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Est RDC : la défaite du M23 synonyme du rétablissement de la Paix ?

Redigé par ndj
Le 10 novembre 2013 à 03:17

Patrick Ndengera auteur de cette analyse
Deux axes se dessinent autour de la question apparente du rétablissement de la paix dans l’Est de la RDC alors qu’en réalité, il est question de géostratégies qui s’y dessinent. L’Axe Tanzanie-RDC-Afrique du Sud-Malawi auquel peut s’adjoindre l’axe Burundi-Namibie-Angola et l’Axe Uganda-Rwanda-Kenya-Soudan du Sud.
Ces deux axes semblent se préparer activement à une guerre régionale dont on ne sait pas encore d’où elle viendra. Cependant les pays formant ces (...)

Patrick Ndengera auteur de cette analyse

Deux axes se dessinent autour de la question apparente du rétablissement de la paix dans l’Est de la RDC alors qu’en réalité, il est question de géostratégies qui s’y dessinent.
L’Axe Tanzanie-RDC-Afrique du Sud-Malawi auquel peut s’adjoindre l’axe Burundi-Namibie-Angola et l’Axe Uganda-Rwanda-Kenya-Soudan du Sud.

Ces deux axes semblent se préparer activement à une guerre régionale dont on ne sait pas encore d’où elle viendra. Cependant les pays formant ces deux axes ont commencé des consultations pour signer des pactes de défense mutuelle au cas où une guerre erupterait dans l’un ou l’autre pays de l’Axe.
Parmi les causes d’une nouvelle guerre dans cette région, il y a la question de la présence dans l’Est de la RDC, des FDLR (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda).
En principe, le déploiement de la Monusco et de la Force Internationale Neutre offensive dans cet Est de la RDC, c’était de combattre les mouvements armés, principalement les M23 et les FDLR.

Oser poser des questions franches :

Pourquoi la Brigade Internationale d’intervention et la Monusco n’ont pas continué à combattre les autres mouvements armés opérant dans l’Est de la RDC ?
La question est pertinente surtout que la récente réunion du Conseil de Sécurité a décidé que ces troupes internationales ne vont que garder la sécurité aux frontières rwando congolaises pour que les FDLR ne forcent pas leur chemin au Rwanda. Ce changement de déclaration du Conseil de Sécurité a provoqué la sortie de la réunion de l’ambassadeur du Rwanda, Eugène-Richard Gasana en guise de protestation.

Une nouvelle aventure rwandaise en RDC ?

Les troupes rwandaises pourraient-elles refaire le voyage armé en RDC au cas où la Monusco ne combattrait pas les FDLR alors qu’elle a combattu les M23 ?
Ici, tout dépendra des menées des FDLR. Le Gouvernement de Kinshasa a déclaré qu’il allait bouter hors de son territoire les FDLR pour qu’elles se retrouvent dans leur pays, le Rwanda. Comment pourra-t-il procéder dans ce cas ?
En effet, des observateurs disent que les FDLR sont mobiles, qu’elles n’ont pas des positions militaires déterminées. Logiquement, la voie possible pour que Kinshasa les combattent est celle du dialogue, des négociations. Il lui serait difficile de les combattre alors qu’elles changent de positions de façon intermittente. Là encore, parler de négociation avec les FDLR veut dire que Kinshasa devra leur offrir un couloir de sortie vers le Rwanda avec leurs armes parce qu’elles ne pourront jamais accepter de rentrer désarmées.

La Monusco et la Force internationale neutre pourront-elles contenir les FDLR pour qu’elles ne rentrent pas les armes à la main ?

La question est de savoir le comportement qu’adopteront ces deux forces internationales quand ces négociations FDLR-Kinshasa auront commencé. Actuellement la position de ces deux forces est qu’elles s’interposeront à la frontière rwando congolaise pour que les FDLR ne rentrent pas les armes à la main. Mais à lire entre les lignes, on constate que ces deux forces internationales sont associées dans ces négociations.

Cela se comprend surtout qu’après avoir aidé Kinshasa à battre les M23, ces deux forces semblent se dire que leur mission est accomplie.
Les observateurs de la région ont tendance à affirmer que plutôt ces FDLR vont bénéficier du soutien accru de Kinshasa et de la Monusco au cas où elles décideront de rentrer au Rwanda. Et c’est ici que j’évoque la formation des deux axes ci-haut cités.

Du côté rwandais, il semble que les préparatifs sont avancés.

Après les récentes altercations entre le Rwanda et la Tanzanie, la diplomatie rwandaise s’est activée à construire l’axe Rwanda-Uganda-Kenya-Sud Soudan. Il semble que cette coalition va entrer en action au moment où les FDLR en donneront l’occasion. Mais en réalité il s’agira des deux axes qui s’affronteront pour le contrôle de la RDC.

La position de la Communauté internationale (USA, GB et UE) dans cette nouvelle géostratégie

Les deux axes bénéficient de soutiens forts au sein des 5 grandes puissances du monde, aussi intéressées par la RDC, qui elles aussi tirent sur les ficelles dans les coulisses. On constatera que le Rwanda est entrain de caresser la patte de la Russie et de la Chine dans le cadre de la quête de protection au moment où l’autre Axe Tanzanie-Afrique du Sud et les USA ainsi que la GB semblent nouer dans le secret de forts projets.

Les richesses congolaises ; un appât ?

Il faut dire que l’appropriation des ressources naturelles congolaises est le véritable nœud des guerres qui ont secoué le Congo. Auparavant, l’Occident, principalement la Belgique et la France, puisait seul jusqu’à une époque (1998 ?) où par le truchement des proxies rwando ugandais, les USA, GB et le Canada ont été alléchés.
La nouvelle donne est que les Africains, eux aussi, se sont sentis à même d’exploiter à leur compte, les richesses naturelles congolaises. Sans aucun doute, ces deux axes ne luttent que pour lle contrôle des richesses congolaises. L’Occident veut également garder la main sur ces richesses congolaises sans qu’aucun de leurs soldats ne tombe sur le champ de bataille. Le seul perdant et victime de ses richesses naturelles c’est la RDC. Elle continuera à acheter la protection. Et tout axe qui lui assurera protection va devoir puiser jusqu’à non plus dans les richesses de ce pays.

Guerres de commande
Il se dégage que les Africains continueront à s’entredéchirer dans des guerres commanditées par les Occidentaux qui poursuivent les objectifs de pillage des richesses africaines par le biais des armées africaines. On se demandera pourquoi les deux axes ne s’asseoiraient pas sur la même table et négocier à propos du business en RDC sans s’affronter. La seule réponse à cette question est que le Blanc garde la mainmise sur l’Africain.

Une Communauté internationale puissante
La Communauté internationale fournissant une bonne partie du budget des pays africains, là réside sa puissance. Les Blancs continueront à induire en erreur les Africains et ils continueront à puiser dans les richesses naturelles africaines. Bien pire ce n’est pas puiser, c’est plutôt créer des antagonismes confrontatoires entre les Africains avec un gâchis humain qui s’ensuit créant ainsi une régression dans le développement de cette Afrique.

Texte original en Kinyarwanda écrit par Ndengera Patrick Alias Tito Kayijamahe
Un Rwandais du Canada.


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