Transparency publie des chiffres alarmants sur la corruption basée sur le sexe

Redigé par IGIHE
Le 21 février 2018 à 02:57

Les recherches de Transparency International Rwanda sur la corruption basée sur le sexe ont montré que 94,3 % des personnes interrogées affirment que cette corruption existe bel et bien dans les institutions étatiques.

A peu près 65,7% trouvent qu’un habillement provocateur est un motif qui mène à la corruption basée sur le sexe. A celui­ci s’ajoutent le harcèlement au travail, l’envoi des agents dans des missions de travail, la tolérance des fautes commises, la promotion des travailleurs et l’offre des cadeaux.

Ingabire Marie Immaculée, Directrice de TI Rwanda, n’est pas d’accord avec cet argument de vêtement provocateur car, dit­elle, même celles habillées d’une façon décente ne sont pas épargnées.

Pour elle, le vrai motif c’est la perte des valeurs d’éthique humaine. C’est le manque de disposition au rejet du mépris, le manque de respect des valeurs humaines, a-t-elle dit. « Savoir respecter certaines choses et craindre certaines autres, toutes ces attitudes sont en perte de vitesse chez certains rwandais », a-t-elle dit.

Pour appuyer son rejet du prétexte d’habillement provocateur, elle ajoute :

« En Inde et dans les pays musulmans, les femmes ne portent pas de vêtements provocateurs et pourtant la corruption basée sur le sexe et les viols de femmes y sont à un niveau élevé ».

Un autre motif qui a été avancé est le manque de respect de soi et une obsession sexuelle que d’aucuns accusent.

La pauvreté aussi a été citée, à 40,9%, comme pouvant être un motif, en plus de celui de ne pas avoir confiance en soi, ceci à un taux de 40,1%.

Ces recherches ont montré aussi que 52% des personnes interrogées ne donnent pas des informations par crainte d’être renvoyés, 28,9% ne trouvent pas de preuves, 21,6% disent que c’est inutile.

L’Ombudsman adjoint chargé de la lutte contre la corruption, Clément Musangabatware, dit que normalement les informations sur la corruption sont difficiles à avoir et que ça devient encore plus compliqué quand il s’agit d’informations sur la corruption basée sur le sexe, où les deux concernés ont tous intérêt à la cacher.

En 2015, une recherche menée par la Commission de de la Fonction Publique avait abouti aux conclusions presque identiques à celles de TI Rwanda.

La présente recherche de TI-R dégage une conclusion selon laquelle cette corruption basée sur le sexe fait que dans les différents services étatiques, on y trouve plus d’agents de sexe féminin que masculin.

Dans les écoles secondaires et dans les Universités, la corruption sur base de sexe est estimée à 65,3% et 63,4% respectivement. Elle est de 54.8% dans les instances administratives décentralisées, de 54.8% dans les Ministères, 25.8% dans les hôpitaux et 50.4% dans le secteur judiciaire.

Pour Ingabire Marie Immaculée, si cette corruption n’est pas combattue, elle restera un handicap qui nous empêchera d’atteindre les objectfs du Millenium, et freinera en particulier le développement des filles et des femmes.

Ce dont on peut se réjouir est le projet de loi qui permet maintenant qu’on prenne la voix de ceux qui exigent la corruption basée sur le sexe sans devoir attendre que la Police le fasse.


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