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Les USA se réveillent à l’exploitation de l’espace Afrique Centrale

Redigé par ndj
Le 11 décembre 2013 à 03:23

Les stratèges américains seraient entrain de revoir la copie de leur politique en Afrique Centrale. D’incessants mouvements diplomatiques américains commencent à intriguer beaucoup d’observateurs de la région qui devinent une sorte d’effervescence et de regain d’intérêt de la Région Afrique Centrale où d’autres puissances mondiales y compris la menaçante Chine font des échanges commerciaux juteux même dans un environnement d’insécurité.
Depuis les années 1960 qu’ils ont continué à agir par tierces parties (...)

Les stratèges américains seraient entrain de revoir la copie de leur politique en Afrique Centrale. D’incessants mouvements diplomatiques américains commencent à intriguer beaucoup d’observateurs de la région qui devinent une sorte d’effervescence et de regain d’intérêt de la Région Afrique Centrale où d’autres puissances mondiales y compris la menaçante Chine font des échanges commerciaux juteux même dans un environnement d’insécurité.

Depuis les années 1960 qu’ils ont continué à agir par tierces parties interposées en Afrique Centrale avec le Congo Belge, hier le Zaïre du Léopard Mobutu et actuellement RDC des Kabila, cette Afrique centrale a réellement échappé à l’influence américaine.

Kagame et Kabila, un couple en mal de cohabitation. L’un est obsédé de la nécessaire indépendance économique de la région, l’autre est eurocentré et impersonnel

Cela se comprend car elle a toujours été offerte à l’influence française au moment où les USA régnaient sans partage sur l’Amérique latine et sur le Proche, Moyen et Extrême Orients. Ils avaient beaucoup de chats à fouetter dans l’ère de la Guerre Froide.

Apparemment la situation commence à changer. Les regards timides malgré un appétit énorme, les USA ne savent pas comment manœuvrer dans une situation où la France multiplie des initiatives pour ne pas perdre son influence sur son Afrique.

Ne vient-elle pas d’organiser une conférence des Chefs d’Etats Africains sur la sécurité en Afrique avec une promesse en guise de recommandation générale de former au moins 20.000 militaires africains chaque année ?

La France y va directement sans faux-fuyant. Elle intervient militairement dans ses ex-colonies et influence les résolutions des Nations Unies pour lui donner libre droit d’intervenir au Rwanda de 1994 avec l’opération Turquoise , l’opération Licorne en Cote d’Ivoire et ailleurs.

USA agissent par proxies interposés

La stratégie américaine en Afrique relève d’une autre tactique. Les Américains préfèrent utiliser des régimes alliés. On a vu les régimes de l’Ouganda, Rwanda et Burundi participer activement ӑ la chute de Mobutu du Zaïre. Pourtant, ils n’ont pas assez gagné car le mode d’opération et de gestion des Kabila n’a pas élu les USA comme partenaire commercial privilégié pour avoir donné ordre aux deux petites puissances régionales Rwanda et Uganda de détrôner le géant léopard.

Pour L’Ouganda et le Rwanda, pays dont les régimes ont fournis militaires, armes, munitions et ont choisi eux-mêmes les Kabila, une conspiration bien fortement ourdie les a accusés de pilleurs du Congo au point que le capital de confiance des nouveaux rois Kabila s’est amenuisé pour être, à la fin, jeté dehors et leurs adversaires des ALIR/FDLR rwandaises, NALU/ADF et LRA ugandaises ramenés à leurs portes-frontières pour les déranger sans répit.

Entretemps, les préoccupations américaines se concentrent sur les problèmes arabo asiatiques avec l’Irak, l’Afghanistan.

Du reste, ils sont inconfortables pour faire entendre le bruit de leurs bottes dans la sphère d’influence française qui va du Rwanda-Burundi vers l’Ouest avec toute l’Afrique Centrale dont la RDC et la RCA.

