et jugés inférieurs à la valeur de leurs propriétés.

La réunion s’est terminée sur une recommandation disant que l’exercice d’expropriation accompli perdait sa validité. Le Maire de la Ville avait demandé que les contrats de cession de propriétés soient discutés entre les deux parties, l’acheteur et le cessionnaire. Ce qui n’a pas été fait, confie à IGIHE ces habitants.

« Quand j’ai reçu la lettre du District Gasabo au 5 février 2013 nous me notifiant d’évacuer les lieux sans délais, j’ai été surpris. Il est dommage de voir les dirigeants de District Gasabo ne pas nous aider à voir clair dans cette affaire. Nous n’avons vu venir à nous des gens qui veulent mettre des projets d’intérêt national dans nos propriété pour que nous nous entendions sur le prix d’expropriation à donner », a confié à IGIHE Jean Paul Rutagarama habitant le quartier Gaculiro et ordonné de l’évacuer.

Selon ce citoyen, au cas où les deux parties n’arrivent pas à un consensus, c’est là que le médiateur, pour le cas d’espèce, le District Gasabo.

Le prix au mettre carré

Les habitants de ce quartier n’ont jamais non plus compris pourquoi l’investisseur en question offre 1025 Frw (env. 120$) au m2 alors qu’il est de 25.000 frw (env.400$) pour le quartier.

Un immeuble en construction arrêté dans sa course. Et si le propriétaire avait contracté un crédit ?

Le Pasteur Canisius Karagire a lui aussi reçu une lettre de notification de délocalisation de son habitation. « C’est incompréhensible. Le District de Gasabo devait protéger nos intérêts en tant que ses citoyens. C’est le contraire qui s’observe », a-t-il confié au journal.

Recours aux tribunaux

Comme toutes les voies de recours normales ne donnent rien, ces habitants ont décidé qu’ils vont saisir les tribunaux, a déclaré à IGIHE Jean Claude Munara, le Vice maire Affaires Economiques du District Gasabo.

“ Nous connaissons ce problème. Il est épineux. 98% des habitants de Gaculiro ont accepté les sommes d’argents équivalant à 180 milliards de francs pour leur expropriation. Ceux qui ne veulent pas s’exécuter doivent y être forcé selon les dispositions de la loi y relatives »
, a confié Munara au journal ajoutant que des 3000 habitants qui résidaient dans ce quartier, seuls quelques 50 restent pour ne pas avoir accepté les montants des compensations leurs offerts.

« S’ils n’ont pas été satisfaits par l’expertise menée par le District, ils auraient dû faire une contre expertise en déans 15 jours après publication de la dite expertise et la transmettre au service de l’urbanisme de la Mairie de Kigali qui devait leur donner un feed back, à défaut de quoi, ils devaient alors porter l’affaire devant les tribunaux », a déclaré le Vice Maire Munara.

Certains des habitants du quartier ont confié au journal que s’ils procédaient à cette contre expertise, le montant offert par la maire pourrait être multiplié par trois.

La question devient très compliquée surtout que la plupart de ces habitants récalcitrants et ceux qui ont vu leurs projets stoppés ont des titres de propriété. Ils ont donc dû porter l’affaire devant les tribunaux.


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