Deux autres charniers auraient également été découverts à Juba, selon les Nations unies.

Les combats dans le pays durent depuis plus d’une semaine, sur fond de lutte entre deux politiciens rivaux, l’actuel président Salva Kiir- un Dinka- et son ancien vice-président Riek Machar, de l’ethnie des Nuer.

Un combattant d’une milice sud-soudanaise

Les Nations unies affirment que 34 dépouilles ont été retrouvées à Bentiu, dans le nord du pays, et que deux autres charniers existeraient dans la capitale Juba.

Dans la capitale, 250 hommes auraient été rassemblés avant d’être exécutés, selon un survivant.

Les combats y font rage depuis la semaine dernière, et se sont propagés à la totalité du pays.

Selon des représentants de l’ONU, au moins 80 000 personnes ont fui depuis le début de la crise. La moitié ont trouvé refuge dans l’une des bases des Nations unies.

La moitié des 10 Etats du pays sont aujourd’hui en proie aux violences.

“Une peur presque palpable”

La Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme Navi Pillay a appelé les deux parties à faire leur possible pour protéger les civils.

Elle a déclaré dans un communiqué que “des meurtres de masse, un ciblage de personnes sur la base de l’appartenance ethnique et des détentions arbitraires avaient été établis ces derniers jours ».

La porte-parole du Haut Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (HCR), Ravina Shamdasani, a déclaré qu’un représentant de l’ONU avait constaté la présence de 14 dépouilles dans le charnier de Bentiu, et de 20 autres corps près d’une rivière à proximité.

Selon ses déclarations, 75 soldats de L’Armée populaire de libération du Soudan (SPLA), tous Dinka, n’auraient plus donner de nouvelles depuis plusieurs jours et auraient pu être exécutés.

« En ce qui concerne les deux autres charniers de Juba, nous tentons toujours de faire des vérifications mais c’est très difficile, et selon des témoignages certains corps auraient déjà été brûlés ».

"La peur d’être ciblés en fonction de leur appartenance ethnique est presque palpable parmi les civils, qu’ils soient Dinka ou Nuer" a également déclaré Ravina Shamdasani.