Au Rwanda comme ailleurs les jeunes s’intéressent au sexe pour une raison biologique : c’est une question d’hormones et les images suggestives véhiculées par les medias (télévisons, radios, internet …) contribuent à piquer leur curiosité.

Les jeunes parlent du sexe entre eux et ils se posent des questions. Malheureusement faute de conseils et des informations, ils peuvent prendre une mauvaise direction et cela avec des effets néfastes tel qu’une grossesse non désirée ou être infecté du VIH/SIDA.

D’où le besoin d’une éducation sexuelle, notamment au Rwanda où le sujet préoccupe bien de parents, et la société en général. Le Rwanda, ou la coutume est ancrée dans notre quotidien, peine encore a se moderniser, à s’ouvrir d’avantage dans ce domaine. La sexualité des jeunes gens est préoccupante surtout que contrairement à ce que l’on pense, elle affecte d’une manière ou d’une autre leur vie sentimentale et affective.

Les parents rwandais et la société rwandaise en général considère le sexe comme un sujet tabou, un sujet à ne pas parler en public. Mais petit à petit, des changements remarquables se font voir à l’horizon.

Mukeshimana Belthide, mère de famille assure que « parler de l’éducation sexuelle est encore un fait nouveau pour nous les parents à cause de notre culture et des mentalités mais les choses commencent à changer ».

« A la maison, on ne parle jamais de l’éducation sexuelle, mais entre nous on en parle plutôt et il arrive que l’on suive des émissions radios sur ce sujet ». Ce sont des propos tenus par des enfants de 12 à 16 ans dans le district de Gisagara, secteur de Save.

Comme ses enfants le disent, certains parents arrivent à parler sur la sexualité, d’autres non.
Denise Mukarukundo, qui travaille pour un projet de la santé reproductive des jeunes et des femmes, dans un entretien avec la Radio Communautaire de Huye, affirme que parler de la santé reproductive est encore un défi à relever mais que des progrès se font voir.

Le silence qui entoure la sexualité des enfants s’explique en partie par la gêne des adultes, qui rechignent à aborder le sujet, par la religion aussi qui n’aborde pas le sujet de façon ouverte. Nous vivons dans une société ou les rapports sexuels hors-mariages sont mal vus ou interdits même si pratiqués. Les jeunes aussi élevés dans ce climat de tabou, de silence et de manque d’information se retrouvent face à eux-mêmes et donc vulnérables.

L’éducation sexuelle ne relève pas seulement de la tache d’un ministère, d’une politique d’état, mais concerne toute la société rwandaise en particulier les parents.

« Nous sensibilisons les populations de tout âge en les encourageant à parler avec leur enfants de la santé reproductive », affirme Uwingabiye Donatille, le vice maire chargé des affaires sociales dans le district de Gisagara.

Il est indispensable de parler avec les jeunes et de leur donner une information exacte. Avec près de 1 800 nouveaux cas d’infection du VIH/SIDA chaque jour chez les enfants de moins de 15 ans dans le monde, certains jeunes contractent la maladie en ayant des rapports sexuels. Ainsi, l’éducation sexuelle des enfants est vitale pour prévenir la propagation du VIH, selon le rapport de Save the Children, publié le 1er décembre2009.

« Il est de toute évidence nécessaire (on pourrait même parler d’une obligation morale) de mener des études [sur ces tranches d’âge] », concluent les auteurs du rapport, ajoutant que les enfants sont exposés au VIH à un jeune âge, puisqu’ils deviennent sexuellement actifs jeunes et créent leurs propres stratégies pour se protéger.

Les enfants ont donc droit à l’information sur la santé reproductive, l’éducation sexuelle et la sexualité en général.