Ce jeudi 15 novembre, des informations font état d’un citoyen rwandais blessé par balle au cours de la reprise des combats entre les FARDC/Forces Armées de la RDC et le M23. Ces combats ont aussi fait plus de 2000 déplacés qui ont fui vers le Rwanda.
Le reporter d’IGIHE qui suit de très près la situation dans l’Est de la RDC rapporte que les combats ont repris très tôt le matin de ce jeudi 15 novembre au moment où les troupes des FARDC ont attaqué les positions du M23 situées à KIBUMBA à 15 Km de la Ville de Goma.
Depuis, les réfugiés congolais ont commencé à franchir la frontière rwando congolaise de BUGESHI. Vers 15 heures du même jour, on a enregistré 2 à 2500 refugiés.
Un citoyen rwandais a été touché par des balles tirées depuis l’aire des combats et il est hospitalisé à l’hôpital de Gisenyi. Deux citoyens congolais blessés eux aussi ont traversé la frontière pour se faire soigner au même hôpital.
Notre correspondant rapport que des armes lourdes tirées des blindés et des avions de combat ont été utilisées par les FARDC. « Les citoyens rwandais continuent de vaquer sans être inquiétés à leurs occupations parce qu’ils ont la protection des Forces Armées Rwandaises. Par contre, nous nous affairons à accueillir les réfugiés congolais avant de les acheminer dans le camp de réfugiés de NKAMIRA », a déclaré Nsabimana Etienne, le Secrétaire Exécutif de Secteur BUGESHI du District RUBAVU en Province du Nord.
Louise Mushikiwabo appelle à la cessation des hostilités
La ministre rwandaise des Affaires étrangères appelle les deux parties en conflit à cesser les hostilités et à se conformer aux recommandations de l’ICGLR (Conférence Internationale sur la Sécurité et le développement dans le Région des Grands Lacs).
"La reprise des hostilités entre les FARDC et le M23 va à l’encontre des recommandations décidées par les onze pays membres de l’ICGLR qui font tout pour que la paix reviennent dans l’Est de la RDC. Ces combats qui se déroulent à notre frontière ont de lourdes conséquences parce que nos citoyens ont été blessés par des balles perdues sur notre territoire. Puis, il y a beaucoup de Congolais qui se réfugient au Rwanda. Nous ne voulons plus voir nos citoyens blessés par des bombes congolaises’’, a déclaré la Ministre Mushikiwabo.
La guerre médiatique reprend de plus belle
Comme dans une sorte de tic au tac, le Porte-parole du Gouvernement congolais, Lambert Mende se confiant à la RFI de ce 15 novembre crie à la supercherie. Le journaliste a essayé de lui tirer les vers du nez par des questions suggestives tendant à le forcer dans une piste : "51 corps portant des uniformes de l’armée rwandaise ont été ramassés", a affirmé le responsable gouvernemental qui a précisé qu’un capitaine du M23 avait également été fait prisonnier et que du matériel d’artillerie, notamment des lance-roquettes, avaient été saisis.
Au moment où M. Mende accuse le Rwanda d’être impliqué directement dans ces combats justifiant sa position par le fait que le Rwanda est opposé à l’opérationnalisation de la Force Internationale Neutre qui est suggérée pour l’Est de la RDC, la Ministre Rwandaise campe sur ses positions. Sans contredit, les FARDC ont commencé les hostilités.
Pour elle, « les agressions mutuelles entre les FARDC, le M23 et autres mouvements armés opérant à l’est de la RDC doivent cesser. Elles mettent en danger les avancées réalisées dans la recherche de la paix et de la sécurité dans l’Est de la RDC par les acteurs de la région. Nous attendons les conclusions du Mécanisme de Vérification Conjointe de l’ICGLR qui inspecte aussi l’aire des combats actuels. Nous avons bon espoir que leurs observations pourront résoudre la question dans les meilleurs délais », a déclaré Mushikiwabo.
Le Rwanda devient le baudet de la Communauté internationale
Les médias panafricanistes ont toujours donné le satisfecit à Kagame qui veut obsessionnellement l’indépendance des régimes africains et un commerce équitable Nord-Sud. Pourtant, le monde occidental est passé maître dans la propagande médiatique. Rien ou personne ne peut venir à bout de ses volontés ou de ses stratégies économiques. Ainsi, le journal le Pays dans sa parution du 15 novembre 12, hier combatif à l’égard de Kagame, perd les pédales.
« Le Rwanda se met à dos les pays occidentaux. Il n’y a pas si longtemps, en effet, l’ex-puissance coloniale, la Belgique, avait suspendu sa coopération militaire avec ce pays situé aux confins des Grands Lacs. Sans compter que, tel un pestiféré, les ONG américaines ont commencé à le déserter.
Cet abandon, les Occidentaux le justifient par le présumé soutien du Rwanda au mouvement du M23, du nom de ce groupe rebelle qui fait la pluie et le beau temps au Nord-Kivu et menace de faire vaciller le pouvoir de Kabila. Au fait, on s’en prendrait moins à Paul Kagamé si cet abandon des puissances occidentales était dû à son refus de se vassaliser, de s’assujettir… »
Il va sans dire qu’avec un tact diplomatique sans égale, les chancelleries occidentales dont celle de la Belgique montrent que les ponts ne sont pas du tout coupés avec le Rwanda.
Ainsi, elles veulent montrer qu’un langage diplomatique plein de finesse résout toujours des situations politico diplomatiques délicates. C’est en fait la lumière qui est donnée par le diplomate belge en poste à Kigali, Michael Wimmer, Premier Conseiller d’Ambassade, qui se confiait à IGIHE. Il mesurait ses paroles au lendemain de l’annonce de la suspension de la coopération militaire belgo rwandaise :
« La Belgique a essayé de consulter des personnalités variées des Pays de la région des Grands Lacs dont celles du Rwanda pour que nous les encouragions au dialogue constructif avec objectif de résoudre la question d’insécurité persistante en RDC… A ce jour, le Ministre belge des Armées en compagnie du Ministre des Affaires Etrangères ont fait pression pour la recherche de la paix et de la sécurité dans la région. Toutes les parties au conflit doivent y participer. Les deux ministres ont ainsi déclaré que la Belgique suspend sa coopération militaire avec le Rwanda aussi longtemps que cette question d’insécurité ne trouvera pas de solution », a déclaré le diplomate ajoutant que néanmoins les projets de coopération militaire en cours iront à terme.
C’est ici que les accusations du Ministre congolais Lambert Mende sont lourdes de sens. Sont-elles fondées, gratuites ? La question est que les conclusions du rapport de cette Joint Verification Team instituée par l’ICGLR et autres activités de monitoring de la situation poudrière de cet Est de la RDC sont rapportées par des médias occidentaux ou congolais affichant un parti pris.
« Au fond, l’erreur du leadership rwandais consiste à ne pas savoir exploiter les services des reporters objectifs, professionnels et permanents sur les lieux où sont pressentis des événements cruciaux. Les journalistes rwandais ont un problème structurel de ne jamais prendre les risques et aller au devant de l’événement. Ils n’exploitent que des segments d’information et dépêches d’agences étrangères. Les responsables politiques rwandais, eux aussi, font toujours des réactions comme un lion blessé. Ils n’anticipent pas médiatiquement sur les événements », a confié à IGIHE un expert local en communication qui a requis l’anonymat.
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