En pronant des négociations Rwanda-Fdlr, Jakaya Kikwete est un porte-voix de puissances décidées à en découdre avec Kigali et le pragmatisme anglosaxon pour échanges commerciaux

Le fauve se réveille

Tiens ! La France décide-t-elle de convoquer tous les Chefs d’Etat africains et leur parle de sécurité et de formation militaire de quelques 20.000 militaires par an pour le renforcement de la sécurité ? Ah ! C’est qu’en plus des pactes de défense signés avec la plupart des régimes africains, la France comprend comment faire des affaires et entendre sa raison. Et elle y arrivera.

Mais cela doit réveiller la méfiance de ses cousins anglosaxons.

« … la terrible violence des derniers jours menace le pays que vous aimez. Des hommes, femmes et enfants innocents ont été tués. Des familles ont fui leur foyer. Et la douloureuse expérience d’autres pays nous a appris ce qui se passe lorsque des sociétés sombrent dans la violence et le châtiment. Aujourd’hui, le message que je vous adresse est simple : il n’est pas nécessaire qu’il en soit ainsi. Vous, les fiers citoyens de la République centrafricaine, vous avez le pouvoir de choisir une autre voie… », lit-on dans le message du Président américain Barack Obama aux citoyens centrafricains pour leur rappeler que les USA peuvent aussi peser dans la balance pour imposer la paix dans cette contrée où il se profile de tristes événements qui ressemblent au génocide.

Et puis ce n’est pas un commerce de pierres précieuses centrafricaines qui lui ferait mal.

Dans tous les cas, on voit que les USA commencent à se relever et leur intérêt pour cette Afrique-ci se constate par la nomination d’un Russ Feingold, Envoyé Spécial du Président américain pour l’Afrique des Grands Lacs qui fait d’incessants voyages entre Kigali, Kinshasa et Kampala pour tenter de faire taire pour de bon les armes et les rébellions qui sont légion dans l’Est de la RDC.

Les FDLR/Forces Démocratiques de Libération du Rwanda figurent sur la liste des prochains groupes armés qui devraient être visés par des opérations militaires conjointes de la Monusco et des FARDC, les Forces armées de la République du Congo, rapporte la RFI du 5 décembre tout en montrant que la rencontre du 4 décembre entre le Président Rwandais et l’ambassadeur-Envoyé spécial Russ Feingold a détendu un climat de méfiance du Rwanda face à une diplomatie internationale aveugle et légère sur de très cruciales questions de sécurité du régime rwandais.

L’Administration américaine du Démocrate Obama ne sait pas redessiner de nouvelles cartes d’influences et s’affirmer.

« Le Rwanda s’engage à supporter les efforts visant à rétablir la paix en RDC et l’envoyé spécial des Etats-Unis réitère l’engagement de la communauté internationale à faire de la neutralisation des FDLR une priorité, comme le souhaite Kigali. C’est en substance ce qui est ressorti officiellement de la rencontre entre le président rwandais Paul Kagame et Russ Feingold hier.

Les deux hommes ont également évoqué, la possibilité de la tenue d’un « dialogue régional » qui inclurait le Rwanda, la RDC, l’Ouganda ou encore le Burundi. Ce dialogue sous médiation aborderait notamment des questions chères à Kigali comme la question du retour des réfugiés congolais et plus généralement la situation de la communauté rwandophone dans l’est de la RDC », rapporte la RFI.

Un scénario inédit improbable : dialogue avec les Fdlr

Il est dommage de constater que la cause du conflit de l’Afrique des Grands Lacs reste entière après la soit disante défaite des mutins rwandophones du M23, qu’une nouvelle confrontation serait prédictible si rien n’est fait pour travailler à cette cause profonde à savoir d’une part, le non respect des accords tacites dits Accords de Lemera passés entre Laurent Désiré Kabila-Père et les deux pays Ouganda et Rwanda qui ont porté militairement les Kabila au pouvoir à Kinshasa tout en finançant eux-mêmes l’effort de guerre et les opérations militaires.

