PARIS - Christiane Taubira "n’a jamais souhaité s’inscrire" dans le débat sur les demandes de "compensation financière" de l’esclavage, réitérées par le Cran cette semaine, mais prône en revanche une "politique foncière" pour les descendants d’esclaves en outremer.

La ministre de la Justice Christiane Taubira répond aux journalistes le 7 mai 2013 à l’Elysée à Paris
afp.com/Martin Bureau
Evoquant les discriminations et le racisme qui sont "les survivances de cette violence", la ministre de la Justice affirme que "nous sommes tous comptables des injustices qui s’entretiennent et se reproduisent, parce qu’elles sont enracinées dans cette période d’esclavage et de colonisation", dans un entretien au JDD à paraître dimanche.
"Je sais qu’il y a des demandes de compensation financière, mais c’est un débat dans lequel je n’ai jamais souhaité m’inscrire", ajoute-t-elle, précisant qu’elle maintient, "à cet égard, une position constante depuis une quinzaine d’années".
Le Conseil représentatif des associations noires (Cran) a annoncé vendredi, à l’occasion de la journée de commémoration de l’abolition de l’esclavage, qu’il assignait en justice la Caisse des dépôts (CDC), lui reprochant d’avoir tiré profit de la traite négrière.
En revanche, la garde des Sceaux évoque la "confiscation des terres" dans les territoires d’outremer qui "fait que, d’une façon générale, les descendants d’esclaves n’ont guère accès au foncier".
"Il faudrait donc envisager, sans ouvrir de guerre civile, des remembrements fonciers, des politiques foncières. Il y a des choses à mettre en place sans expropriation, en expliquant très clairement quel est le sens d’une action publique qui consisterait à acheter des terres", affirme Christiane Taubira.
"En Guyane, l’État avait accaparé le foncier, donc là, c’est plus facile. Aux Antilles, c’est surtout les descendants des maîtres qui ont conservé les terres donc cela reste plus délicat à mettre en oeuvre", reconnaît-elle.
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