Le ministre belge des Affaires Etrangères Didier Reynders vient de séjourner au Rwanda du 8 au 9 juin 2016 en provenance de la Tanzanie. Au lendemain de cette visite, Reynders rencontrait à Bruxelles Benjamin Mkapa le Médiateur dans la crise burundaise et le ministre burundais des affaires étrangères Aimé Willy Nyamitwe.
Venait-il à Kigali pour réchauffer davantage les relations de coopération bilatérale belgo rwandaise ? Hélas, pas nécessairement. La preuve c’est que tout au long de sa visite, il n’a eu d’entretien qu’avec son homologue rwandaise Louise Mushikiwabo et le ministre de la justice Johnston Busingye.
« Question de la sensibilisation des hommes d’affaires belges pour les opportunités rwandaises, je ne crois pas. La preuve c’est qu’il n’a reçu à l’ambassade de Belgique à Kigali que des citoyens belges ayant fréquenté des universités belges uniquement ; une rencontre alumni. Il n’a pas été question de recevoir les investisseurs belges de Kigali. Le président du conseil d’administration de l’école belge de Kigali a participé à la rencontre en cette qualité et non en tant que patron de l’entreprise Az-impex, garage réputé pour la qualité de ses services à Kigali », dit une source digne de foi.
Donc rencontre du Ministre Reynders avec les investisseurs belges, il n’en a point été. Est-ce une façon de montrer que l’objet de son périple en Tanzanie était celui d’inviter le Président Mkapa, Médiateur dans la crise burundaise, à rencontrer à Bruxelles les protagonistes burundais séparément ? Le lieu Bruxelles n’est-il pas le symbole de l’Union européenne dispensateur incontournable de la manne économique des budgets nationaux de cette Afrique ?
« L’étape de Kigali de Reynders ? La sensibilisation des investisseurs belges ne tient pas la route. Tout tournait toujours autour de la crise burundaise. Ce ministre était intéressé à comprendre la version rwandaise des accusations burundaises contre le Rwanda d’immixtion dans la crise burundaise. Il devait également consulter ses sources autant qu’il l’a fait entre 2012 et 2013 pour exercer une pression sur la communauté internationale pour des sanctions contre le Rwanda dans l’affaire de la rébellion du M23 dans l’Est de la RDC qui était accusé d’être soutenu par le Rwanda », a ajouté la source.

Ce diplomate belge a-t-il été convaincu cette fois-ci de l’innocence du Rwanda dans les accusations burundaises qui ont toujours été évasives sans preuves tangibles ? Des analyses faites sur les violations flagrantes et répétitives des droits de l’homme par la police burundaise, le fait que la Belgique est-elle aussi prise à partie par l’actuel establishment burundais, ont-elles convaincu ce diplomate qui ne porte pas du tout en son cœur l’actuel régime rwandais ?
« Le Chef du Parti Réformateur Libéral qu’est le Ministre Didier Reynders n’est pas du tout intéressé par le business dans un pays très régulé qu’est le Rwanda. Il souhaite des affaires florissantes dans un pays peu rigoureux comme la RDC », a dit une autre source.
Cependant, on sent un homme d’Etat dans les déclarations du Ministre Reynders au cours de la conférence de presse conjointe de Kigali avec son homologue rwandaise peu de temps avant qu’il ne prenne son avion pour la Belgique en ce 9 juin 2016.
Il semble dire aux fermes autorités rwandaises qui poursuivent leur quête de changements sociaux économiques profonds de leur pays :
"Il est important de faire ensemble un examen du passé. Ensuite entrevoir l’avenir des relations de nos deux pays qui ont des points communs", a dit Didier répondant à une question d’un journaliste ; une réponse laconique qui montre qu’il reconnaît qu’entre le Rwanda et la Belgique, les choses ne se sont pas toujours comprises comme il fallait mais que de nouvelles stratégies de coopération devront être étudiées et mis en exécution sur le mode WIN-WIN.

Mais on a noté que la ministre rwandaise était toujours flanquée dans ses déplacements avec le ministre Belge du ministre Johnston Busingye. Des observateurs se sont demandé s’il a été discuté le dossier du contentieux des présumés auteurs de crimes de génocide qui sont légion en Belgique, vacant à leurs libres occupations, non inquiétés et faisant un vacarme médiatique criant au bourreau victimisé avec tout son lot de négationnisme et de révisionnisme du génocide des tutsi du Rwanda de 1994.
"Ce dossier peut avoir été soulevé mais la partie rwandaise ne peut compter de quelconque succès présentement. Le déclic ne pourra venir que de la lutte de la société civile belge et européenne. Le Rwanda n’oubliera pas avoir été trahi par la justice belge qui a classé sans suite le dossier du père Guy Theunis reconnu coupable de crime de génocide par les tribunaux Gacaca rwandais. Mais pour éviter que le poids de cette trahison ne pèse sur les relations bilatérales entre les deux pays, ce prêtre a été transféré à Rome", dit un belgorwandais qui connaît très bien les coups bas et coups fourrés que la Belgique a toujours portés en douceur cotre le Rwanda.
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