La soirée « Spoken Word Rwanda » de ce mercredi 30 décembre, sous le hashtag #StandForBurundi, a attiré tout un monde animé par l’esprit d’un hommage au Burundi, au Bar Pili-Pili situé au quartier Kibagabaga, à Kigali.

Des burundais réfugiés au Rwanda, des étrangers ayant vécu au Burundi, ainsi que toutes ces âmes qui soutiennent le Burundi, ce pays secoué aujourd’hui par une crise qui blesse les cœurs et qui n’en finit pas. D’une même voix, ce public dominé par la jeunesse est venu crier ses angoisses et ses espoirs, à travers ce micro tendu par ‘Spoken Word Rwanda’.

Et pour esquisser la soirée, les deux maîtresses de cérémonie ont fait circuler le micro parmi le public, pour un petit rappel de toutes ces bonnes choses qui n’existent qu’au ‘Pays du lait et du miel’, et nulle part ailleurs. Ainsi ont été évoqués le Mukeke, le Mchopo, ce peuple aimable et accueillant, l’Amtel Bock, le Burobe (pâte de manioc), etc. Une nostalgie qui aurait bien fait couler des larmes s’il n’y avait pas, dans la salle, cet espoir qu’ « Après la tempête vient le beau temps. »

Ont suivi différentes formes d’art dont des poèmes, de la peinture et des chants, encourageant le peuple burundais à tenir bon durant ces durs moments, prêtant une épaule pour pleurer à tous ceux qui ont perdu les leurs depuis Avril : «  Cette ville qui, aujourd’hui, est couverte de lumières était autrefois couverte de sang. Il y a de quoi avoir de l’espoir, » a tenu à rappeler une jeune poète rwandaise, faisant référence au Rwanda qui avance à pas de géant aujourd’hui, après le violent tourbillon de 1994.

Pour clore la soirée, des bougies ont été allumées, suivies d’une minute de silence, en hommage aux victimes de la crise qui ne cessent de s’accroître.

‘Spoken Word Rwanda’, cet espace qui donne la parole à ceux qui veulent la prendre pour exprimer tout haut ce qu’ils pensent tout bas, existe depuis 2011 et a lieu chaque mois. Ce mois de décembre était donc dédié au Burundi, aux burundais qui s’accrochent à cette vague qui semble s’obstiner à vouloir les emporter.

Les fonds récoltés dans l’entrée fixée à 2500 frw par individu, iront au camp de réfugiés de Mahama, avec l’aide du MIDIMAR.

Photos de Jean Baptiste Nyabyenda