Soudan du Sud : combats à Malakal, dans l’Etat pétrolier du nord

Redigé par afp
Le 26 décembre 2013 à 03:08

Salva Kiir (g.), le président du Soudan du Sud, aux côtés de Riek Machar (d.), ancien vice-président désormais dissident, en avril 2010 à Bentiu. REUTERS/Goran Tomasevic/Files
Le secrétaire général de l’ONU a une nouvelle fois appelé les deux camps rivaux - les forces du président sud-soudanais et celles de son ancien vice-président - à s’asseoir à la table des négociations.
Il avertit que les responsables des crimes devront rendre des comptes. Ce mercredi 25 décembre, les combats ont continué pour le (...)

Salva Kiir (g.), le président du Soudan du Sud, aux côtés de Riek Machar (d.), ancien vice-président désormais dissident, en avril 2010 à Bentiu.
REUTERS/Goran Tomasevic/Files

Le secrétaire général de l’ONU a une nouvelle fois appelé les deux camps rivaux - les forces du président sud-soudanais et celles de son ancien vice-président - à s’asseoir à la table des négociations.

Il avertit que les responsables des crimes devront rendre des comptes. Ce mercredi 25 décembre, les combats ont continué pour le contrôle de Malakal, capitale de l’Etat du Nil supérieur où le pétrole coule à flots.

C’est d’abord le ministre de l’Information qui prend les devants pour annoncer ces combats. Il est immédiatement relayé par le porte-parole du président Salva Kiir, qui les confirme.

Cependant, c’est en chœur que les deux hommes démentent aussitôt que les rebelles ont pris le contrôle de Malakal, ville-clé, capitale de l’Etat du Nil supérieur. Il faut dire que le contrôle des Etats pétroliers du nord est un enjeu stratégique pour les deux parties, « l’or noir » représentant 95% des recettes du pays.

Déjà mardi, les forces gouvernementales avaient progressé, reprenant aux rebelles la ville de Bor à seulement 200 kilomètres au nord de Juba. Ce mercredi, les rebelles contrôlaient toujours Bentiu, la capitale du principal Etat pétrolier d’Unité, même si les forces gouvernementales assurent se préparer à reprendre la ville.

En tout cas, selon plusieurs sources sur place, Malakal est toujours tenue par les hommes de Riek Machar et des combats acharnés s’y déroulent pour contrôler cet Etat, qui produit environ 200 000 barils de pétrole par jour.

Des combats qui embrasent désormais la moitié des dix Etats du jeune pays et qui touchent notamment les Etats de Jongleï, d’Unité, d’Equateur central mais aussi du Haut-Nil ou encore d’Equateur oriental.

El-Ghassim Wane

Directeur Paix et Sécurité de l’Union Africaine

« « Le risque est de voir cette confrontation armée prendre une allure de plus en plus ethnique, ce qui la rendrait incontrôlable et endommagerait de manière peut-être irréparable le tissu social du Soudan du sud ». »

Les pays voisins inquiets pour les conséquences économiques

Soudan, Ouganda, Kenya, voilà les trois pays qui ont le plus à perdre, économiquement parlant, de la guerre civile au Soudan du Sud. Depuis que Khartoum et Juba ont trouvé un accord, le pétrole sud-soudanais transite par les pipelines et les ports soudanais.

En sept mois, ce transit a rapporté 300 millions de dollars au Soudan. Toute goutte de pétrole en moins, ce sont des dollars en moins. La compagnie indienne ONGC a déjà fermé ses puits et réduit la production sud-soudanaise de 45 000 barils sur un total de 240 000.

Mais comme le Soudan du Sud est totalement enclavé, son commerce avec les pays de la région ne se limite pas à l’exportation du pétrole. Avant même l’indépendance de 2011, le Kenya et l’Ouganda avaient intensifié leurs échanges.

En dix ans, affirment les experts de la Communauté des États d’Afrique de l’Est, le commerce entre ces deux pays et le Soudan du Sud a quadruplé, à 400 millions de dollars.

De nombreuses banques, des compagnies d’assurance kenyanes, mais aussi des brasseurs de bière kenyans sont installées à Juba. Quant aux Ougandais, ils sont surtout actifs dans le commerce informel avec Juba. D’ores et déjà, la situation politique a réduit leur chiffre d’affaires.


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