La presse tanzanienne renverse la vapeur. Elle montre combien est importante la détente dans les relations rwando-tanzaniennes mises à mal par des forts soupçons nourris par le Gouvernement rwandais selon lesquels la Tanzanie ourdirait un complot avec une opposition rwandaise peu démocratique soucieuse de le déposer par tous les moyens y compris le recours à la voie des armes.

On a vu l’an passé, au plus fort de la mutinerie du M23 contre le Gouvernement de Kinshasa, M. Jakaya Kikwete le président tanzanien, influencé en coulisse par de hautes personnalités occidentales, suggérer la tenue d’un dialogue entre le Gouvernement rwandais et les FDLR dont la structure dirigeante militaro politique est constituée de personnalités ayant de fortes présomptions de crimes de génocide contre les Tutsi du Rwanda de 1994.

Bernard Mende, Ministre tanzanien des Affaires Etrangères et Coopération internationale

Ces déclarations avaient de quoi provoquer de gros transports du Rwandais Paul Kagame surtout que dans l’Est de la RDC, le contingent tanzanien de la Force Internationale neutre était sur pied d’œuvre en collaboration à peine cachée avec les mêmes FDLR dans la traque des M23 soi disant soutenus militairement par le Rwanda. Puis, Dar Es Salaam est devenu une plaque tournante des opposants rwandais y compris les commandants FDLR et d’autres opposants de grande crampe comme l’Ex-Premier Ministre Faustin Twagiramungu qui, subitement a changé de camp idéologique pour embrasser l’ idéologie du double génocide très en vogue dans l’opposition de la diaspora politique rwandaise de l’Occident.

« Il n’y a eu qu’une guerre médiatique entre nos deux pays. Cependant, nous sommes entrain de voir dans quelle mesure nous devons dépasser ces malentendus qui ont surgi dans nos relations bilatérales pour revivre en tant que frères », a déclaré à Rose Athumani, journaliste à Tanzania Daily News M. Bernard Membe, Ministre tanzanien des Affaires étrangères, qui trouve lourde de conséquences si non redressée la nocivité de la propagande médiatique qui a empuanti les relations entre les deux pays.
« Les pourparlers officiels entre le Rwanda et Tanzanie donneront le ton », a-t-il ajouté

L’heure est au dégel

Le Ministre Membe prend à partie un journal rwandais non identifié qui, vers la fin de l’année 2013, accuse le Contingent tanzanien de la FIN (Force Internationale Neutre) déployée à Goma dans le cadre du Chapitre VII pour renforcer la Monusco et les FARDC dans leur lutte contre les M23.

« Ce journal a publié des informations fabriquées et malicieuses accusant le Président Jakaya Kikwete de soutenir des combattants rebelles au Gouvernement de Kigali », rapporte le journal citant le Ministre.

Les déclarations politiques du Ministre lavent les intentions de son Président. Ce n’est que normal. Pourtant, ce nouveau regain de volonté de rétablissement des bonnes relations bilatérales pleines de confiance réciproque entre les gouvernements rwandais et tanzanien peuvent être le fruit d’un long travail diplomatique par l’entremise de puissants lobbies ou milieux d’affaires américano anglosaxons qui ont un intérêt à voir la Communauté de l’Afrique de l’Est prospérer et remorquer à sa suite l’espace d’Afrique centrale, principalement l’Est de la RDC qui est objet de convoitise de la plupart des puissances occidentales puis régionales pour ses nombreuses ressources naturelles stratégiques pour les industries de ces dernières.

« Selon notre envoyé à Goma dans l’Est de la RDC, la paix est finalement rétablie dans la région. Nos troupes y resteront pour une année, le temps de voir cette paix définitivement rétablie », a confié au Tanzania Daily oubliant de lui dire que la question de gros efforts utilisés par le contingent tanzanien dans la lutte contre les M23 défaits ne sont pas les mêmes que ceux que le contingent et toute la FIN investissent pour la traque des FDLR.

Dans la logique des intérêts géostratégiques de la région, tout porte à croire que les maîtres de la Finance occidentaux et sud africains ont changé de plan d’opération, que le bras de fer contre le Rwanda et l’Ouganda n’est pas payant, qu’ils ont beaucoup à gagner en apaisant les tensions et en jetant des stratégies commerciales avantageant tous les acteurs économiques intéressés par une organisation rationnelle des affaires dans la région.

En effet, l’axe commercial stratégique Goma- Kigali-Kampala-Nairobi-Mombasa-Occident peut fidéliser au plus haut point le commerce Afrique Centrale-Occident qui, le pragmatisme aidant, engranger beaucoup de dividendes et rayonner mieux que l’axe Goma-Kinshasa-Pekin.