Armés de fusils et de machettes, des hommes dont la plupart étaient en tenues militaires ont tendu ce samedi vers 20 heures une embuscade à Gatumba, c’est à 18 km à l’ouest de la capitale Bujumbura. Une personne est morte sur le champ, les deux autres ont succombé à leurs blessures après leur évacuation. Des téléphones mobiles, de l’argent, ont été volés. Plusieurs boutiques ont été pillées.

Ampliar Foto © Afriquinfos. C’est à quelques mètres de l’entrepôt de coton que l’embuscade a été tendue

« Les coups de sifflets et les chansons religieuses scandées par ces hommes armés rappellent les attaques meurtrières du Front national de libération(FNL) », affirment les rescapés. Des sources contactées à Uvira à l’Est de la RD Congo signalent qu’il y a depuis un certain temps des éléments du FNL retranchés dans les montagnes surplombant cette localité. Gatumba se situe à la frontière Burundo-congolaise.

"Avant de mitrailler ce bus qu’ils ont demandé de s’arrêter, ces assaillants ont déchiré en mille morceaux le drapeau du CNDD-FDD, le parti au pouvoir accroché sur un poteau », souligne un des rescapés sous couvert d’anonymat rencontré ce lundi 20 mai à l’hôpital Prince Régent Charles de Bujumbura. Il indique que ces hommes visaient les ’’Imbonerakure’’, les jeunes militants du parti CNDD-FDD : « Ils n’arrêtaient pas de crier haut et fort qu’ils allaient en découdre avec eux ».

Après avoir remarqué que c’étaient des rebelles, témoigne un autre rescapé, certains passagers pris de panique ont sauté par les fenêtres au moment où d’autres tentaient de se cacher sous les sièges. Après leur forfait, ces hommes armés se sont dirigés vers la frontière congolaise. Un climat de peur règne actuellement dans cette localité proche du Parc de la Rusizi.

Les habitants de Gatumba demandent aux Forces l’ordre de renforcer leur vigilance pour protéger la population. Ils indiquent que cette attaque rappelle le massacre du 18 septembre 2011 au Bar « Les Amis » qui a fait40 morts et plusieurs blessés. Les plaies n’ont pas encore cicatrisé.