Un dégel est probable après quelques années de relations diplomatiques difficiles entre le Rwanda et l’Afrique du Sud dues au fait que cette dernière accusait le Rwanda de poursuivre ses opposants sur le territoire sud africain alors que le Rwanda montrait que de par le protocole d’accord d’Addis Abbeba spécifiant qu’aucun pays membre de l’Union Africaine ne doit abriter des dissidents d’un autre pays membre pour y mener des activités destabilisatrices, l’Afrique du Sud ne s’y est pas conformé en permettant des activités politiques des dissidents Kayumba Nyamwasa et autres membres du RNC (Rwanda National Congress) qui déstabilisaient dangereusement le régime rwandais.

Présidents Zuma d’Afrique du Sud et Kagame du Rwanda ; un dégel des relations diplomatiques pour bientôt.

"Des discussions pour le dégel des relations Rwando-sud africaines sont en cours. Je ne suis pas sûr si les deux présidents Sud Africain et Rwandais qui ont actuellement actuellement au Sommet de l’Union Africaine de Malabo (Guinée Equatoriale) vont se rencontrer pour finaliser la question de la renormalisation des relations diplomatiques entre les deux pays", a confié à l’hebdomadaire The East African, l’ambassadeur Sud Africain en poste à Kigali.
Une source privée indique que "l’Afrique du Sud est entrain de réfléchir à une relocalisation de l’ancien Gén. Kayumba Nyamwasa et quelques autres personnalités fichées comme ’ennemies de l’Etat rwandais’.
Des sources des services de renseignement rwandais disent qu’un pays occidental et un autre des Caraibes ont été pressentis et approchés pour accueillir ces hôtes indésirables sur le sol sud africain sur insistance du Gouvernement rwandais.

La question est particulièrement importante et la menace réelle, rapporte l’hebdomadaire kenyan, avec la tenue au Cap Town d’un Congrès extraordinaire de la jeunesse de RNC en ce 22 juin 2014 à l’issu duquel un ultimatum a été lancé à Kigali lui demandant " l’ouverture des négociations tant qu’il est encore temps".

L’hebdomadaire kenyan rapporte que cette Ligue de la Jeunesse de RNC section sud africaine qui s’est dénommée Intaganzwa s’est promise d’étendre ses activités hors du territoire sud africain et au delà de RNC pour tout faire afin de "libérer le Rwanda de la tyrannie et de la dictature dans un proche avenir".

The East african qui relate la nouvelle brosse un tableau belliqueux et des sentiments chargés montrant que la pratique politique de ce mouvement est elle aussi loin d’être démocratique alors qu’elle veut déposer "une tyrannie et une dictature" rwandaises.

Les ambitieux politiques rwandais semblent opérer loin de toutes les pratiques rassurant les citoyens. La plupart d’entre eux poursuivent divers intérêts individuels (honneurs violés et richesses leur refusés) tout en adoptant un cheminement idéologique du capitalisme de grande échelle tel que pratiqué par l’actuel régime rwandais.

Pour donc arriver à prendre le dessus, ils ne peuvent pas adopter la voie démocratique car pour tenter de percer dans un débat démocratique, il faut montrer en quoi l’on est différent de l’autre en matière de gouvernance et de la gestion de la société. Cette lutte démocratique ne peut se matérialiser que quand un camp comme l’autre décident de montrer pacifiquement comment ils s’accordent sur certaines valeurs nationales mais comment en matière de philosophie de gouvernance ils divergent.

Or ce n’est pas l’opposition rwandaise de la diaspora qui acceptera de tempérer le jeu sur le terrain. Craint-elle ne pas être à la hauteur de cette tache ? Manque-t-il un protocole et un gentleman agreement entre l’actuel establishment rwandais et les ambitieux politiques qui ne rêvent que d’armes pour revenir aux affaires ?

Des exemples et des modèles politiques stables et pacifiques de la région et de l’Occident semblent ne pas être pris pour une voie pacifique qui sied à la gouvernance de la société rwandaise. Ici, tout ambitieux politique trouve qu’il est en retard pour accéder à la table du festin. Mine de rien cette société rwandaise qui se développe au train d’enfer veut dépasser un certain état de fait selon lequel la fonction politique paie par excellence.

Kagame et son ancien bras droit devenu son opposant coriace. Ce dernier pourra-t-il revenir à la raison pour éviter des alliances contre nature ?

Les Rwandais commencent à comprendre que d’autres couloirs et avenues sont possibles pourvu qu’il y ait de la stabilité des institutions socio politiques. L’opposition rwandaise positive, c’est-à-dire non manipulée par des puissances et puissants lobbies extérieurs existe-t-elle ? Si oui, a-t-elle un arsenal idéologique qu’elle propose montrant et proposant au peuple des alternatives de développement de la société rwandaise ? Malheureusement, le discours de cette opposition politique empreint de sentiments de haine et de rancoeurs, de vengeance et de revanche, témoigne qu’à force d’adopter une telle démarche, le recours à la voie armée parfaitement anti démocratique n’est pas loin.