
Barack Obama s’est adressé à la nation soir depuis son bureau ovale de la Maison Blanche. Il a reconnu que la tuerie de San Bernardino était un acte terroriste, commis sur le sol américain. Le président des Etats-Unis, très solennel, s’est déclaré certain que la stratégie actuelle au Moyen-Orient est la bonne et doit mener à la destruction totale du groupe Etat islamique. Un déploiement de troupes au sol n’est toujours pas d’actualité, mais l’entourage présidentiel a fait savoir qu’Obama n’exclut pas un renfort de forces spéciales, en Irak et en Syrie.
■ Après San Bernardino...
« C’est un acte de terrorisme. » Barack Obama a été très direct, en s’adressant hier soir aux Américains, cinq jours aprèsla tuerie de San Bernardino qui a fait 14 morts et 21 blessés. Le président des Etats-Unis n’a pas promis une sécurité illusoire, contre « des loups solitaires auto-radicalisés », reconnaissant la difficulté de cette nouvelle menace, qui passe par les réseaux sociaux et internet : « Alors que sommes efficaces quand il s’agit d’anticiper des attaques complexes, aux multiples facettes, comme le 11 septembre, les terroristes se tournent vers des actes de violence moins compliqués, tels que les tueries de masse, si courantes dans notre société. »
Il a appelé le peuple américain à faire preuve de détermination face à une « menace terroriste » qui « est entrée ces dernières années dans une nouvelle phase », avec des attaques de nature différente que celles du 11 septembre 2001.
■ ... rassurer la nation
Le président des Etats-Unis a tenté de rassurer une Amérique inquiète. C’est dans le ton très solennel, et sans effet d’annonce, que réside la différence entre cette adresse de Barack Obama à la nation, et ses précédentes interventions. Il souhaite rétablir la confiance de l’opinion publique, une confiance qui s’effrite. Les derniers sondages montrent que les Américains sont de moins en moins sûrs que la stratégie de leur président pour vaincre le groupe Etat islamique est la bonne. Selon un sondage CNN/ORC rendu public dimanche soir juste avant son allocution, 68% des Américains jugent que la réponse militaire face à l’EI n’a pas été assez agressive.
Le président des Etats-Unis semblait très tendu. Ce n’est pas simple pour Barack Obama de reconnaitre qu’un attentat vient de se produire sur le sol américain, alors que jusque-là, l’argument sur la stratégie de frappes aériennes a été : « nous limitons la menace des terroristes de l’Etat islamique, il n’y a pas eu d’attentat aux Etats-Unis. »
■ L’intervention en Syrie et en Irak
L’hôte de la Maison Blanche a promis de « traquer les terroristes » où qu’ils soient et de vaincre le groupe Etat islamique. Le plan d’action de la coalition internationale contre ce dernier est la efficace, selon le président américain, qui a une nouvelle fois exclu toute intervention militaire conventionnelle au sol.
« La menace du terrorisme est réelle, mais nous la vaincrons. Nous détruirons l’EI et toute autre organisation qui chercherait à nous nuire », a lancé Obama.
Seule annonce de la soirée : Washington n’exclut d’envoyer des renforts de forces spéciales en Syrie et en Irak. Ce n’est pas Barack Obama qui en a parlé, mais ses conseillers qui ont laissé filtrer l’information, juste avant son intervention. « Nous y sommes assurément ouverts et continuons à y réfléchir en permanence », a annoncé un haut responsable.
Et Barack Obama le reconnait, les services de renseignements sont plus efficaces pour démanteler une attaque de grande envergure, que pour déceler la radicalisation de citoyens américains au-dessus de tout soupçon, comme ce fut le cas en Californie.
■ Le risque d’une poussée de fièvre anti-musulmane
Barack Obama s’est longuement exprimé sur le danger d’un mouvement anti-musulman aux Etats-Unis. Il a mis en garde les Américains contre une stigmatisation des musulmans, qui sont dit-il, les premières victimes des terroristes. « L’EI ne parle pas au nom de l’islam, ce sont des voyous, des tueurs », a-t-il martelé, appelant à considérer les musulmans comme des alliés plutôt qu’à « les repousser à travers la suspicion ou la haine ». La campagne électorale pour la présidentielle 2016 bat son plein. Les républicains exploitent largement la guerre en Irak et en Syrie et la menace terroriste. Des candidats conservateurs ont commenté l’attentat de San Bernardino, avec des propos stigmatisant la communauté musulmane.
« Nous ne sommes pas en guerre contre l’islam », a répété Barack Obama, « mais la communauté musulmane doit prendre conscience de cette idéologie radicale et elle doit y faire face », a-t-il poursuivi. Les musulmans doivent aussi assumer leurs responsabilités et lutter, sans chercher d’excuses, contre les « idéologies extrémistes » qui ont progressé au sein de certaines de leurs communautés, a-t-il expliqué.
avec RFI
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