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Russie : "embargo total" contre la plupart des produits alimentaires européens et américains

Redigé par L'Express
Le 7 août 2014 à 01:34

Le Premier ministre Medvedev a confirmé que Moscou allait interdire la plupart des produits agroalimentaires, en réactions aux sanctions visant son pays. Et menace d’interdire les vols de transit entre l’Europe et l’Asie.
C’est la sanction contre la sanction. Après en avoir brandi la menace, Moscou a effectivement interdit ou limité les importations de la plupart des produits agroalimentaires européens ou américains, indique le Premier ministre Medvedev ce jeudi. Et il annonce, dans la foulée, (...)

Le Premier ministre Medvedev a confirmé que Moscou allait interdire la plupart des produits agroalimentaires, en réactions aux sanctions visant son pays. Et menace d’interdire les vols de transit entre l’Europe et l’Asie.

C’est la sanction contre la sanction. Après en avoir brandi la menace, Moscou a effectivement interdit ou limité les importations de la plupart des produits agroalimentaires européens ou américains, indique le Premier ministre Medvedev ce jeudi. Et il annonce, dans la foulée, envisager d’interdire le passage des vols de transit entre l’Europe et l’Asie.

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16,9 milliards de dollars d’importation

La Russie est importatrice nette dans ce secteur, à hauteur de 16,9 milliards de dollars de janvier à mai 2014. Elle exporte pour 7,1 milliards, selon les statistiques officielles. Pommes, bananes, tomates, pommes de terre, viande et poisson sont les plus importés.

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L’embargo est très large. Il concerne le boeuf, le porc, la volaille, le poisson, le fromage, le lait, le légumes et les fruits. Il vise les importations en provenance des États-Unis, de l’Union européenne, de l’Australie, du Canada et de la Norvège. La mesure est applicable à partir de ce jeudi et pour une durée d’un an, a précisé le Premier ministre russe Dmitri Medvedev. Et ce, conformément à l’ordre donné mercredi par Vladimir Poutine.

Cette interdiction pourra toutefois être levée si "nos partenaires font preuve d’une approche constructive", a déclaré Dmitri Medvedev. "Toutes ces mesures ne sont purement qu’une réponse (aux sanctions occidentales, ndlr). Nous ne voulions pas d’un tel développement de la situation. Il n’y a rien de positif dans les sanctions", en dénonçant "politique stupide" des partenaires de la Russie.

Cet embargo constitue la réponse aux sanctions occidentales sans précédent votées à l’encontre de Moscou depuis l’insurrection des prorusses dans l’est de l’Ukraine, ponctuée par le vol MH17 abattu dans cette région où près de 300 personnes ont péri. La Russie est accusée de soutenir militairement ces insurgés séparatistes, ce que le pays dément.

Des conséquences qui inquiètent

L’Union Européenne n’a pas mis longtemps à réagir à cet embargo "clairement politique" : "Après évaluation complète par la Commission européenne des mesures prises par la Fédération de Russie, nous nous réservons le droit de prendre les mesures appropriées", a affirmé Frédéric Vincent, un porte-parole de la Commission.

Xavier Beulin, président du principal syndicat agricole français, a, lui, exprimé jeudi l’inquiétude de ses adhérents après la suspension par Moscou de ses importations agroalimentaires en provenance d’Europe : "C’est un système à double détente" a-t-il expliqué : "la Russie se ferme aux importations, mais aussi les produits qui n’iront plus à l’exportation (hors UE) vont se rabattre sur les pays européens et créer une situation de crise".

De leur côté, les analystes de la banque russe Alfa Bank se sont dit "inquiets des conséquences de cette décision sur l’inflation. Cette nouvelle confirme que les effets des sanctions se répandent des canaux financiers aux canaux commerciaux". "Nous sommes persuadés que nous arriverons à retourner la situation entre notre faveur", a toutefois osé le Premier ministre russe promettant "d’empêcher la hausse des prix" et de "libérer les étals pour nos propres producteurs".

Une interdiction de survol ?

Dans la foulée, Moscou a également menace d’interdire le survol de son territoire, entre l’Europe et l’Asie, impactant tous les vols de transit au dessus de ce pays.

La fermeture de l’espace aérien russe pour les liaisons entre l’Europe et l’Asie provoquerait pour les compagnies aériennes un important surcoût en carburant qui se répercutera sur les prix.

Elle provoquerait également des pertes pour la principale compagnie aérienne russe Aeroflot, qui perçoit des indemnités pour ces vols de transit estimées à près de 250-300 millions de dollars par an. "Bien sûr, il s’agit d’une mesure grave. Nous devons toutefois y réfléchir", a indiqué Dmitri Medvedev.

Avec afp


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