[Reportage] Gabon : 800 familles délogées de force à Angondjé, à Libreville

Redigé par igihe
Le 29 décembre 2016 à 02:21

Au Gabon, triste dénouement d’un conflit social qui durait depuis huit mois. Le pouvoir a déployé plusieurs dizaines de policiers pour déloger des familles qui squattaient des logements sociaux construits sous le premier mandat d’Ali Bongo. Le conflit est parti d’une incompréhension. Ali Bongo en 2009 avait promis de construire 35 000 logements durant son premier mandat. A cause de la crise, il n’en a construit que 1 300. A la veille de la dernière campagne électorale, ces logements ont été squattés (...)

Au Gabon, triste dénouement d’un conflit social qui durait depuis huit mois. Le pouvoir a déployé plusieurs dizaines de policiers pour déloger des familles qui squattaient des logements sociaux construits sous le premier mandat d’Ali Bongo. Le conflit est parti d’une incompréhension. Ali Bongo en 2009 avait promis de construire 35 000 logements durant son premier mandat. A cause de la crise, il n’en a construit que 1 300. A la veille de la dernière campagne électorale, ces logements ont été squattés par des dizaines de familles. Tous sont aujourd’hui obligés de partir par la force.

Clara, la cinquantaine révolue, a vu les policiers débarquer à 7 h dans la maison qu’elle occupait depuis huit mois à Angondjé, au nord de Libreville. Sommée de vider les lieux, elle a tristement observé les policiers balancer dans la cour tout ce qu’elle possédait.

Déboussolée, elle ne sait pas quoi faire et surtout où aller : « Je suis orpheline de père et de mère. Je ne sais pas où aller avec mes six gosses, cinq petits-fils, ma sœur et mon frère », confie-t-elle. Ce triste spectacle dure depuis deux jours. Il y a quasiment 800 familles à déloger de force.

« Oui, on accepte, nous sommes des squatteurs mais nous sommes aussi des ayants droits ! Comme tous ceux qui veulent aussi se mettre dans les maisons. Qui est plus Gabonais que qui ? C’est très triste », explique une femme.

« On ne refuse pas d’habiter dans ces maisons sans les payer. On est aptes à remplir les formalités qu’il faut », certifie une une autre femme présente sur place. « Pendant la campagne, ces mêmes policiers ont amené les matelas pour nous les distribuer ! Mais aujourd’hui, après la campagne, on vient nous déguerpir ! On nous loge où ? », demande encore une autre personne.

Il y a huit mois, une rumeur soutenant qu’Ali Bongo, en quête d’un second mandat, offrait ces maisons cadeaux a fait l’effet d’une bombe. Les squatters sont arrivés en masse. Problème. L’Etat avait organisé auparavant un tirage au sort pour départager les nombreux demandeurs. Ce sont les gagnants du tirage au sort qui ont pressé l’Etat à chasser les squatteurs.

avec rfi.fr


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