L.D Kabila, l’ancien révolutionnaire a payé d’ingratitude les jeunes congolais rwandophones qui l’ont porté au Pouvoir à Kinshasa

Ces rwandophones essentiellement tutsi ont eu sérieusement maille à partir avec les Fdlr rwandaises bataillant dans l’Est de la RDC et de connivence avec les Kabila dans un retournement d’alliances.

Ces dernières pensent vouloir profiter de la défaite de leurs adversaires du M23 dont une certaine propagande veut qu’ils ont été aidés par les régimes de Kigali et de Kampala pour exiger eux aussi un dialogue avec Kigali.

D’autre part, le statut de nationalité douteuse généreusement accordé aux rwandophones peuplant depuis des siècles les longues contrées du Nord au Sud Kivu, de Rutschuru aux hauts Plateaux de l’Itombwe dit Mulenge, ceux-là même qui étaient les fers de lance de la longue aventure vers Kinshasa qui a porté les Kabila au pouvoir.

M23 : Une défaite forcée par la Communauté internationale ?

Un journal de Kinshasa, La tempête des Tropiques du 5 décembre 2013, montre une victoire des FARDC sue les M23 tronquée ou plutôt uniquement voulue par la Communauté internationale.
« … les exhortations à s’abstenir des démonstrations excessives de jubilation parce que cette débâcle serait la résultante d’une tactique dont les plénipotentiaires de l’ONU seraient les seuls à percer le dessous des tenants et des aboutissants, mais inaccessibles aux Congolais ?
(…)
Le concours appuyé et déterminant de la Monusco et de la brigade spéciale d’intervention de l’ONU semblait compter pour du beurre. Des observateurs étrangers, des politiques nationaux avertis, des analystes lucides s’étonnaient de ce déploiement de griserie qui contrastait avec les réticences recommandées aux officiels rdcongolais par la communauté internationale ».

Malheureusement cette Communauté internationale a des intérêts divers au point que certains membres dont la Tanzanie soutiennent publiquement l’idée de négociations entre le Rwanda et les Fdlr. Ceci est fait comme une réplique de la signature des Accords de Paix entre le Gouvernement de Kinshasa et le M23 défait.

Au-delà de ces déclarations qui paraissent simples, il se cache des intérêts qui sont avancées dans les coulisses les puissances internationales.

De un, les USA trouvent qu’ils ont tiré sur les ficelles la politique officielle congolaise depuis 1960 et que, commercialement parlant, ils n’ont rien gagné. L’axe France-Rome-Belgique a profité de son action sur un Congo dont les dirigeants d’alors (Lumumba, Okito, M’polo…) étaient donnés dans les médias comme des communistes qui allaient permettre la pénétration soviétique en Afrique Centrale.

Les USA veulent-ils, comme le danger est écarté, naviguer à vue dans une mare congolaise tranquille ? L’idée d’un réseau ferroviaire de l’Océan Indien (Mombasa) à Kisangani, passant par Kampala, Juba, Kigali, Bujumbura et Goma montre que la cessation de guerres et d’instabilité ne peut que favoriser un environnement d’affaires aussi profitable à l’équilibre de l’Etat congolais. Ça c’est du pragmatisme anglo saxon.

Kagame (à gauche) et Museveni (à droite) artisans d’un environnement d’affaires positif en Afrique Cetrale et Est. Leurs aspirations se réalisent souvent de façon musclés tout en oubliant qu’ils luttent contre plus puissants qu’eux.

L’autre camp idéologique est sentimentaliste. La France tient au pacte tacite entre grandes puissances internationales qui, pour le cas de l’Afrique centrale, veut que le Rwanda et surtout la RDC restent dans son influence, que c’est bien elle qui doit décider de la tournure de la gestion des affaires de cette Afrique-ci. Alors, elle a des cartes à jouer, y compris la belliqueuse, dans les Grands Lacs et les autres puissances doivent se taire.

Pour ce cas qui nous concerne, elle remonte la barre plus haut. Apparemment les exigences de la tenue de négociations entre le régime de Kigali qui lui échappe et les Fdlr serait une suggestion de sa part dans les coulisses pour l’équilibre des jeux et des influences.


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