La Cour européenne des Droits de l’Homme (CEDH), a prononcé son jugement ce jeudi dans l’affaire d’extradition d’un présumé génocidaire, Sylvère Ahorugeze, vers son pays le Rwanda pour y être jugé.
Le tribunal a statué à l’unanimité que Ahorugeze, qui a 55 ans, peut avoir un procès équitable devant les tribunaux rwandais, contrairement à ce que lui et ses avocats prétendaient, quand ils ont d’abord tenté de bloquer l’extradition mais en vain.
Ahorugeze avait été arrêté en Suède en 2008 sur un mandat d`arrêt émis par l’Interpol après avoir été accusé par le Rwanda, d`avoir participé au crime de génocide perpétré contre les Tutsi en 1994.
Il a depuis lutté contre son extradition. La Cour européenne a été sa dernière tentative, après que tous les tribunaux de la Suède aient tranché en faveur de son extradition vers le Rwanda pour son procès.
Selon le procureur général de la république, Martin Ngoga, cette décision est une percée majeure dans la lutte pour rapatrier les suspects présumés responsables du génocide dans lequel plus d’un million de personnes sont mortes.
« Cela veut dire que le plus grand tribunal d`Europe a guidé ses juridictions nationales dans la manière d`appréhender les affaires concernant les fugitifs rwandais. Après ceci, nous croyons qu`il n y aura plus d`obstacle quant à l`extradition » explique Martin Ngoga
Ngoga a ajouté que c`est une évolution majeure concernant les efforts alloués pour traquer les fugitifs du génocide, spécialement sur le continent européen.
« Nous attendons également des juridictions nationales européennes de suivre l`exemple de la plus haute juridiction de ce continent ».
Il a exhorté les ONG qui s’opposent avec véhémence à la procédure d’extradition, d`accepter objectivement la décision et de joindre les efforts pour rendre la justice aux Rwandais, en se disant bien que c’est la décision d’un tribunal et qu`ils n’ont pas de motifs pour la critiquer.
La décision sujette à un appel au cas ou l`une ou l’autre des deux parties est insatisfaite de la décision.
En 1994, Ahurugeze était le directeur général de l’office rwandais de l’aviation civile, et il est présumé d’acte de génocide et autres crimes contre l’humanité perpétrés à Gikondo-Nyenyeri, dans la Ville de Kigali.
Il est visé comme leader de la milice Interahamwe de Gikondo et a formé et encouragé d’autres milices gouvernementales à tuer les Tutsi, de leur causer des lésions corporelles graves et de piller leurs maisons.
Il est également accusé d’avoir transporté et distribué des armes aux membres de la milice Interahamwe et avoir aussi tenu des réunions avec les responsables locaux pour planifier et organiser la distribution d’armes et aurait ainsi incité les civils à tuer et à violer des jeunes filles Tutsi.
De son coté, le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a récemment déposé des demandes de renvoi de l’affaire des suspects de génocide Bernard Munyagishari et Jean Uwinkindi, un ancien pasteur, au Rwanda, pour leur procès.
Le 28 Juin, le TPIR avait décidé pour la première fois de transférer au Rwanda le procès Uwinkindi.
Le tribunal affirme qu’il est satisfait des préparatifs fait par Kigali dans le but de recevoir son premier renvoi par le TPIR, après que les juridictions rwandaises aient pris en compte les amendements qui avaient été apportées à la législation rwandaise depuis 2008, et a constaté que les problèmes qui avaient conduit à des refus plus tôt, avaient été abordés.
Photo : Sylvere Ahorugeze
AJOUTER UN COMMENTAIRE
REGLES D'UTILISATIONS DU FORUM
Ne vous eloignez pas du sujet de discussion; Les insultes,difamations,publicité et ségregations de tous genres ne sont pas tolerées Si vous souhaitez suivre le cours des discussions en cours fournissez une addresse email valide.
Votre commentaire apparaitra apre`s moderation par l'équipe d' IGIHE.com En cas de non respect d'une ou plusieurs des regles d'utilisation si dessus, le commentaire sera supprimer. Merci!