Depuis 2014, le gouvernement tunisien voulait fermer les écoles dispensant un enseignement coranique anarchique. Le 27 janvier, il est finalement passé à l’action, suscitant la colère des islamistes.
Par un communiqué rendu public le 27 janvier, la ministre de la Femme, de l’enfance et des personnes âgées, Samira Maraï, a mis fin aux activités des écoles maternelles dispensant un enseignement religieux sans autorisation d’exercer. Sa décision n’a pas tardé à susciter une levée de boucliers chez les islamistes. Deux jours plus tard, Noureddine Bhiri, président du groupe parlementaire du parti Ennahdha à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), a interpellé ironiquement la ministre sur « le danger qu’il y aurait à ce que des enfants apprennent le Coran ».
Une lecture coranique rigoriste
Ancien ministre de la Justice et avocat de profession, Noureddine Bhiri est pourtant au fait de la fragilité sécuritaire de la Tunisie. Il connaît notamment la lecture coranique radicale faite par certains salafistes qui enseignent dans ce genre d’établissements. Sa position est d’autant plus étonnante que Samira Maraï entend simplement faire appliquer la loi qui exige que les espaces dédiés à la petite enfance aient l’aval de son ministère et appliquent le programme pédagogique officiel.
Non à la mixité !
Mais Bhiri n’est pas le seul à s’indigner. Le lobbyiste Radhouane Masmoudi, président du Centre d’études sur l’islam et la démocratie (CSID), est venu à sa rescousse, en allant même plus loin. Il a appelé à une refonte totale du système éducatif et préconisé la séparation entre les filles et les garçons arguant que des études démontrent que les établissements non mixtes affichent de meilleurs résultats.
La ministre Samira Maraï a précisé que les jardins d’enfants visés font une lecture du Coran sans lien avec les valeurs de l’islam « en enracinant chez les enfants le sentiment de la peur et de l’angoisse à travers l’enseignement du châtiment de la tombe et en personnifiant les ténèbres de l’enfer au lieu d’apprendre aux petits l’amour d’Allah ».
Le double discours d’Ennahdha
Il n’en a pas fallu plus pour que la position des deux leaders d’Ennahdha soit considérée par de nombreux libéraux comme une preuve supplémentaire du rigorisme que les islamistes voudraient imposer à la société tunisienne, alors que leur parti tente de convaincre de son ouverture démocratique.
Avec jeuneafrique.com
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