L’annulation du 3e Congrès annuel du groupe islamiste radical d’Ansar al-Chariâa à Kairouan n’a pas empêché les violences ce dimanche. Un important dispositif de sécurité bloquait les accès à la ville qui se trouve à 150 km au sud de Tunis.

La manifestation organisée par Ansar al-Chariâa dans la banlieue de Tunis, a dégénérée en violences.

Ses membres ont décidé finalement de se rassembler dans le quartier populaire de Hay Ettadhamon, connu pour être le bastion des extrémistes religieux depuis la révolution.

On estimé leur nombre à 500 environ.

Le rassemblement a tourné à la violence : pneus brulés, barricades et jets de pierre.
La police a répondu par des tirs de gaz lacrymogène et de sommation.

En fin de journée la police affirmait entièrement contrôler les rues menant au quartier ainsi que celles de el-Omrane, quartier limitrophe.

D’après le ministère de l’Intérieur, onze policiers seraient blessés dont un grièvement.
Plusieurs dizaines de salafistes ont été arrêtés.

Certains portaient sur eux des bombes incendiaires.

Des violences liées aux extrémistes religieux éclatent souvent depuis la chute du régime de Ben Ali en janvier 2011, qui avait banni et emprisonné les groupes islamistes pendant plus de vingt ans.

C’est embarrassant pour le parti islamiste modéré Ennahda au pouvoir : car les salafistes l’accusent de ne pas défendre l’Islam car la charia, la loi islamique, n’est pas appliquée dans le pays

Les laïcs refusent énergiquement qu’elle soit inscrite dans la constitution.
Ansar al-Chariâa qui signifie en Arabe "les partisans de la charia", a pour chef Abou Iyadh, parti au jihad en Afghanistan et en Irak.

Cet l’homme est recherché par les autorités à la suite de l’attaque de l’ambassade des USA à Tunis attribuée à son mouvement.

Il est particulièrement actif dans les quartiers populaires et une série d’attaques et d’agressions dans le pays lui sont imputées.

Le premier ministre Ali Laarayedh actuellement à Doha au Qatar a déclaré qu’il considère dorénavant ce mouvement comme étant une organisation illégale qui a commis des actes de violence et qui est en relation avec le terrorisme.

Il a donné des instructions claires prohibant toutes négociations avec "Ansar al-Chariâa".