Rwanda et Uganda accusés dans un nouveau rapport tendancieux d’Experts onusiens

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 6 janvier 2014 à 01:06

Les experts onusiens s’acharnent contre les deux petites puissances régionales pour leur supposé rôle dans l’insécurité de l’Est de la RDC et du Congo entier. L’AFP publie des extraits d’un récent rapport d’experts onusiens où ces derniers établissent des faits montrant que l’Uganda et surtout le Rwanda ont soutenu le M23 dans sa guerre contre Kinshasa. Malheureusement le caractère partial de ce rapport tombe vite aux yeux du lecteur car tout en répartissant les torts des uns et des autres, la question (...)

Les experts onusiens s’acharnent contre les deux petites puissances régionales pour leur supposé rôle dans l’insécurité de l’Est de la RDC et du Congo entier. L’AFP publie des extraits d’un récent rapport d’experts onusiens où ces derniers établissent des faits montrant que l’Uganda et surtout le Rwanda ont soutenu le M23 dans sa guerre contre Kinshasa.

Malheureusement le caractère partial de ce rapport tombe vite aux yeux du lecteur car tout en répartissant les torts des uns et des autres, la question des FDLR, farouches adversaires du régime de Kigali, revient dans les paragraphes du rapport où il est fait légèrement état de collaboration ouverte entre elles et les Forces armées congolaises dans leur lutte contre "les proxies à la solde de Kigali". Cependant, la légèreté du rapport se manifeste tout au long de cette écriture qui escamote les relations de cause à effet, de cause et occasion, des faits structurels et conjoncturels.

Une couture du rapport délibérément imparfaite

D’emblée, l’AFP dit que, par un tour de prestidigitation, elle a pu se procurer du document daté du 12 décembre 2013 et non encore publié où cette fois-ci "le Rwanda est nommément accusé d’avoir soutenu militairement les rebelles du M23" en leur donnant logistique, en participant à ses côtés sur le champ de bataille, en procédant au recrutement… ça il faut le dire c’est un crime.

Plus loin, dans un souci d’un père distribuant les torts et fautes à ses sujets, les experts n’oublient pas « de (mettre en évidence) des cas de collaboration des FDLR (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda) avec les FARDC (Forces Armées de la RDC). Ils n’ont pas en revanche pu établir le fait que les membres de ce groupe armé aient directement servi dans l’armée congolaise », rapporte AFP citant des passages du document qui sera bientôt publié par l’ONU.

Les Experts onusiens commettent délibérément l’erreur de ne pas publier les milliers des membres des FDLR qui sont incorporés dans l’Armée congolaise jusque dans la Garde Présidentielle Rapprochée du Président Joseph Kabila. Le groupe d’Experts onusiens en question connaît tous les rouages et réalités dans ce Congo. Il est donc quasiment impossible qu’il ne sache pas la composition de l’armée congolaise et quand, sous Kabila Père, les éléments FDLR ont été incorporés dans les FARDC.

Contournement des stratégies et acteurs de nuisance des régimes limitrophes
Avant d’accuser qui que ce soit, il faut plutôt réfléchir sur les stratégies et les structures de nuisance de régimes limitrophes telles qu’elles sont conçues et mises en expérimentation dans cette partie de l’Est de la RDC.

De deux, il faut se poser des questions sur la dissertation des experts onusiens. Entre la présence des M23 et celle des FDLR, quelle est celle qui est antérieure à l’autre. Autrement dit la naissance du M23, celle du CNDP (Congrès National de Défense du Peuple) ou du RCD (Rassemblement Congolais pour la Démocratie) d’hier seraient-elle motivées par la présence des FDLR aux cotés ou/et dans les FARDC des présidents Kabila Père et Fils ?

Autrement dit, la littérature des Experts sur le présumé soutien du Rwanda en particulier est délibérément biaisée. Les messieurs et dames travaillent leur plume en mercenaires.

Seraient-ils payés rien que pour dénicher tout indice d’appui rwandais ou ougandais au M23 ? Dans ce cas, on comprend pourquoi ils ne s’étalent pas sur le déploiement militaire des décidées FDLR en formation de combat dont le but avoué n’est pas un secret ?

Pourquoi ne montrent-ils que le blocage actuel du cadre de leur désarmement est lié aux accords passés entre eux quand ils se dénommaient ALIR (Armée de Libération du Rwanda) quand Kabila Père les a ramenés de Brazzaville, de Lusaka, de Libreville et d’ailleurs pour qu’ils fassent front contre les APR (Armée Patriotique Rwandaise) également rwandaises qui venaient de le hisser au pouvoir quoiqu’elles se sont comportées désagréablement comme incident de parcours au cours de cette entreprise d’intronisation des nouveaux rois congolais.

Une dissertation de mauvais aloi, un rapport tendancieux

Les conséquences d’une écriture orientée de ce rapport peuvent donner lieu à des conséquences incalculables.

De un, les experts auront montré qu’ils s’acharnent sur le Rwanda en l’accusant de tous les maux du moment que lui, de tout temps, a toujours demandé que le solutionnement de la crise à l’Est de la RDC devrait partir des causes profondes du conflit. Kigali n’a jamais précisé ces causes en question. Une façon de dire que tous les acteurs, intervenants et autres intéressés dans la crise de l’Est de la RDC savent parfaitement ce à quoi Kigali fait allusion.

A savoir, chasser les forces génocidaires loin des frontières rwandaises tout en courant à Kinshasa introniser quelqu’un, Laurent Désiré, qui devrait garder intact cet Accord Tacite. La question réside dans ‘tacite’ car l’heureux Laurent Désiré Kabila aprè plus de 40 ans infructueux dans les maquis du Sud Kivu, ne comprendra rien à ce contrat.

Comme il est sollicité par de parties (France, Belgique, Rome, Allemagne) plusieurs milliers de fois plus puissantes que le frêle Rwanda, ramener devant ses portes les mêmes guerriers dont nombre de commandants respirent et sentent encore frais le sang des Tutsi génocidés ; cela n’a pas dû lui être difficile de payer ses petits bienfaiteurs d’une ingratitude notoire. L’insécurité qu’ils avaient chassée près de leurs portes y est revenue au galop.

Tout un gros effort de guerre consenti avec mort d’hommes et pertes financières pour se retrouver à la case-départ, obligé de repenser des stratégies de lutte contre son adversaire assisté par celui que vous avez hissé au pouvoir à Kinshasa !!!

Avouez qu’une dissertation légère qui ne tient qu’à ce qui est apparent, qu’à ce qui est événementiel ; celle-ci fait des ravages dans les hauts cercles onusiens de prise de politique internationale et d’actions géostratégiques !


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