Sécurisation accrue après la mort de journalistes au Mali

Redigé par Reuters
Le 3 novembre 2013 à 07:12

La France va accroître les mesures de sécurité autour de la ville malienne de Kidal après l’assassinat de deux journalistes et mettra tout en oeuvre pour en retrouver les auteurs, a annoncé dimanche le ministre français des Affaires étrangères. Reuters/Reuters - Le ministre français des affaires étrangères, Laurent Fabius (à droite). Il a annoncé que la France va accroître les mesures de sécurité autour de la ville malienne de Kidal après l’assassinat Laurent Fabius a déclaré, après une réunion à (...)

La France va accroître les mesures de sécurité autour de la ville malienne de Kidal après l’assassinat de deux journalistes et mettra tout en oeuvre pour en retrouver les auteurs, a annoncé dimanche le ministre français des Affaires étrangères.

Reuters/Reuters - Le ministre français des affaires étrangères, Laurent Fabius (à droite). Il a annoncé que la France va accroître les mesures de sécurité autour de la ville malienne de Kidal après l’assassinat
Laurent Fabius a déclaré, après une réunion à l’Elysée, que Claude Verlon et Ghislaine Dupont, journalistes de Radio France Internationale (RFI), avaient été "assassinés froidement" et il a qualifié cet acte de "crime odieux, abject et révoltant".

"Des instructions ont été données pour que tout soit mis en œuvre afin de retrouver les assassins", a-t-il dit. "La sécurisation de l’ensemble de la zone et des zones voisines, s’agissant en particulier des ressortissants français, va bien sûr être accrue."

Laurent Fabius n’a pas dit qui la France soupçonnait précisément. "Les assassins, ce sont ceux que nous combattons, c’est-à-dire les groupes terroristes qui refusent la démocratie et qui refusent les élections", a-t-il déclaré.

Le chauffeur du véhicule des journalistes a déclaré que les ravisseurs parlaient la langue touareg, le tamasheq, et portaient des turbans.

Le ministre malien de la Défense, Soumeilou Boubeye Maiga, a expliqué sur France 24 que "Kidal est la seule région pour le moment où la souveraineté de l’Etat n’est pas effective". "La situation est telle que toutes les infiltrations sont possibles", a-t-il ajouté.

Laurent Fabius a confirmé qu’une action avait été organisée immédiatement pour tenter de retrouver les auteurs des tirs.

AUCUN IMPACT SUR LA VOITURE

Il a précisé qu’aucun impact de balle n’avait été trouvé sur le véhicule à proximité duquel gisaient les corps des journalistes, enlevés à Kidal, dans le nord du pays.

"L’un a reçu deux balles, l’autre trois balles", a-t-il dit. "Leurs corps ont été retrouvés à quelques mètres de la voiture, qui était fermée à clef, et aucun impact de balle n’a été retrouvé sur la voiture", abandonnée à 12 km de Kidal.

La directrice de France Média Monde, qui chapeaute RFI, Marie-Christine Saragosse, a précisé sur I>Télé que les corps avaient été trouvés à 80 mètres de la voiture.

Ghislaine Dupont, 51 ans, et Claude Verlon, 58 ans, enlevés samedi au cours d’un reportage, s’étaient rendus à de nombreuses reprises en Afrique. Ils étaient notamment allés à Kidal lors de l’élection présidentielle, en juillet.

Le ministère français de la Défense a précisé que les journalistes avaient demandé aux militaires de l’opération Serval à Bamako de les conduire à Kidal.

"Conseil leur avait été donné de ne pas s’y rendre, en raison de l’insécurité qui y persiste et de la rivalité des différents groupes", a expliqué le ministère. "En dépit de ce conseil, les deux journalistes ont emprunté un transport de la Minusma (la force de l’Onu, NDLR), pour se rendre à Kidal."

LES JOURNALISTES SONT DES CIBLES

"Aujourd’hui, être journaliste, c’est être une cible", a déclaré Laurent Fabius lors d’une visite à RFI en milieu de journée. "Mais la liberté d’informer, le droit d’être informé sont des choses intangibles."

RFI a diffusé de la musique classique à la place de ses programmes, barré son logo d’une bande noire, et affiché les portraits des journalistes décédés.

"La presse entière est affectée par ce drame dans l’exercice de nos métiers. Un métier à risque mais un métier qui ne vaut pas d’y laisser la vie", a déclaré la directrice de RFI, Cécile Mégie, à des journalistes. "Nous voulons que toute la lumière soit faite sur ce qui s’est passé hier."

Jean-Baptiste Vey, avec John Irish, édité par Pascal Liétout


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