Une organisation de défense des droits de l’Homme congolaise a appelé mardi les autorités de Kinshasa à revenir sur leur décision de se passer de l’aide de l’ONU dans leur offensive annoncée contre les rebelles hutu rwandais dans l’Est de la République démocratique du Congo.
L’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) demande dans un communiqué au président Joseph Kabila de "revenir sur sa décision de renoncer à l’aide de la Monusco" (Mission des Nations unies au Congo) pour la traque des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), dont plusieurs dirigeants sont recherchés par la justice internationale pour leur participation présumée au génocide des Tutsi de 1994 dans leur pays.
"Nous sommes profondément préoccupés par [cette] décision" et "recommandons" à M. Kabila "de privilégier le dialogue avec les Nations unies, car il en va de la réussite des dites opérations principalement en ce qui concerne la protection des populations", ajoute l’ACAJ.
Kinshasa a annoncé dimanche qu’elle renonçait à l’aide des Nations unies dans son offensive contre les FDLR.
L’ONU avait précédemment indiqué qu’elle stoppait le soutien stratégique, logistique et opérationnel qu’elle aurait pu fournir aux Forces armées de la RDC (FARDC) pour cette opération face au refus de Kinshasa de remplacer deux officiers fraîchement nommés au Nord-Kivu pour superviser et coordonner l’offensive contre les rebelles dans cette province déchirée par les conflits armés depuis plus de vingt ans.
Les Nations unies accusent les deux officiers de s’être rendus coupables par le passé de graves violations des droits de l’Homme, mais n’ont jamais voulu dire publiquement ce qu’elles leur reprochent exactement.
La communauté internationale avait donné aux FDLR jusqu’au 2 janvier pour se rendre, sous peine de s’exposer à une action conjointe de l’armée et de la Monusco pour les désarmer de force.
Alors qu’on attendait le lancement d’une offensive des troupes congolaises et des Casques bleus, les FARDC ont finalement annoncé fin janvier qu’elle passeraient seules à l’action.
En dépit des déclarations contraires du gouvernement, plusieurs diplomates et analystes doutent que Kinshasa ait réellement l’intention de désarmer par la force les FDLR, qui ne compteraient plus aujourd’hui qu’environ 1.500 à 2.000 combattants disséminés essentiellement au Nord et au Sud-Kivu.
Les FDLR n’ont plus lancé d’offensive sérieuse en territoire rwandais depuis le début de la décennie 2000 mais sont régulièrement accusées de commettre des atrocités dont les civils sont les premières victimes en RDC.
En l’absence d’un soutien des Casques bleus, plusieurs habitants et organisations humanitaires au Nord-Kivu craignent de possibles représailles et de nouveaux déplacements de population en cas d’offensive des troupes congolaises contre la milice.
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