Maître Isidore Rufyikiri, le bâtonnier du barreau de Bujumbura a comparu ce lundi devant la justice. Il est poursuivi sur les propos qu’il a tenus au cours d’une conférence de presse qu’il a animé. Ses propos ont été qualifiés d’incitation au soulèvement et de rébellion.

Avant le début du procès, après la présentation des juges et des avocats de la défense, le jury a voulu savoir pourquoi la défense de Maître Isidore Rufyikiri est assurée par 4 avocats où figure même un étranger. Cela a d’ailleurs était un début d’un long débat jusqu’à ce que Isidore Rufyikiri demande pourquoi le jury pose cette question alors que ce n’est ni la première fois ni la deuxième qu’il soit défendu par plus d’un avocat. De plus, a ajouté Maître Isidore Rufyikiri, il n’est pas interdit d’être défendu par plusieurs avocats.

Les avocats de la défense du président du barreau de Bujumbura sont, par après sorti de l’audience ainsi que Maître Isidore Rufyikiri. Ils sont sortis avant que la séance ne soit levée. L’explication qu’ils ont donnée est qu’ils ne comprennent pas du tout pourquoi la cour ne veut pas qu’Isidore Rufyikiri soit défendu par plus d’un avocat de la défense. Le fait que dans la défense figure un étranger n’a pas constitué grand problème mais le débat s’est cramponné sur la défense constitué de 4 avocats. Richard Kazadi, chef de fil de la défense d’Isidore Rufyikiri, a dès lors demandé le temps pour étudier les fautes sur lesquelles son client est poursuivi. Mais, ce délai lui a été refusé.

Ce refus a provoqué la sortie de la défense et l’accusé signalant que la constitution burundais ainsi que d’autres instruments juridiques que le Burundi a déjà ratifié sont bafoués. La défense n’a pas fait de prédication sur l’avenir sur la poursuite du procès, ils disent n’attendre que la cours des choses. Ils espèrent néanmoins que la justice va se ressaisir pour les rappeler et permettre la poursuite du procès en respect du code de procédure judiciaire ou bien tout simple cesser de poursuivre Isidore Rufyikiri puisqu’il est innocent, selon un des avocats de la défense.

Bien que la partie accusé et sa défense était sortie de l’audience, le procès a continué. Les éléments sonores contenant les propos sur lesquels Isidore Rufyikiri est poursuivi ont été joué. Ces propos prononcés au cours d’une conférence de presse animé par Isidore Rufyikiri interpelle le président la République de s’occuper de la question des « Imbonerakure », de faire attention à la révision de la Constitution. La cour a dit qu’elle va prononcer sa décision. Mais la date n’a pas été précisée.

Ici, vous saurez que Richard Kazadi, chef de fil de la défense de Maître Isidore Rufyikiri est président du barreau de Kinshasa et se trouve à la tête d’un réseau de 164 associations d’avocats partageant le français comme langue. Dans ce procès, étaient présents 350 avocats burundais ainsi que d’autres venus de l’extérieurs du pays comme du Rwanda, l’Uganda, Congo Kinshasa, Zambie, Tanzanie, Canada sans oublier les membres d’Avocats sans Frontières.