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La poudrière d’Afrique des Grands Lacs et les corps sur le lac Rweru

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 16 septembre 2014 à 03:42

Dans le grand espace RDC- Rwanda- Burundi ; il se trame un climat d’insécurité pour laquelle les acteurs ne se déclarent pas. Ils préfèrent opérer dans l’ombre. Des paysans riverains du Lac Rweru délimitant le Rwanda et le Burundi dans la partie Nord Est du Burundi témoignent d’un défilé macabre sur le lac de corps inertes enfouis dans des sacs depuis environs deux mois, rapporte principalement la RFI de ce lundi 16 septembre 2014.
Sitôt annoncée, la nouvelle prête à diverses interprétations plus (...)

Dans le grand espace RDC- Rwanda- Burundi ; il se trame un climat d’insécurité pour laquelle les acteurs ne se déclarent pas. Ils préfèrent opérer dans l’ombre. Des paysans riverains du Lac Rweru délimitant le Rwanda et le Burundi dans la partie Nord Est du Burundi témoignent d’un défilé macabre sur le lac de corps inertes enfouis dans des sacs depuis environs deux mois, rapporte principalement la RFI de ce lundi 16 septembre 2014.

Sitôt annoncée, la nouvelle prête à diverses interprétations plus erronées et tendancieuses les unes que les autres. D’autres sont tout simplement des supputations, de simples analyses tronquées et incomplètes qui laissent des zones d’ombres. C’est le cas du journal burkinabè Le Pays qui se pose la question de savoir pourquoi ces corps qui suivent leur route inexorable vers l’océan n’ont pas été inhumés.

« Ces cadavres de la dictature, comme il convient de les appeler, pourraient donc venir aussi bien du Rwanda que du Burundi. Quant à savoir qui est derrière ces massacres, il est inutile d’aller chercher trop loin. En effet, comme le dit l’adage, si ce n’est Pierre (Nkurunziza) c’est donc Paul (Kagamé).

Un mystère reste toutefois à éclaircir. Pourquoi celui qui a commis ces crimes n’a-t-il pas voulu enterrer ses victimes dans une fosse commune comme le font la plupart des dictateurs ? », écrit le journal comme s’il voulait dire que les auteurs de ces massacres veulent montrer une autre face de la situation sécuritaire de la région des Grands Lacs à une certaine Communauté internationale qui attise délibérément des tensions dans les pays de la région.

Le titre proposé par Le Pays, « Burundi, Rwanda : les cadavres de la dictature » est parfaitement évocateur pour montrer que dans ces deux pays, le climat est difficilement démocratique, que l’opposition aux deux régimes est tout sauf démocratique avec un recours affiché à l’usage des armes.

Ce journal burkinabé d’analyses politico sécuritaires ne veut pas départager les deux pays et pointer du doigt à l’un des deux pour montrer l’auteur de ce crime.

A la différence de la très calme et stable Tanzanie dont le CCM (Chama Cha Mapinduzi) anciennement TANU (Tanganika African Union) est au pouvoir depuis 1963, date de son indépendance avec une régulière alternance intraparti combattue strictement démocratiquement par les CHADEMA (Chama Cha Demokrasiya na Maendeleo de M. Tundu Lissu) et de CUF (Civic United Front d’Ibrahim Lipumba) et autres, la situation politique rwandaise et burundaise est empreinte de violences causées par de mauvais acteurs qui croient que, comme les régimes actuels sont institués sur base de violence, leur fin devra aussi emprunter la même voie.

Pour le cas de la Tanzanie, ces partis de l’opposition sont 100% financés par le budget national au prorata des sièges de parlementaires obtenus à chaque rendez-vous électoral. Pour cela toute velléité de recours à l’usage de l’arme pour brandir sa lutte politique équivaudrait pour eux à une mort politique.

Curieusement la chose poursuit une autre course, une autre trajectoire et philosophie au Burundi comme au Rwanda. Ici, ceux qui ambitionnent de monter dans les hautes fonctions sont très manipulés par de puissants lobbies et hautes sphères fermés de pouvoir occidentaux qui vont jusqu’à entretenir et imposer à leurs protégés des foyers armés.

Pour entretenir l’insécurité en lançant des grenades ou en recourant à d’autres formes de lutte intestine violente, un mouvement politique rwandais ou burundais ne fait pas une bonne affaire. Il en est pertinemment conscient mais il ne peut faire autrement car il doit se conformer aux stratégies fixées par le protecteur.

Alors qu’en novembre 2013, le mouvement des mutins congolais, le M23, était à bout, qu’il était éjecté et jeté hors de l’Est de la RDC ; les Fdlr (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda) ayant voulu continué leur course pour Kigali, « Attendez ! Calmez-vous. Nous vous dirons quand il faudra partir », se sont-ils fait dire par un membre d’un lobby européen et ils ont dû obtempérer. Ceci est une façon de montrer que les opposants armés ou politiques au gouvernement rwandais n’opèrent pas du tout en toute indépendance. Est-on tenté de dire qu’ils sont manœuvrés et télécommandés par un centre européen bien assis dans de hauts cercles de prise de décision ?

L’Occidental est gentleman dans tout ce qu’il planifie. Son plan est bâti par niveaux étagés. Ainsi le pacte et traitement de ces Fdlr avec le régime de Kinshasa et celui de Dar-Es-Salaam mais aussi avec le bloc de la SADC (Southern Africa Development Community), a toutes les probabilités de ne pas être une initiative régionale.


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