Le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR en sigle) a reporté sine die la semaine dernière le recueil des dépositions spéciales dans le dossier du major Protais Mpiranya, qui commandait la garde de l’ex-président Juvénal Habyarimana.
Le bataillon de la Garde présidentielle (GP) fut le plus actif dans les massacres pendant le génocide perpétré contre les Tutsis en 1994.
Accusé de crimes de génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre, le major Mpiranya, en fuite, est né en 1960 à Giciye dans l’ancienne préfecture de Gisenyi. Diplômé de l’Ecole supérieure militaire (ESM) de Kigali, il a également effectué plusieurs stages de formation professionnelle, notamment en Allemagne et en France. Depuis 1993, il était commandant du bataillon GP. Rapporte l’agence de presse Hirondelle.
Selon l’acte d’accusation, des éléments de cette unité d’élite ont participé, le matin du 7 avril 1994, à l’enlèvement et aux meurtres de membres de l’opposition.
Les actes de ces soldats s’inscrivaient, selon le procureur, dans le cadre d’une entente entre le major et d’autres responsables militaires en vue de commettre le génocide des Tutsis.
Selon une source proche du dossier, onze témoins de l’accusation sur la trentaine annoncée ont été entendus depuis le 24 octobre, date de l’ouverture de ces dépositions qui se déroulent à huis clos, conformément au règlement de procédure et de preuve.
Toujours au courant de ladite semaine, le TPIR a décidé de repousser au 21 novembre le début des dépositions spéciales dans le dossier de l’ancien ministre de la Défense Augustin Bizimana, également en cavale. L’ouverture de cette procédure de préservation des preuves contre l’ex-ministre était initialement prévue pour ce lundi.
Le premier fugitif à avoir fait l’objet d’une telle procédure est l’homme d’affaires Félicien Kabuga présenté par l’accusation comme l’argentier du génocide. Ouvertes en mai dernier, les dépositions contre lui se sont terminées le 27 mai. L’avocat commis d’office pour représenter les intérêts de Kabuga a demandé, dans une requête encore pendante, à pouvoir mener ses contre-enquêtes et citer ses témoins.
La décision de la chambre servira de jurisprudence pour les juges désignés pour les deux autres procédures (Mpiranya et Bizimana).
Selon des sources au TPIR, Kabuga mènerait des affaires prospères au Kenya, Bizimana se cacherait en République Démocratique du Congo tandis que le major bénéficierait de la protection de hauts responsables zimbabwéens.
AJOUTER UN COMMENTAIRE
REGLES D'UTILISATIONS DU FORUM
Ne vous eloignez pas du sujet de discussion; Les insultes,difamations,publicité et ségregations de tous genres ne sont pas tolerées Si vous souhaitez suivre le cours des discussions en cours fournissez une addresse email valide.
Votre commentaire apparaitra apre`s moderation par l'équipe d' IGIHE.com En cas de non respect d'une ou plusieurs des regles d'utilisation si dessus, le commentaire sera supprimer. Merci!