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Fdlr en Est RDC : Administration et taxation parallèles ; réactions de la Communauté internationale ?

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 9 juillet 2014 à 02:55

Une dépêche de l’AFP du 7 juillet reprise par Jeune Afrique porte un titre interrogatif "RDC - Rwanda : que faire des ex-rebelles des FDLR (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda) ?". Elle fait allusion à quelques " 200 (éléments des Fdlr) à avoir déposé les armes, mais, en RDC" et à "la question de l’avenir de ces rebelles FDLR (qui) se pose déjà". La dépêche continue plus loin : "Traqués par l’armée congolaise et la brigade d’intervention des Nations unies, les rebelles des Forces démocratiques de (...)

Une dépêche de l’AFP du 7 juillet reprise par Jeune Afrique porte un titre interrogatif "RDC - Rwanda : que faire des ex-rebelles des FDLR (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda) ?". Elle fait allusion à quelques " 200 (éléments des Fdlr) à avoir déposé les armes, mais, en RDC" et à "la question de l’avenir de ces rebelles FDLR (qui) se pose déjà".

La dépêche continue plus loin : "Traqués par l’armée congolaise et la brigade d’intervention des Nations unies, les rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) stationnés dans l’est de la RDC ont commencé, fin mai, à déposer "volontairement" les armes. Pour timide qu’il soit encore - il concerne moins de deux cents combattants -, ce mouvement de reddition s’est traduit par une suspension de six mois des opérations militaires engagées contre eux".

Il faut dire que la stratégie de ce mouvement a gagné. Celle-ci consiste à montrer qu’il n’est pas question de faire un bras de fer avec la Communauté internationale, qu’on peut la tromper en faisant semblant d’être tout disposé à adhérer à ses volontés. Ici, il est question de désarmer sans conditions et de rentrer au pays pacifiquement, ce qui est loin d’être dans les aspirations d’un mouvement armé, et le Fdlr en est conscient et agit à contrario.

Les voyageurs qui font des séjours d’affaires dans la province du Nord Kivu, y compris des Tutsi congolais qui y ont des fermes d’élevage, s’étonnent de voir comment ce Mouvement qui a occupé tout l’espace de Kitchanga à Rutchuru en passant par l’autre côté du Parc des Virunga à Kanyabayonga a opéré une transfiguration, dépassant tous les actes d’extrême violence avec viols sexuels, ablation de membres,… pour déployer son administration civile qui s’accompagne d’un système de taxe parallèle à celle de l’administration congolaise.

« Les Fdlr ont révisé leur comportement social. Ils font moins de violences aux Congolais fussent-ils des Tutsi. En revanche, ils sont très craints au point qu’ils cogèrent avec l’administration congolaise des localités entières plusieurs fois plus grandes que le Rwanda.Rutshuru, Masisi, Kichanga ou Kanyabayonga…, les autorités rurales ne peuvent pas refuser leur administration. La Monusco vient et s’en va sans savoir de quoi ça retourne. Entretemps, les Fardc viennent elles aussi rendre la vie dure aux citoyens. C’est pourquoi seule la société civile congolaise de l’Est de la RDC réclame le départ des ces Fdlr », a confié un jeune homme d’affaire qui fait souvent le voyage de Goma- Kichanga- Rutschuru se rendant dans sa ferme.

Un jeune avocat officiant entre Goma et Kigali est originaire de Ngungu au sud de Goma, chef lieu du Nord Kivu confirme lui aussi que les Fdlr ont sérieusement révisé leur comportement, qu’ils sont très disciplinés, qu’ils manifestent rarement de la violence. Mais lui aussi souligne une administration parallèle plus fiable que la congolaise.

« Un fermier de Ngungu à qui l’on a pris une vache se presse d’aller se plaindre aux Fdlr au lieu d’aller chez les FARDC ou au Chef de localité. Il est sûr que la vache lui reviendra », a confié le jeune avocat affirmant que les Fdlr lèvent de force des taxes bien tarifiées sur les biens et marchandises des commerçants et fermiers de leurs circonscriptions.

« Ils ont beaucoup de richesses principalement ceux de Walikale en passant par Gatoyi, leur Quartier Général. Ils sont maîtres des mines d’extraction de pierres précieuses », a-t-il ajouté disant que ces derniers viennent proposer aux fermiers de l’or en change de leurs vaches, qu’un commerce de ce genre est prospère.

Une administration civile parallèle pour faire vivre et renforcer la structure militaire
Les voyageurs dans cette province du Nord Kivu confirment que les Fdlr sont une structure militaire maintenant disciplinée renforcée par le fait qu’elle a mis sur pied un système d’administration civile destinée à gérer le patrimoine issu de la vente des minerais et des taxes levées sur les biens des paysans et sur le trafic routier.

« L’annonce de la démobilisation de ces quelques 200 éléments n’est en fait qu’une manœuvre illusionniste pour aveugler la Communauté internationale. Ils sont assez nombreux au-delà des quelques 1500 qu’avance la Communauté internationale. Bien disciplinés et déployés en bonne formation militaire dans des camps et positions militaires à Ngungu, Rumbishi, Somikivu, Kitchanga, Tongo, Rutshuru, Masisi, Gatoyi, Walikale, Bibwe, Nyange, Mweso, Walikale, Kanyabayonga, ils sont suffisamment nombreux et semblent revoir la copie de leur image dans la population congolaise. La suite est-elle prévisible ? », se demande cet ancien combattant M23 reconverti en juriste. Son analyse de la situation sécuritaire actuelle fragile de l’Est de la RDC est parfaitement lucide.

Il remarque comment les Fdlr rwandaises sont chaleureusement traitées et par la Communauté internationale et par les responsables congolais et comment ils règnent en maîtres incontestés et craints de la base communautaire au Nord comme au Sud Kivus, alors que les combattants M23congolais n’ont pas eu droits aux quelconques égards de cette communauté internationale.

Il comprend alors la finalité de ce capital de confiance et de sympathie pour ces Fdlr hier traitées de groupe terroriste et aujourd’hui s’asseyant sur la table de pourparlers avec les représentants spéciaux des puissances de la Communauté internationale. « On veut forcer le gouvernement rwandais à accepter l’idéologie négationniste portée par ces Fdlr », a conclut l’interlocuteur.

Des acteurs discrets et puissants de la Communauté internationale jaugent la situation dans la région. Veulent-ils forcer Kigali à se départir de sa ferme décision de ne pas négocier avec ce principal mouvement de l’opposition qui leur est dévoué ? Ils ont peur de violer solennellement l’éthique humaine surtout qu’ils savent que la plupart des commandants de ce mouvement n’ont pas les mains propres de par le rôle présumé qu’ils auront joué dans le génocide des Tutsi de 1994. Veulent-ils tolérer cette situation en multipliant des rencontres avec ces fdlr à Sant’Egidio et ailleurs pour laisser le temps au temps qui décantera la situation ? », confie un observateur qui a requis l’anonymat montrant que cette Communauté internationale ourdit un complot contre la nouvelle marche de l’histoire sociale du Rwanda.

Toujours est-il que cette administration parallèle des Fdlr sur de grandes localités congolaises exécutée au su et au vu de la Monusco et de la Force internationale opérant dans cet Est de la RDC aux portes ouest du Rwanda doit donner fort à penser aux stratèges militaires et autres responsables politiques rwandais sur les intentions de la passive Communauté internationale présente dans cet Est rdcongolais.


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