Louise Mushikiwabo, la ministre rwandaise des Affaire étrangères a relancé le débat en ce dimanche sur le fait que la France doit concevoir le style de relations diplomatiques avec le Rwanda sur base d’établissement de la vérité en ce qui concerne son présumé rôle actif dans le génocide des Tutsi du Rwanda de 1994. C’est, selon elle, à cette condition que les relations seront franches et durables.

La ministre a fait ces déclarations au cours d’un colloque international qui se déroulait dans les locaux du Parlement rwandais à propos de la non participation française à Kigali aux cérémonies de la 20ème commémoration du génocide des Tutsi du Rwanda.

Il se souviendra que cette non participation est tombée à la dernière minute après la publication d’une interview dans Jeune Afrique du Président rwandais Paul Kagame qui accusait nommément la France officielle de directe participation dans le génocide des Tutsi de 1994.

"Pour que nos deux pays entreprennent des relations diplomatiques franches, nous devons, chaque côté, ne pas escamoter notre histoire. La vérité blesse. Il s’entend qu’il est difficile d’accepter les faits selon lesquels tu auras collaboré de très près avec un génocidaire. D’un autre côté, il est pratiquement impossible que nos deux pays puissent avancer ensemble dans l’avenir au moment où il est demandé au Rwanda d’oublier son histoire pour composer avec la France", a dit la volubile Ministre rwandaise des Affaires Etrangères, ajoutant que le peuple français ne devrait pas se voir cacher la vérité sur les présumés crimes qu’ont commis certains de ses hauts dirigeants nationaux au Rwanda.

Article en Kinyarwanda de Kayonga