Partant du budget annuel de 2443.5 milliards de francs prévu pour l’année 2018-19, il a indiqué que 1.645,2 milliards de francs seront des recettes d’impôts et taxes soit 84% du budget total, que 402 milliards seront des emprunts et 396.3 milliards sous forme de dons et aides.

De ces recettes intérieures, 1351.7 milliards seront des impôts et 155.7 milliards des taxes, a dit le Ministre satisfait de l’évolution de l’atteinte de l’objectif d’autosuffisance budgétaire que s’est assigné le gouvernement rwandais..

Il a annoncé au Parlement que l’Office National des Recettes (RRA-Rwanda Revenue Authority) a mis sur pied une nouvelle méthode efficace de levée des impôts, taxes et autres recettes sur la Valeur Ajoutée avec une utilisation généralisée des EBM (Electronical Billing Machines) dans tous les fonds de commerce.

"Nous allons reviser la loi instituant de nouveaux barêmes taxatiaux sur certains produits comme les boissons alcolisées, le tabac et autres. Il en va de même de la révision de la loi de tarifs douaniers identiques des pays EAC pour des produits voyageant de pays à pays mais fabriqués hors espace EAC", a dit le Ministre trouvant dans ces lois des opportunités de protection des industries et produits locaux de première nécessité.
Le ministre n’a pas rééllement montré des changements notables dans la taxations des marchandises importées. Néanmoins il a montré que l’importation des machines entrant dans le textile et le traitement du cuir sera exonérée d’impot à 100%. Ces machines étaient auparavant importées à 25% de taxes. Il en va de même des vélos de sport.

"Vous noterez que toutes les marchandises importées dans leur qualité de matières premières qui payaient 10 à 25% seront complètement exonérées tout autant que les machines de transactions virtuelles d’argent", a dit le Ministre montrant que le Gouvernement rwandais veut encourager les industriels à implanter leurs unités de production diversifiées dans le pays, à commencer par l’agroprocessing. D’autre part, le discours du ministre a montré que le gouvernement veut sensibiliser les consommateurs à utiliser leurs portables et autres matériels informatiques dans leur approvisionnment en biens et services économiques pour diminuer les charges des billets de banque et autres pièces sonnantes et trébuchantes.

Le Ministre a, enfin, été catégorique sur la question des accords de marché préférentiel AGOA et de leur violation en parlant de découragement d’importation des friperies usagées des USA, de GB ou du Canada.

"Les friperies usagées importées seront frappées de 4$ au lieu de 2.5$ d’impôt et les produits du cuir (souliers et autres) de 5$ au lieu de 0.5$. Cela est décidé dans le cadre de promouvoir et protéger les industries textiles et du cuir locales", a dit le Ministre fermant avec cet argument massu nationaliste toutes les critiques possibles des sénateurs.

Reste à voir si les postes budgétaires des ministères de l’Agriculture et de l’Industrie seront gonflés pour cette année qui vient, chose qui surprendrait positivement les économistes rwandais qui, à défaut de cela, craignent un impact de plus en plus dangereux de la dévaluation du franc rwandais surtout que le pays importe dix à vingt fois plus qu’il n’exporte.

Il est curieux de voir que le minsitre n’a rien dit de la pléthore des bouissons alcoolisées ugandaises et kenyanes qui sont largement consommées par les Rwandais au moment où leurs Miitziing, Skol, Akarusho, Agashya... ne peuvent pas traverser la frontière rien qu’à un kilomètre pour être consommés à Kabale (Uganda), Cibitoke (Burundi), Kamanyola, Bukavu ou Goma en RDC.
Les Sénateurs et les Députés promettent-ils de reconvoquer le Ministre pour cette question orale pratique et stratégique de l’économie rwandaise pour une tentative d’équilibrage de sa balance de Paiement ?