Soldats français et rwandais réunis

Redigé par La Libre Belgique
Le 25 janvier 2014 à 05:13

Le contingent militaire promis par le Rwanda pour étoffer la Misca (Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite de l’Union africaine) est arrivé ces derniers jours à Bangui. Il est composé de 850 hommes.
Selon le porte­parole de l’armée rwandaise, le général de brigade Joseph Nzabamwita, interrogé par “La Libre Belgique”, il s’agit d’un bataillon mécanisé, “qui dispose de transports de troupes blindés adaptés à travailler dans un environnement hostile”. Un soldat rwandais en (...)

Le contingent militaire promis par le Rwanda pour étoffer la Misca (Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite de l’Union africaine) est arrivé ces derniers jours à Bangui. Il est composé de 850 hommes.

Selon le porte­parole de l’armée rwandaise, le général de brigade Joseph Nzabamwita, interrogé par “La Libre Belgique”, il s’agit d’un bataillon mécanisé, “qui dispose de transports de troupes blindés adaptés à travailler dans un environnement hostile”.

Un soldat rwandais en patrouille au PK13, un quartier nord de Bangui, mercredi, après une attaque de milice.

L’armement emporté n’est “pas très lourd mais adéquat pour ce type de mission”, précise le général, qui reste discret. Le contingent rwandais a été amené à Bangui par des avions C­17 des Etats­Unis, dont l’armée a participé à la formation de celle du Rwanda “comme d’autres pays, européens notamment”.

Avec les Français Le contingent rwandais s’est vu attribuer le secteur “Bangui­Nord, où nous devons protéger les principaux dirigeants du pays quand ils sont dans ce secteur, les installations gouvernementales et les sites clés, comme l’aéroport, avec les Français”.

La France a reçu de l’Onu la mission d’épauler la Misca et a envoyé 1600 militaires en Centrafrique.

Il y a 20 ans, cependant, l’armée française connaissait sa première – et seule – défaite en Afrique face à la guérilla du Front patriotique rwandais (FPR, aujourd’hui au pouvoir à Kigali), socle sur lequel a été créée l’armée rwandaise d’aujourd’hui. Or, cette défaite, nombre de militaires hexagonaux ne l’ont toujours pas avalée…

Mais le général Nzabamwita balaye diplomatiquement ce souvenir.
“Nous avons un ambassadeur à Paris et les Français ont un ambassadeur à Kigali. Lorsque nous sommes arrivés à Bangui, nous y avons été accueillis par les Français” qui assurent jusqu’ici la garde de ce point vital “dans de très bonnes conditions. Et puis, réfléchissez : si vous aviez à défendre une position, vous ne préféreriez pas le faire en compagnie de bons soldats plutôt qu’avec de piètres militaires ? Quand nous serons complètement déployés, d’ici une semaine, nous serons un des contingents les plus robustes”, ajoute-­t-­il. “Nous avons la même mission et nous travaillerons bien avec les Français à protéger la Centrafrique”.

Le 6e principal contributeur de l’Onu

L’arrivée du contingent rwandais a été annoncée début janvier, à peu près en même temps qu’un futur déplacement du contingent tchadien de la Misca de Bangui au nord­est du pays, à la frontière entre la Centrafrique et le Tchad.

Cette seconde annonce avait suivi de peu la dénonciation d’incidents répétés montrant les soldats tchadiens de la Misca apporter un appui à d’ex­rebelles Seleka (généralement musulmans et parfois tchadiens) que les forces d’intervention étrangères étaient chargées de désarmer.

Certains observateurs en ont conclu que les Rwandais “remplaceraient” les Tchadiens à Bangui. Mais le général assure “ne pas savoir exactement qui faisait quoi avant notre arrivée et si notre mission remplace celle des Tchadiens”.

Le Rwanda est le “sixième principal contributeur de troupes pour l’Onu”, dit le général, avec 3207 hommes au Darfour, 969 au Sud­Soudan, 850 en Centrafrique, et 81 officiers déployés individuellement dans d’autres zones difficiles, notamment au Mali.

La tragique expérience rwandaise en matière de génocide aide­t­elle l’armée rwandaise dans ce type de mission ? “Le génocide des Tutsis en 1994 au Rwanda a créé un état d’esprit rwandais tourné vers la volonté d’arrêter un génocide et apte à comprendre la souffrance de chacun – particulièrement des femmes – dans ce type de situation.

C’est pour cela que nous nous engageons dans des missions de maintien de la paix. De plus, ayant mis fin nous-mêmes au génocide, nous sommes la preuve qu’on peut sortir de ce type de situation. Mais il faut savoir que personne ne viendra de l’extérieur donner aux Centrafricains la solution à leurs problèmes. Il faut utiliser l’aide extérieure pour stabiliser le pays mais pour ce qui touche aux causes d’une telle situation, la solution se trouve chez les Centrafricains et dans les accords qu’ils trouveront pour résoudre leurs problèmes”, conclut le général.

MFC


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